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Date : 05-11-2023 10:35:44
" A partir de quarante ans, on a le visage que l'on mérite. A cinquante-cinq ans, le sien était une tête de mort. Le teint livide, les dents grises, les orbites enfoncées et les pommettes saillantes, Joseph Fouché, duc d'Otrante et ancien professeur de physique, semblait avoir séché au soleil après qu'on l'eut extrait du cercueil où il aurait été confiné pendant des jours dans un mélange de terre et de vinaigre.
Le grand choeur des historiens nous raconte que cet être méphistophélique aurait trahi tout le monde. Il est vrai que, toujours sur le coup d'après, il soutint chacun de ses maîtres comme la corde le pendu. Etait-il déloyal par nature ? Ce n'étais pas lui qui changeait mais le vent et Fouché tournait sur lui-même, tour à tour régicide, éradicateur de Lyon, séide de Napoléon, lèche-cul de Bourbon et fourrier d'Orléans. "
Franz-Olivier Giesbert
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