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Sortie n° 1819161, créée le 23 08 2024
Charlie chaplin
Vidéo de la sortie
Organisateur
 Mel_C
Date de la sortie
Heure de début
Vendredi 23 Août 2024

Inscriptions & désinscriptions jusqu'à :
L'heure de la sortie
13:40
Descriptif de la sortie

CITY LIGHTS, Charlie Chaplin, 1931

 

C H A R L I E    C H A P L I N

 

 

>>> BIOGRAPHIE : Charles Spencer Chaplin est né à Londres le 16 avril 1889. Ses parents, Charles et Hannah, tous deux artistes de music-hall, se séparent avant ses trois ans. Mme Chaplin se bat pour élever Charles et son demi-frère aîné Sydney, enfant illégitime, malgré sa santé défaillante (elle a fini par être internée en hôpital psychiatrique). Vivant la plupart du temps dans des conditions d’extrême pauvreté, les deux garçons passent le plus clair de leur petite enfance dans des institutions pour jeunes indigents.

 

À dix ans, cependant, Charles débute sa carrière professionnelle dans une troupe d’enfants danseurs de claquettes: les Eight Lancashire Lads (“huit gars du Lancashire”). Pendant plusieurs années, il joue le petit groom Billy dans la pièce Sherlock Holmes, apparaissant même dans ce rôle dans un théâtre du West End, à Londres. C’est lors de cette tournée que Chaplin commence à se faire un nom et qu’il côtoie de grands acteurs qui lui enseigne l’art de la comédie.

 

Plus tard, Charlie intègre une autre troupe: le Casey’s Circus, où il brille par ses imitations de comiques célèbres.

 

D’autres emplois dans le music-hall finissent par aboutir à son recrutement dans la troupe de Fred Karno, le plus grand imprésario britannique de spectacles de cabaret. Les talents comiques exceptionnels de Chaplin en font très vite la star de la compagnie Karno.

 

Fin 1913, lors d’une tournée dans les music-halls américains, il est remarqué par Mack Sennett et engagé par la Keystone Comedy Company à Hollywood. C’est le début d’une longue série de courts et de moyens métrages. Il crée alors le costume et le maquillage qui vont le rendre célèbre; en l’espace d’une année, il a pris le chemin d’une gloire et d’une affection internationales, telles qu’aucun autre comédien n’en a jamais connu.

 

Rapidement, il passe d’une compagnie à une autre, avec un salaire qui n’en finit pas de grimper, toujours en quête d’une plus grande autonomie créative. Après la Keystone Company, il intègre la Essanay Film Manufacturing Co., puis la Mutual Film Company.

 

En 1918, il monte son propre studio et en 1919 il est co-fondateur, avec Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D. W. Griffith, de United Artists (les Artistes Associés: une maison de distribution indépendante). Avec des chefs-d’oeuvre comme L’Émigrant, Charlot soldat, Le Kid ou La Ruée vers l’or, Chaplin apporte une nouvelle dimension à la comédie, pas seulement par les talents extraordinaires de son jeu d’acteur ou de sa créativité burlesque, mais aussi dans le domaine de l’étude de caractère, de l’émotion et de la satire sociale présentes dans ses films.

 

L’avènement du parlant a constitué un problème plus difficile pour Chaplin que pour les autres stars du muet. Il avait conquis le public du monde entier grâce au langage universel de la pantomime. Dans ses premiers films sonorisés, Les Lumières de la ville et Les Temps modernes, il continue en fait à réaliser des films muets, utilisant le nouveau support du son uniquement pour ajouter aux images un accompagnement musical synchronisé et pré-enregistré.

 

Quand il se lance enfin dans les dialogues avec Le Dictateur en 1940, il prouve qu’il peut manier le son et la parole à la perfection. Chaplin a connu une dévotion universelle quasi unique; mais dans la paranoïa ambiante des États-Unis d’après-guerre, il est la cible de attaques répétées d’une droite américaine qui le soupçonne pour ses positions radicales. Le FBI, sous la direction de son célèbre patron J. Edgar Hoover, orchestre contre lui à grand renfort de publicité un procès en reconnaissance de paternité qui érode encore davantage sa popularité.

 

Le prochain film de Chaplin, Monsieur Verdoux, sort à New York en avril 1947, alors que la paranoïa politique atteint un premier sommet. Chaplin, vaguement suspect de sympathies extrémistes, en est une des victimes les plus notables.

 

Déjà affecté par la réaction générale peu favorable lors de la première, il l’est plus encore par une conférence de presse où des journalistes hostiles se refusent à parler du film mais lui posent avec insistance des questions sur ses opinions politiques, son patriotisme, ses problèmes d’impôts et son refus d’adopter la nationalité américaine.

 

En 1952, alors que Chaplin embarque pour Londres afin d’y présenter son film Les Feux de la rampe, les autorités américaines en profitent pour annuler son visa de retour. S’il revient, il sera arrêté, le temps pour les autorités de vérifier qu’il est “admissible selon les lois des Etats-Unis”.

 

Chaplin décide alors d’établir sa résidence permanente en Suisse plutôt que de continuer à se battre contre les États- Unis. Il réalise deux autres films en Europe: Un Roi à New York et La Comtesse de Hong-Kong, publie deux livres autobiographiques: “My Autobiography” et “My Life in Pictures”, continue à écrire des scénarios et à composer de nouvelles partitions musicales pour ses anciens films muets pratiquement jusqu’à sa mort, dans la nuit de Noël 1977.

 

 

 

>>> LE PÈRE : CHARLES CHAPLIN SR. (1863-1901) : Charles Chaplin Sr. épousa Hannah en 1885, et commença à se produire sur scène l’année suivante. Il était connu en tant que chanteur comique, et rendit célèbre plusieurs chansons, telles que « Oui ! Tray Bong ! », « Eh ! Boys ? » et « The Girl Was Young and Pretty », cette dernière écrite par lui-même.

 

Leur mariage ne dura pas longtemps – ils se séparèrent quand Charlie a un an environ. Charlie Chaplin eut très peu de contact avec son père, sauf pendant une brève période où il vécut chez lui avec son frère Sydney, leur mère étant internée à l’infirmerie de Lambeth. Les problèmes d’alcool étaient courants parmi les vedettes de music-hall de l’époque, et c’était alcoolisme qui tua Charles Chaplin Sr. au jeune âge de 38 ans. Charlie n’avait que 12 ans.

 

Savez-vous que Charles Chaplin Sr. fit une tournée professionnelle aux Etats-Unis et se produisit sur scène à New York en 1890 ?

 

Savez-vous que Charles Chaplin Sr. fut arrêté pour défaut de s’acquitter de ses obligations financières envers ses enfants ?

 

Savez-vous que c’était Charles Chaplin Sr. qui introduisit Charlie à sa première troupe de music-hall, « The Eight Lancashire Lads » (« les huit gars de Lancashire ») ?

 

 

 

>>> LA MÈRE DE CHARLIE : HANNAH (1865-1928) : Chaplin disait souvent que sa mère était une grande source d’inspiration pour sa technique de comédien et aussi pour sa vision de vie. Hannah Chaplin était actrice et chanteuse dans les music-halls britanniques sous le nom de scène de Lily Harley, et elle y connut un certain succès.

 

Sa carrière fut malheureusement brisée par des problèmes de santé. Ce fut lors d’une de ses défaillances sur scène que le petit Charlie Chaplin, alors âgé de cinq ans, fait sa première apparition en tant que remplacement impromptu. Ne pouvant plus travailler sur scène à cause de sa santé dégradante, Hannah continua à gagner péniblement sa vie en tant que couturière, et par la suite, fut admise à l’asile psychiatrique. Elle sera atteinte de problèmes de santé mentale jusqu’à la fin de sa vie.

 

Même lorsqu’ils étaient frappés par la pauvreté, Hannah Chaplin apportait énormément de joie et de plaisir à ses enfants. Elle leur offrait des petits cadeaux, elle chantait et dansait ses anciens numéros de music-hall pour eux, et elle leur jouait des pièces de théâtre. Selon Chaplin, les talents d’imitation et d’observation de sa mère contribuèrent beaucoup à son propre succès dans l’art de la pantomime.

 

En 1921, Hannah Chaplin rejoignit ses fils, Charlie et Sydney, aux Etats-Unis. Ils lui achetèrent une maison de bord de mer à Santa Monica, et engagèrent un personnel soignant qui s’occupa d’elle pour les dernières sept années de sa vie. Lors de ses derniers jours à Hollywood, elle retrouva enfin son troisième fils, Wheeler Dryden, qui à l’âge de six mois fut séparé d’elle. Hannah Chaplin décéda le 28 août 1928.

 

Savez-vous que Chaplin appela le personnage féminin principal (joué par Paulette Goddard) dans Le Dictateur Hannah, d’après sa mère ?

 

Savez-vous que Geraldine Chaplin, petite-fille de Hannah, joue le rôle de Hannah Chaplin dans le film Chaplin (1992) ?

 

 

 

>>> LE FRÈRE AINÉ : SYDNEY : Charlie Chaplin et son frère Sydney étaient très proches. De quatre ans son ainé, Sydney jouait un rôle plutôt paternel envers son frère cadet pendant toute sa jeunesse et ses premières années au cinéma. Charlie reconnut que ses succès professionnel et financier étaient en grande partie grâce à Sydney.

 

Quand la pauvreté et le manque frappèrent la petite famille pour de bon, Sydney et Charlie passèrent des semaines noires dans les « workhouses » (hospices de pauvres) londoniens. Malgré leur jeune âge les garçons faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour aider leur mère. A douze ans Sydney fut envoyé sur un bateau d’entrainement, l’Exmouth, et plus tard commença comme steward lors de voyages maritimes. De retour d’un voyage en 1903, pendant lequel il fut très malade, il trouva sa mère à l’asile et son petit frère à la rue. Déterminé d’améliorer leur vie, vivant sur les économies faites lors de ses voyages, il décida de devenir comédien.

 

Finalement ce fut Charlie qui décrocha le premier emploi au théâtre, Sydney l’aidant à apprendre son texte, tant sa fréquentation à l’école avait été était ponctuelle. Charlie joua le rôle de Billy dans la pièce Sherlock Holmes et commença une longue tournée des villes anglaises. Peu après, grâce à Charlie, Sydney aussi faisait partie de la troupe.

 

La grande chance de Sydney fut la signature d’un contrat avec l’impresario à succès Fred Karno, dont il rejoignit les troupes de comédiens en juillet 1906 et devint rapidement une des vedettes principales. Deux ans plus tard il réussit à y faire embaucher son frère, ce qui finit par emmener Charlie aux Etats-Unis où il finit par rester quarante ans.

 

Réciproquement, quand Charlie dut quitter la Keystone en 1913 il recommanda son frère pour le remplacer. Sydney y tourna une douzaine de comédies et créa le personnage à succès de « Gussle ». Son frère devenu une énorme vedette mondiale, Sydney se mit rapidement à s’occuper de ses affaires, négociant les contrats importants. Il joua aussi dans quelques films de la période Charlie Chaplin/ First National : Une vie de chien, Jour de paye et Le Pèlerin, incarnant le Kaiser dans Charlot Soldat. En 1925 et sans son frère il rencontra de gros succès avec son propre film Charley’s Aunt (La Tante de Charley), et puis en 1927 avec The Better ‘Ole.

 

Sydney Chaplin se retira du cinéma en 1928, après le tournage en Angleterre du film A Little Bit of Fluff. Il ne cessa jamais de s’inquiéter pour son frère et lui écrivait de nombreuses lettres, ainsi qu’au gérant des Studios Chaplin.
Il voyagea beaucoup avec sa première femme Minnie. Le couple s’installa à Nice (France) en 1931 où ils retrouvèrent Charlie pour l’avant-première française des [Lumières de la ville]. Sydney accompagna Charlie lors d’un long voyage en Orient en 1932. Minnie mourut en 1936. Avec sa deuxième femme Gypsy, Sydney continua de voyager, tout en rendant visite à la famille Chaplin aux USA et ensuite en Suisse. Il n’a jamais eu d’enfant. Sydney Chaplin mourut le 16 avril 1965, le jour du 76ème anniversaire de son frère Charlie.

 

Savez-vous que Sydney Chaplin a fait une tournée des villes aux USA avec la troupe Karno en 1906, quatre ans avant son frère ?

 

Savez-vous que c’est Sydney qui a négocié le deal à un million de dollars de Charlie Chaplin avec la First National en 1917 ?

 

Savez-vous que Sydney Chaplin a aidé avec la création des Artistes Associés ?

 

Savez-vous que Sydney Chaplin a filmé le tournage du film Le Dictateur ?

 

Savez-vous que le surnom de Sydney Chaplin en France était Julot, comme son frère Charlie était Charlot ?

 

 

 

>>> LE FRÈRE CADET : W. DRYDEN : Fils de Hannah Chaplin et du chanteur à succès Leo Dryden, le bébé Wheeler Dryden fut enlevé très tôt par son père. Ce ne fut qu’à l’âge adulte, en tournée en Inde et Orient sur les planches de vaudeville qu’il apprit de son père que Charlie Chaplin était son demi-frère. Après de nombreuses tentatives de contacter Charlie, Wheeler a rejoint les frères Chaplin et leur mère en Californie dans les années 1920.

 

Pas aussi doué que Charlie Chaplin, Wheeler était néanmoins un bon comédien qui réussit à faire carrière et sur la scène et à l’écran. Il devint membre permanent des Studios Chaplin en 1939 quand il fut nommé directeur adjoint sur Le Dictateur. Ensuite il fut directeur associé sur le film Les Feux de la rampe où l’on le retrouve également en tant qu’acteur, dans le rôle du docteur. Il resta en Californie après le départ de la famille Chaplin et mourut le 30 septembre 1957, peu après la sortie européenne d’Un roi à New York.

 

Savez-vous que Wheeler Dryden envoya une lettre en 1917 à Edna Purviance, l’actrice préférée de Chaplin, n’ayant pas eu de réponse aux courriers envoyés directement à Charlie? Ce fut cette lettre qui finit par le faire venir aux USA et l’eut permis de retrouver les frères Chaplin.

 

Savez-vous que Wheeler Dryden faisait partie des interprètes au Circle Theatre de Jerry Epstein ?

 

Savez-vous que Wheeler Dryden fut le metteur en scène du film A Little Bit of Fluff de Sydney Chaplin, tourné en Angleterre en 1928 ?

 

Savez-vous que le fils de Wheeler Dryden, Spencer (1938 –2005), était le batteur du groupe Jefferson Airplane ?

 

 

 

>>> CHAPLIN ET LA LEGION D'HONNEUR (Un article de Lisa Stein Haven) : En raison de sa célébrité et du fait qu’il était un artiste du cinéma, Chaplin fut souvent l’objet de critiques et d’examens du public. Tôt dans sa carrière, il fut châtié pour ne pas avoir servi pendant la Première Guerre mondiale, puis pour un ou deux mariages en difficulté. Vinrent ensuite ses problèmes d’impôts qui semblèrent le tourmenter pendant toutes les années qu’il vécut en Amérique. Il fut l’objet de bien d’autres critiques, mais ces événements sont les plus connus. Toutefois, la controverse moins connue ou partiellement oubliée est celle subie par Chaplin pour être décoré par le gouvernement français. Son but avait toujours été de recevoir la médaille prestigieuse de la Légion d’Honneur, mais l’acquisition de cette médaille et le respect et l’honneur qu’elle confère traîna sur presque dix ans et lui causa probablement dix fois plus de difficulté qu’il était nécessaire. On accorda cette médaille à Chaplin le 27 mars 1931.

 

L'histoire commence nécessairement avec le premier voyage qu’entrepris Chaplin en Europe en septembre et octobre 1921. Bien qu’il désirait consacrer le plus clair de son temps à visiter Londres et que ce voyage représentait son premier retour au pays depuis qu’il l’avait quitté pour aller travailler dans le domaine du cinéma en Amérique, Chaplin et son entourage se rendirent à Paris à trois reprises. Pour lui, rencontrer le public français qui l’accueillit comme « Charlot » pour la première fois était naturellement une raison importante pour ces visites, mais il semblait aussi qu’on lui avait fait une promesse voilée qu’il serait « décoré ». Cependant, les termes de cette décoration demeurèrent toujours très vagues. Au cours de son troisième voyage à Paris pour assister apparemment à la première du film Le Kid au théâtre Trocadéro, il fut en effet « décoré », mais la décoration qu’on lui décerna fut celle d’Officier de l’instruction publique, une distinction présentée aux enseignants français. Après tous ces efforts, Chaplin n’avait toujours pas reçu la médaille qu’il convoitait et retourna aux États-Unis les mains vides, bien que le récit qu’il en fait dans Mes voyages ne révèle nullement sa déception :

 

« Mary [Pickford] et Doug [Fairbanks] m’ont félicité chaleureusement et je leur ai relaté ma mauvaise conduite durant la présentation de la décoration. Je savais que je n’étais pas du tout à la hauteur de l’occasion. […] Ils voulaient voir la décoration et ceci me rappela que je ne l’avais pas regardé moi-même. Je déroulai le parchemin et Doug lut à haute voix les mots magiques du Ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts qui désignait Charles Chaplin, artiste dramaturge, un Officier de l’Instruction publique. »

 

La Croix de la Légion d’Honneur, la décoration qu’il convoitait, existe toujours. On peut lire ce qui suit dans le site Internet officiel concernant cette médaille et l’histoire de l’Ordre :

 

La Légion fut fondée à titre d’institution militaire, comme le nom des rangs l’indique; les membres étaient organisés en cohortes réparties géographiquement. Ce groupe élite devait servir de cadre pour la société civile.

 

Le nouvel ordre, dû à l’initiative du Premier Consul Bonaparte, se voulait un corps d’élite destiné à réunir le courage des militaires aux talents des civils, formant ainsi la base d’une nouvelle société au service de la Nation.

 

Le 14 floréal an X (4 mai 1802), Bonaparte déclarait au Conseil d’État : « Si l’on distinguait les hommes en militaires ou en civils, on établirait deux Ordres tandis qu’il n’y a qu’une Nation. Si l’on ne décernait des honneurs qu’aux militaires, cette préférence serait encore pire car, alors, la Nation ne serait plus rien ».

 

Dix ans plus tard, lors de son second voyage en Europe en 1931-1932, Chaplin, accompagné de son entourage, écourta sa visite à Venise pour recevoir LA DÉCORATION tant attendue à Paris le 27 mars, assurée cette fois-ci grâce au caricaturiste dévoué français Cami et ses amis. Désirant peut-être éviter une autre controverse ou simplement montrer son humilité, Chaplin ne mentionna l’événement dans ses mémoires « Un comédien voit le monde » que très brièvement. « M. Berthelot, le secrétaire permanent du cabinet français, était aussi présent [au déjeuner donné en l’honneur de Chaplin à l’édifice du ministère français]. C’est lui qui me présenta la décoration par la suite » (Partie II). Les journaux, cependant, n’hésitèrent pas à mentionner l’événement. Dans le Seattle Post-Intel, l’article intitulé « La médaille de la Légion d’Honneur de Charlie Chaplin, une source de complications » daté du 26 juillet 1931 (les nouvelles ne circulaient pas très vite avant l’avènement de l’Internet), le journaliste rapporta que « conférer le rang de Chevalier de la Légion d’Honneur à Charlie Chaplin risquait de mettre fin à tous les honneurs semblables en anéantissant cet ordre fondé par Napoléon Bonaparte. » Tandis qu’on pouvait lire en grosses lettres dans d’autres journaux « Pourquoi le ruban rouge teint du sang de héros est-il conféré à un clown ? » Le journaliste du Post-Intel mentionna que « loin d’être indigne de quelque manière que ce soit, il est probablement la personne la plus digne de recevoir cette décoration depuis longtemps. Cependant, il la reçut au moment où la France bouillait d’indignation pour les événements du passé et ceux à venir. » Parmi d’autres récipiendaires discutables, on compta une inventrice de fromage français, M. Escoffier, le cuisinier distingué, ainsi que madame Cécile Sorel, une actrice. Pour aggraver la situation de Chaplin, la chanteuse/danseuse Afro-américaine Josephine Baker fit circuler la rumeur à l’époque (qui fut d’ailleurs confirmée plus tard) que M. Berthelot lui avait promis de lui conférer le même honneur sous peu. Pendant combien de temps cette hérésie continuera-t-elle ?

 

Aussi intéressant que puisse être le scandale qui entoura la réception de cette médaille (sinon plus) est la sincère satisfaction que Chaplin exprima à la recevoir. James Abbe, le photographe talentueux des célébrités (ses merveilleuses photos publicitaires pour Le Pèlerin sont peut-être ses images les plus célèbres de Chaplin), nous laisse entrevoir un aspect important dans cette histoire. Abbe campait depuis plusieurs semaines près de l’Hôtel Crillon où Chaplin séjournait dans l’espoir de le photographier. Étant au bon endroit au bon moment, Abbe fut non seulement témoin des premiers moments qui suivirent la réception de la médaille, mais captura aussi ces moments sur papier et en image. Dans un article du New York Times Herald Tribune daté du 26 avril 1931 et intitulé « Photographier Charlie », Abbe relate que

 

« Charlie nous fit signe de nous approcher de la fenêtre. Il retira naïvement un écrin en cuir de sa poche et nous montra la somptueuse Croix de la Légion d’Honneur, qui est « le plus beau geste » que les Français peuvent faire à une personne. Charlie se tourna vers moi presque rougissant et dit : « Ils disent que c’est la première fois qu’elle est décernée à un acteur étranger. » […] Il retourna la croix dans sa main comme si elle était une relique sacrée et remarqua que son nom n’y était pas gravé. Pendant un moment, nous restâmes là [Abbe, Charlie et Kono] tout déconfits. Puis Charlie se rappela soudainement qu’il avait un tube sous le bras. […] Nous fûmes alors tous ravigotés. Voilà, qu’en noir et blanc était attesté que Charlie Chaplin était un « Chevalier de la Légion d’Honneur ». […] Pour la première fois depuis que je le connaissais, Charlie ressembla au même personnage qu’il jouait à l’écran. Son expression et son petit pantomime au moment où il nous montra, son valet et moi, sa Croix de la Légion d’Honneur étaient identiques à la réaction qu’eut le vagabond à l’écran lorsqu’il fut touché par la gentillesse de la jeune bouquetière aveugle. »

 

Il est malheureux qu’un moment pareil ait été d’aussi courte durée pour Chaplin. Malgré la controverse qui entoura sa décoration, toute image négative dans la presse concernant un tel événement aurait semblé insignifiant comparé à la façon dont la Grande-Bretagne a agit lorsqu’elle a considéré Chaplin pour le titre de chevalier, un honneur qu’il était censé recevoir pendant le même voyage, mais qu’il reçut plutôt 44 ans plus tard en 1975. Qu’a pu ressentir Charlie Chaplin, en route vers la Grande-Bretagne à bord du Mauretania, sachant que son compagnon de voyage, le détenteur de record de vitesse sur terre Malcolm Campbell (le conducteur de voiture de course en personne), devait recevoir son titre de chevalier pratiquement en débarquant à Southampton, lorsqu’on allait certainement lui refuser le même honneur?

 

 

 

>>> CHAPLIN ET LES SPORTS D’HIVER (Un article de Lisa Stein, 2006) : Nous avons tous lu les récits relatant combien Charlie avait horreur du froid. Par exemple, il voulut absolument quitter les studios d’Essanay à Chicago après avoir passé seulement un mois hivernal (janvier 1915) au Lac Michigan. Il faisait aussi souvent brûler du charbon dans son foyer à Vevey même durant la saison estivale. Cependant, les récits moins connus sont ceux relatant combien Charlie aimait profiter des avantages dont mère nature offrait en hiver. La tournée européenne qu’il fit en 1931-32 me revient souvent à l’esprit puisque cette époque semble être celle où tout débuta pour Charlie, c’est-à-dire l’époque où il développa sa conscience sociale, finit par accepter les films parlants, se mit à écrire d’une façon plus créative et commença même à apprécier un peu les sports d’hiver, en particulier le ski.

 

Pendant mes recherches sur Chaplin, je suis très reconnaissante du fait que son frère Sydney ait accumulé tant de papiers, de documents et de correspondance qu’il compila depuis les premiers jours de la carrière de Charlie. Dans l’exemple qui suit, Sydney nous fournit une fois de plus les meilleurs renseignements sur le sujet. Dans une lettre écrite le 9 mars 1932 à bord du Suma Maru en route pour l’Asie du Sud-Est, Sydney adressa une lettre à R. J. Minney, auteur de The Immortal Tramp: The Life and Work of Charles Chaplin (1954), au sujet de la tournée qu’avait entrepris Charlie, une lettre qui finit par paraître pratiquement mot à mot dans le périodique Everybody’s Weekly peu de temps après. Dans cette « lettre », Syd décrivit tant ses premières expériences que celles de Charlie dans les sports d’hiver :

 

« J’ai retrouvé Charlie à St-Moritz en Suisse. Il avait l’air en pleine forme et était passionné du ski. Il en était à sa première saison et tout le monde me dit qu’il avait fait beaucoup de progrès. Je fus invité à me joindre à lui ainsi qu’à M. Citroën et son groupe pour effectuer une randonnée de ski le lendemain. Nous partîmes à bord de deux véhicules spécialement conçus pour M. Citroën et emportâmes notre déjeuner avec nous. Nous nous arrêtâmes à une auberge isolée luxueuse, située à des miles de nulle part et très éloignée des sentiers des skieurs, pour prendre notre déjeuner dans une atmosphère agréable. Ceci représentait ma deuxième expérience de ski et le guide m’assura que je n’avais rien à craindre. Tout ce que j’avais à faire était de garder mon équilibre et de faire confiance à Dieu. Ce fut un bon conseil puisque Dieu était beaucoup plus ferré que moi en matière de gravité étant donné que c’est Lui qui l’avait créée. Douze parmi nous entamèrent une première descente mais seulement onze arrivèrent. Une fois que j’eus repris connaissance, je me trouvai enterré sous la neige au fond d’un ravin. Le reste du groupe avait disparu. J’eus peur qu’on m’ait abandonné là pendant toute la nuit et que je meure de froid. Je réussis à me relever et à continuer ma descente. J’arrivai une heure plus tard à la gare, au moment où le groupe s’apprêtait à prendre le train pour retourner à St-Moritz. J’avais l’air d’un bonhomme de neige. Des stalactites pendaient de mon nez et de mes cils. Tout le monde éclata de rire et je fus le sujet de taquineries pendant toute la soirée. J’étais bien décidé à abandonner le ski et à limiter mes activités futures au bobsleigh, ce que je fis d’ailleurs. C’est curieux de voir ce que craint chaque personne. Charlie refusait catégoriquement de descendre la piste de bobsleigh même si on lui offrait £1000, et personne n’arrivait à le convaincre. Par contre, il n’hésitait pas à partir en randonnée de ski de soirée, ce que je n’aurais jamais accepté de faire à n’importe quel prix. Cependant, je n’avais aucune crainte des courbes dans la piste de bobsleigh. »

 

Bien que Charlie ait réussi à développer une certaine adresse au ski pendant son séjour à St-Moritz, il est surprenant d’apprendre, étant donné son expertise reconnue en patin à roulettes, qu’il n’était pas aussi doué au patinage sur glace. Ganna Walska, vedette d’opéra polonaise, narra dans ses mémoires intitulés Always Room at the Top (1943), une rencontre qu’elle eut avec Charlie à St-Moritz en ces termes : « une conversation philosophique après le dîner avec Charlie Chaplin compensa facilement la courte durée de la journée. Et je flirtais avec le plus bel homme que toute la Grande-Bretagne avait produit ! Il était si beau ! Sa mentalité ne semblait pas le toucher le moins du monde ! C’était merveilleux ! Cependant, il n’y avait pas moyen de l’engager dans une conversation et nous patinâmes ensemble. Il patina piteusement mais sa tenue de patinage lui allait si bien ! » (330)

 

En 1932, St-Moritz représenta l’apogée de l’expertise en sports d’hiver de Charlie. On sait qu’il se rendit à Yosemite en Californie à quelques reprises en compagnie de Paulette Goddard, Douglas Fairbanks ou King Vidor pour faire du ski (durant l’un de ces voyages, il décida d’exécuter une performance de combat de taureaux devant les passionnés de sports d’hiver qui retournaient chez eux en autobus retardé en raison d’une grosse tempête), mais comme le relate Michael Chaplin dans le récent documentaire intitulé Chaplin: The Forgotten Years (Chaplin : les années suisses), l’expertise de Charlie en ski s’était détériorée au moment où il commença finalement à emmener sa famille skier dans les Alpes au début des années 1960. Cependant, la première image qui vient à l’esprit des admirateurs de Chaplin est non pas l’un de ces exemples, mais plutôt la scène du vagabond dans La Ruée vers l’Or, skiant sans équipement le long d’une petite pente près de Chilkoot Pass. Les sports d’hiver pratiqués à Truckee en Californie en avril 1924 exigeaient des habilités et des stratégies tout à fait différentes.

 

 

 

>>> NOËL AVEC CHARLIE (Un article de Lisa Stein Haven)

 

 

 

> « Je me rappelle très bien un jour de Noël où j’étais assis à la même place (à l’école Hanwell), pleurant à chaudes larmes. Le jour précédent, j’avais transgressé quelques règlements. Comme nous entrions dans la salle à manger, pour le repas de Noël, on devait nous donner deux oranges et un sac de sucreries…

 

J’étais à réfléchir sur ce que j’allais faire avec le mien. Je garderais la pelure de l’orange, et pour les sucreries, j’en mangerais une par jour. Chaque enfant recevait son trésor comme il entrait dans la salle à manger. Finalement, c’est mon tour. Mais tout à coup, l’homme m’écarte de la file.

 

“Ah non, tu ne recevras rien avec ce que tu as fait hier.” »

 

– Charlie Chaplin dans “A Comedian Sees the World” (1933-4)

 

 

 

Si vous connaissez quelque chose à propos de Charlie Chaplin, vous avez sûrement entendu cette histoire. Et si vous connaissez cette histoire en particulier, vous savez que plusieurs rapportent que pour lui, Noël était marqué par cet événement de son enfance. L’était-il réellement ?

 

Noël, pour Chaplin, comme rapporté dans les souvenirs d’autres personnes, est rempli de contradictions. Même dans l’essai cité plus haut, “A Comedian Sees the World”, Charlie nous parle de ce triste souvenir de Noël mais dit dans un autre passage au moins connaître, ou reconnaître, les mêmes sentiments chaleureux et les impulsions que Noël suscite pour nous. Alors qu’il était à Londres, il écrit : “Comme je marche autour de West Square, j’approche d’une papeterie où l’on vend des jouets, des sucreries et du tabac. Le magasin a une odeur qui réveille les souvenirs. Ça sent Noël. Dans la vitrine, j’aperçois une arche de Noé avec des animaux de bois peints. Je ne peux résister. J’entre et je l’achète juste pour avoir une bouffée de la peinture et du tabac que contient la boutique.”

 

Dans le même esprit, Charlie Chaplin, Jr. donne un long et tendre compte rendu de son expérience lors d’un “Noël sur la colline”, dans la maison située sur Summit Drive à Beverly Hills, en 1936 : “Les Noëls à la maison de mon père,” écrit-il, “composent un ensemble d’images dans mon esprit, qui sont presque toutes identiques, quant au style et à la texture. Même la température était semblable. Aussi loin que je peux me souvenir, les jours de Noël de mon enfance étaient ensoleillés et doux.” Dans ce compte rendu, on retrouve un groupe très uni d’amis et de membres de la famille (incluant les oncles Sydney et Wheeler, Alf et Amy Reeves, Constance Collier, King Vidor, Tim Durant, Docteur Reynolds et naturellement, Douglas Fairbanks) à l’occasion d’un déjeuner qui comptait au moins du boeuf rôti et du pudding Yorkshire quelque part sur le menu. Frank et les autres serviteurs pouvaient toujours espérer de généreux bonus et malgré ses souvenirs de Hanwell, Chaplin récompensait toujours ses garçons avec beaucoup de généreux cadeaux. Un de ces cadeaux intentionnés fut un enregistrement du Concerto No. 1 en Ré mineur pour piano et orchestre de Tchaikovsky. Comme Charlie Jr. se souvient : “Un soir, à la maison de mon père, j’avais trouvé ce concert à la radio et, incapable de m’en détacher, je m’étais endormi en l’écoutant. Papa et Paulette s’en étaient souvenus et ils m’ont acheté le disque.”

 

C’est peut-être l’un des plus étranges Noël de Chaplin qui nous est raconté par Louis Buñuel. Ça se passe à Hollywood en 1930, lors d’une fête de Noël à la maison de l’acteur espagnol Tono et de son épouse. Les invités sont un groupe d’acteurs et de scénaristes ainsi que Charlie et Georgia Hale. Buñuel raconte qu’ils avaient tous décoré le sapin de Noël avec les cadeaux qu’ils avaient apportés. Ensuite la fête a commencé et Buñuel fut soudain exaspéré par la récitation d’un poème espagnol, outrageusement patriotique. Il chercha alors l’aide de quelques invités. “Lorsque je me mouche”, murmura-t-il, “c’est le moment de se lever. Vous n’avez qu’à me suivre et nous réduirons ce stupide sapin en pièces”. Toutefois, ils trouvèrent la tâche de détruire l’arbre plus difficile que prévue et ils se concentrèrent plutôt à détruire les cadeaux. Comme Buñuel raconte : “La pièce était absolument silencieuse, tout le monde nous regardait, bouche bée.” À peine une semaine plus tard, Charlie invitait le groupe à sa maison pour la fête du Nouvel An. Ils trouvèrent alors un autre sapin rempli de cadeaux. Il reçut Buñuel seulement avec la remarque suivante : “Comme vous adorez détruire des arbres, Buñuel, pourquoi n’y allez-vous pas maintenant avec celui-là; comme ça, nous ne serons pas dérangés durant le repas.”

 

Si ces anecdotes en sont des indications, les Noël chez Charlie ont donc dû être semblables aux nôtres, remplis d’amis et de membres de la famille, ainsi que d’événements bizarres, à l’occasion. Étant donné que Charlie Chaplin est mort le jour de Noël 1977, c’est aussi une bonne journée pour honorer sa mémoire, peut-être en regardant ce grand classique de la période des fêtes, La Ruée vers l’or.

 

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