Dans les salles d’exposition de la médiathèque : Mediterraneum, photographies d’Edouard Elias. Un témoignage immersif sur le sauvetage de plusieurs migrants à la dérive en pleine mer Méditerranée. Des images bouleversantes où le sentiment de soulagement se mêle souvent à la mort et à la souffrance de ces exilés. Les photos ont été prises à bord du bateau de sauvetage l’Aquarius, affrété par SOS Méditerranée en mars et avril 2016.
Originaire du Gard, Edouard Elias a vécu dix ans en Egypte avant de revenir en France, en 2009, pour entamer des études de commerce. Vite, il bifurque vers la photographie et entre à l’Ecole de Condé à Nancy, où il développe une fascination pour la photographie de guerre. En 2012, il réalise son premier reportage dans les camps de réfugiés syriens en Turquie, puis en Syrie.
Il retourne dans le pays en guerre à l’hiver 2013, avant d’y être retenu otage avec trois autres journalistes français, de juin 2013 à avril 2014. A son retour, Edouard Elias entame un projet au long cours sur la Légion étrangère en Centrafrique, puis en France. Parallèlement, il réalise des reportages sur le viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo, les sauvetages de migrants en Méditerranée ou les centres éducatifs fermés de la Protection judiciaire de la jeunesse en France. Edouard Elias travaille aujourd’hui pour la presse nationale et internationale.
Pour Polka, il a réalisé plusieurs reportages: il est allé voir la caravane de Bartabas ), s’est rendu sur le front de l’est en Ukraine et dans le bureau parisien de son confrère, le reporter de guerre Patrick Chauvel
, un portfolio est consacré à son travail de mémoire sur la guerre qu’il poursuit depuis plusieurs années. Intitulé “Memoriam”, il fait aussi l’objet de sa première exposition à la galerie Polka.
Depuis plusieurs années, Edouard Elias poursuit un travail à la chambre photographique. En septembre 2020, il s’est rendu en Corse pour rencontrer plusieurs membres de deux collectifs qui luttent contre la maffia dans l’île. “Je me suis demandé comment traiter un sujet aussi violent autrement que par le reportage, reconnaît-il. J’ai opté pour des portraits posés et j’ai utilisé une chambre à soufflet.” Ce travail, commandé par le musée de Bastia et avec le soutien de Polka, est publié dans Polka#51 en avant-première.