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Date : 04-10-2024 21:20:54
A PREMIAN (34), le chat Tigrou, déjà piégé et amputé il y a deux ans, est mort après une nouvelle mutilation...
"Le 9 février 2022, mon petit chat, Tigrou, qui avait eu la patte antérieure droite prise dans un piège, avait dû être amputé. De nouveau pris dans un piège, il a été finalement euthanasié", raconte Pierre Sterpenich, un habitant de Prémian.
Un règlement européen, entré en vigueur en 1995, interdit l’utilisation du piège à mâchoires capturant les animaux par un membre. Cela a conduit en France au retrait de l’homologation des pièges à mâchoires à palette qui se déclenchaient lorsque l’animal marchait dessus. Seules l’utilisation et la détention hors du domicile étant interdites, nombre de ces instruments de torture autrefois couramment utilisés continuent d’être détenus par des particuliers… Et d’être utilisés discrètement.
"Tigrou continuait à vivre, assez bien ma foi, mais sur trois pattes, assure Pierre Sterpenich. Jusqu’à ce samedi 31 août où il n’est pas rentré à la maison le soir alors qu’il revenait toujours quand je l’appelais. Le mardi 3 septembre, en sortant de la maison vers midi, je l’ai trouvé devant la porte, sale et épuisé après s’être traîné, je ne sais pas comment, avec une très vilaine blessure à son unique patte avant. Il avait manifestement eu sa patte prise dans un piège. Un ami, ancien garde-chasse, m’a dit que le propriétaire du piège avait dû le libérer et le laisser à son triste sort."
Pas de miracles
Tigrou a été amené en urgence chez un vétérinaire à Bédarieux qui l’a examiné et lui a fait une radio qui a révélé une fracture du radius. Il a été décidé de tenter l’impossible pour lui sauver la patte et les meilleurs soins lui ont été prodigués pendant 3 jours. Mais il n’y a pas eu de miracle. La blessure était trop importante et gangrenée. "Toute guérison s’étant révélée impossible, nous avons dû nous résoudre à le faire euthanasier le vendredi 6 septembre."
Il y a quelques mois, Pierre Sterpenich avait remarqué, sur des panneaux d’affichage de la commune de Prémian, des avis de disparition de deux chats avec des photos sur lesquelles ils étaient également amputés d’une patte antérieure. C’est comme cela qu’il a eu confirmation que d’autres chats avaient disparu au cours de l’année écoulée. Il explique avoir adressé un courrier à la mairie resté sans réponse. "Il faut que cette omerta cesse et que des mesures soient prises pour que l’individu qui pose ces pièges soit mis hors d’état de nuire." Une plainte va être déposée mardi 8 octobre auprès de la gendarmerie. Le propriétaire de Tigrou fournira aux enquêteurs le rapport du vétérinaire. Il y a deux ans, il avait pu récupérer le piège qui avait mutilé son chat.
> Des piégeurs agréés ont l’autorisation de déposer des pièges pour capturer des animaux dits nuisibles. Chaque piège doit être numéroté. Le piégeur doit obligatoirement faire une demande d’autorisation en mairie. Il doit aussi prévenir et utiliser des pièges avec des mâchoires protégées pour éviter de mutiler les animaux. Rappelons que selon l’article 521-1 du Code pénal, le fait d’exercer des sévices graves, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. Il faut néanmoins que les personnes dont les animaux sont victimes de ce genre d’atrocités portent plainte pour que les piégeurs illégaux soient punis.
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