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Date : 17-11-2024 15:58:11
Sainte nitouche
>>> Définition :
Une sainte nitouche signifie : une personne qui affecter une pudeur excessive, jouer hypocritement l’innocence et la décence, contrefaire la dévotion. Cette expression dénonce notamment l’hypocrisie, et devient un équivalent féminin à Tartuffe.
>>> Origine de l’expression
Cette expression se comprend d’elle-même : dans le catholicisme, la sainte est d’une parfaite pureté et pudeur religieuse. Par antiphrase, on désigne par « sainte » celle qui affecte la pudeur et l’innocence mais qui a en réalité des mœurs très libres. « Nitouche » est la contraction de « n’y touche pas » (mais quoi ? …). L’expression décrit en fait le refus public par l’hypocrite des commerces charnels.
L’expression a peut-être été inventée par Rabelais : "Croiez que c’estoit le plus horrible spectacle qu’on veit ocnques, les uns cryoient saincte Barbe, les aultres sainct georges, les aultres saincte Nytouche, les aultres nostre Dame de Cunault, de Laurette, de bonnes nouvelles,de la lenou, de rivière." (Gargantua).
Elle est la transformation d’une expression plus ancienne, relevée par le Dictionnaire du moyen français : faire le non-y-touche, « affecter un air d’innocence et de naïveté ». Elle a existé sous la forme « sainte n’y touche » :
1. […] "moi je parais triste le matin, pendant l’office, parce que ce n’est pas gai, la messe, oh ! non, et que, pour faire pièce à Mlle Héléna, je prends des airs de sainte n’y touche" (Sue, Les Sept péchés capitaux) ;
2. […] "elle veut par ces semblants de sagesse se faire épouser de ce maraud, lequel doit être abondamment pourvu de biens. Le caprice prend quelque fois à ces créatures de faire souche d’honnête gens et de s’asseoir aux assemblées parmi les prudes femmes, l’œil baissé sur la modestie, avec un air de Sainte N’y touche." (Gautier, Le Capitaine Fracasse).
La forme « sainte-nitouche » apparaît au XVIIe siècle, ici peut-être une plaisanterie de soldats : "Ils apprirent aussi qu’il y avait dans la Place qu’une fausse Porte appellée Sainte-nitouche […]" (Mercure Galant, 1678).
Ici au XVIIIe siècle dans un contexte qui éclaire son sens :
" Quelle est donc cette humeur farouche,
Quand je vous demander un baiser ?
Vous faites la sainte Nitouche,
Et vous osez me refuser. " (1760)
Il existait la variante rare « sainte mitouche », présente notamment chez Voltaire. « Mie » signifiait « pas ».
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