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Date : 24-01-2025 23:01:00
B.D. A ANGOULEME : Plainte pour viol, management toxique…
Choix éditoriaux et commerciaux contestés, soupçons de favoritisme ou, encore, management toxique. Une enquête de L’Humanité magazine, publiée ce jeudi 23 janvier, décrit les dérives dans la gestion du Festival de bande dessinée d’Angoulême.
Orchestré par Franck Bondoux et sa société 9e Art +, la 52e édition de l’évènement doit se dérouler du 29 janvier au 2 février prochain… et nul doute que l’enquête de L’Humanité y sera longuement décryptée, discutée. Le média revient avec force exemples sur les choix chaotiques de la direction du festival. Parmi ceux-ci : le partenariat avec l’enseigne Quick. S’il faut débourser jusqu’à 60 euros pour les quatre jours de festival, soit une hausse de 25 % en un an, le partenariat avec "un poids lourd de la malbouffe", selon un élu d’opposition de la ville d’Angoulême, est vu d’un mauvais œil. Par ailleurs la baisse de l’offre éditoriale de l’événement, qui contredit l’esprit d’émancipation culturelle en faveur la jeunesse, au-delà de la hausse du prix d’entrée, fait aussi parler.
Des choix éditoriaux et commerciaux qui peuvent s’expliquer par des besoins de rentabilité, conséquences du déficit de la précédente édition, une première depuis 2007, avance L’Humanité.
Et ce n’est que la face visible de l’iceberg. L’Humanité pointe également "une dérive népotiste", pointant sur la nomination de la fille de Franck Bondoux, Johanna, en tant que "directrice de développement" de l’événement culturel. Sans compter, les nombreux témoignages qui viennent dénoncer la ligne directrice agressive de l’encadrement. "Le problème du management, c’est qu’il n’y en a pas", avance un ancien salarié, pendant que d’autres signalent des burn-out fréquents ou autres humiliations en marge de l’édition 2019 du festival. "Franck Bondoux m’avait vue pleurer mais ne voulait pas parler de souffrance au travail", confie une ancienne alternante. "On ne sort pas un tel événement de terre sans tension. Dans l’année, c’est plus calme, après le festival il y a des jours de récupération", se défend le directeur cité par La Charente Libre.
Enfin, une employée portera plainte peu de temps après l’édition 2024. Lors d’une soirée organisée en janvier dernier en marge du festival, elle assure avoir été droguée et violée. Celle qui est alors responsable communication raconte se souvenir d’un verre bu avec un prestataire de l’événement et de s’être réveillée nue dans le lit de ce dernier. L’homme assurera qu’ils ont eu un rapport sexuel. "Pour moi, c’était impossible, je n’ai aucun souvenir", évoque-t-elle. L’employée préviendra alors sa RH et se verra "suggérer d’avaler une pilule du lendemain et de retourner à [m] on poste". Elle signalera l’incident à Franck Bondoux, qui réfutera toutes responsabilités de son entreprise, avant de porter plainte. Au final, elle sera convoquée puis licenciée, dit-elle, pour faute grave et… "comportement incompatible avec l’image de l’entreprise". La direction du festival dénonçant des événements s’étant déroulés sous l’emprise de l’alcool. "Une double peine", dénonce l’avocat de la jeune femme. Une saisine des prud’hommes est en cours de finalisation.
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