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Date : 05-02-2025 21:52:07
Déportation des Gazaouis :
L’idée lancée par Donald Trump d’une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et du déplacement de ses habitants suscite des interrogations à Jérusalem et Tel-Aviv, même pour qui estime que le projet répond à «ses rêves les plus fous».
Interrogés, plusieurs Israéliens l’ont accueillie dans un mélange d’adhésion et de scepticisme. Leur réaction intervenait cependant avant que Washington ne tempère l’annonce du président, précisant que celui-ci voulait que les Palestiniens quittent la bande de Gaza temporairement, le temps d’une reconstruction, et que les États-Unis n’avaient pas l’intention de financer ni ne s’engageaient à envoyer des troupes.
«Je pense que le plan de Trump est logique, Gaza est complètement détruite et il est impossible de reconstruire cet endroit tant qu’il y a des gens là-bas», avance Kfir Dekel, un habitant de la région limitrophe de Gaza, territoire palestinien désormais en ruine après quinze mois de guerre entre Israël et le Hamas. Il rappelle que les Gazaouis «ne sont pas autorisés à quitter» l’étroite bande de terre palestinienne, ce qui «n’est pas bien pour eux», estime-t-il.
Depuis la prise du pouvoir à Gaza par le mouvement islamiste Hamas en 2007, Israël impose en effet un strict blocus à ce territoire palestinien. Quant à l’unique frontière de Gaza avec le reste du monde, à l’extrême sud du territoire, vers l’Égypte, elle a été régulièrement fermée côté égyptien pendant plus d’une décennie, et l’armée israélienne en a pris le contrôle en mai 2024.
«Laissez-les partir et construire leur vie ailleurs», lance Kfir Dekel, qui considère que Gaza est «un cancer logé dans le coeur de la nation» israélienne.
«J’aime beaucoup ce qu’il (ndlr: Donald Trump) dit, mais même dans mes rêves les plus fous, je doute que cela se produise, estime Refael. C’est difficile pour moi d’y croire, mais Dieu seul le sait.» Ici, de nombreux commerçants affichent leurs opinions politiques, plutôt conservatrices. Autour de leurs étals, et dans la ville en général, des commerçants arborent depuis la campagne pour l’élection présidentielle américaine leur soutien à Donald Trump dans les vitrines.
«Il dit des choses qui peuvent sembler bonnes pour Israël, mais est-ce que c’est faisable?» s’interroge Daniel, un autre habitant de Jérusalem, qui n’a pas souhaité donner son nom. «Ça semble être une idée folle, mais en même temps tout ce que dit Donald Trump paraît d’abord fou et, au bout du compte, il finit par avoir raison», semble lui répondre Eliyahu Lizorkin, à Tel-Aviv.
«Ça semble un plan infaisable. Je ne vois aucune solution ici, tout comme c’est impossible de reloger les Israéliens dans d’autres pays. Surtout, je ne vois pas en quoi ça fait avancer l’accord pour ramener les otages», déclare pour sa part Naama Weinberg, cousine de Itaï Svirsky, otage mort en captivité, dont le corps a été ramené de Gaza en décembre.
Pour Noga Unger, 31 ans, directrice d'un restaurant à Tel-Aviv, le plan de Trump «est déconnecté de la réalité». «Je ne sais pas quelles sont ses intentions ni comment il compte s’y prendre. Et je pense aussi que, si ces personnes ne veulent pas partir, alors personne ne devrait les y obliger», ajoute-t-elle.
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