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Date : 22-10-2024 10:14:58
COP16 - les indigènes d’Amazonie demandent des financements directs :
« Sauver l’Amazonie, c’est nous sauver nous-mêmes » : les peuples indigènes d’Amazonie ont besoin d’un « financement direct » pour protéger leurs territoires, a plaidé lundi 21 octobre 2024 l’un de leurs chefs, à l’occasion de l’ouverture officielle de la COP16 sur la biodiversité dans la ville colombienne de Cali.
« En tant que mouvement autochtone amazonien, nous voulons participer à l’élaboration des documents, tant sur le plan technique que politique, mais nous voulons aussi parler de l’aspect financier » de cette COP16, a déclaré à la presse le président de l’Organisation des peuples indigènes de l’Amazonie colombienne, Oswaldo Muca Castizo.
« Nous avons besoin d’un mécanisme de financement direct pour les peuples indigènes, afin qu’ils puissent continuer à conserver, à protéger ces territoires », a expliqué M. Muca lors d’une conférence de presse, y voyant notamment « une compensation pour les soins apportés depuis des milliers d’années par les peuples indigènes » à la forêt amazonienne.
« Aujourd’hui nous pouvons parler de territoires, de biodiversité, de changement climatique […]. Mais pour pouvoir continuer à protéger (l’Amazonie), nous avons besoin d’étendre nos territoires », face aux « acteurs extérieurs qui continuent à nuire », a-t-il estimé. « Si nos terres cessent d’être des réserves, d’autres personnes de l’extérieur viendront les exploiter, les détériorer. »
« Nous ne pouvons pas seulement parler des arbres, de l’eau, des animaux. Il y a des peuples indigènes, des gens qui prennent soin de ces territoires en permanence », a-t-il martelé
« Le monde entier cherche à savoir comment sauver l’Amazonie. Je leur réponds qu’il ne s’agit pas de sauver l’Amazonie, car c’est l’Amazonie qui sauve les peuples frères, qui sauve l’humanité ». « Il est temps de faire la paix avec la nature », a plaidé M. Muca, reprenant l’un des slogans phares de cette COP16.
« Nous, nous faisons la paix avec la nature parce que nous y sommes nés, nous y avons grandi, nous vivons d’elle, mais nous la protégeons aussi », dans une « interaction équitable… C’est pourquoi nous continuons à dire que nous allons protéger cette grande région amazonienne et notre diversité culturelle », avec les autres peuples du Brésil, du Pérou, de l’Équateur, du Surinam…
Le président de l’Organisation des peuples indigènes de l’Amazonie colombienne s’exprimait devant des représentants de plusieurs communautés autochtones de ces pays du bassin amazonien, le visage pour certains maquillés de symboles traditionnels, d’autres avec de spectaculaires coiffes de plumages multicolores. En Colombie, les peuples amazoniens sont au nombre de 64 sur 115 peuples indigènes, et leur territoire s’étend sur près de la moitié du pays.
« Nous appelons donc le monde entier à savoir, à reconnaître que nous, mouvement indigène, nous jouons un rôle important pour sauver l’humanité. Nous demandons aux gouvernements, au niveau mondial, de prendre des mesures réelles et efficaces. Et je suis de ceux qui disent que pour pouvoir mener ces actions, nous avons besoin de mécanismes de financement direct pour les peuples qui s’en occupent », a répété M. Muca.
Ces représentants indigènes s’exprimaient lors l’inauguration d’une « maloca » (maison communautaire) dans la « zone verte », en plein centre de Cali, où des dizaines de stands en bois ont été montés et de nombreux événements et manifestations seront organisés pendant les deux semaines de la COP, avec l’idée d’une plus grande participation du public et de diverses communautés à ce forum international sur la planète.
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