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Date : 19-12-2024 19:19:04
PROCES DES VIOLS DE MAZAN : Dominique Pelicot condamné à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale
>>> Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été prononcée ce 19 décembre à l'encontre de Dominique Pelicot, pour avoir drogué, violé et fait violer sa femme Gisèle Pelicot par des inconnus. Une peine conforme aux réquisitions.
Il a tout reconnu depuis son interpellation le 2 novembre 2020. Dominique Pelicot a été condamné ce jeudi 19 décembre à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir drogué, violé et fait violer son épouse Gisèle par des inconnus pendant près de dix ans. Une peine conforme aux réquisitions.
La cour criminelle du Vaucluse l'a reconnu coupable de tous les chefs d'accusation. À savoir, des viols aggravés sur Gisèle Pelicot, une tentative de viol et viol aggravé sur la femme d'un co-accusé, mais aussi la captation d'images à caractère sexuel concernant sa fille Caroline et ses ex belles-filles.
Pendant ce procès long de 15 semaines, Dominique a été qualifié de "clé de voute", de "chef d'orchestre" d'un schéma criminel qui a consisté à endormir sa femme avec du Temesta, un anxiolytique, avant de la violer à une centaine de reprises. L'homme, alors installé à Mazan (Vaucluse) pour sa retraite, va aussi recruter des hommes sur le site - depuis fermé - Coco.gg. Il était aussi jugé pour le viol de la femme de l'un de ses co-accusés, Jean-Pierre M.
"Je maintiens que je suis un violeur comme tous ceux dans cette salle", avait déclaré le septuagénaire le 17 septembre dernier lors de sa première audition devant la cour.
>>> Des motivations toujours floues
Pendant quelques jours, le procès avait été suspendu à l'état de santé du septuagénaire, hospitalisé pour traiter une infection urinaire, un caillot de sang dans la vessie et un problème à la prostate. Une fois l'accusé rétabli, la cour criminelle du Vaucluse avait ordonné des aménagements, à commencer par le remplacement du banc en bois sur lequel il était assis par une chaise plus confortable.
Tout au long de l'instruction et des débats, Dominique Pelicot a reconnu les faits. La cour criminelle du Vaucluse, mais aussi Gisèle Pelicot qui a fait face à son ex-mari, ont cherché les motivations de l'accusé. Dominique Pelicot lâchera seulement avoir voulu "soumettre une femme insoumise". Le septuagénaire évoquera aussi son enfance comme point de départ de sa perversité.
>>> Une enfance marquée par des "traumatismes"
À la barre, il a évoqué son père incestueux, sa mère violentée, puis un viol qu'il aurait subi à l'âge de neuf ans lors d'une hospitalisation et un autre viol auquel il aurait été forcé de participer à l'âge de 14 ans sur un chantier. "On ne naît pas comme ça, on le devient", avait-il lâché à la barre pour se justifier. Lui assure avoir tenu pendant 40 ans, mais "c'était trop lourd à porter".
"On ne peut pas dire que ma vie n’a pas été influencée par ça. La face A et le face B, c’est le même homme, mais avec des addictions", avait-il ajouté, se disant "égoïste".
Les experts l'ont décrit comme un "pervers manipulateur" dévoré par des "fantasmes obsédants", "avec une empathie à zéro", le septuagénaire ayant "une propension à considérer l'autre comme un objet". Ce dont Dominique Pelicot s'était défendu.
>>> Un "manipulateur"
Tout au long de l'audience, ses co-accusés l'ont dépeint comme un "manipulateur", assurant avoir été dupés par lui. "L'ogre de Mazan", "le loup du Ventoux", "le monstre", "le minotaure, mi-homme mi-taureau, symbole de l'homme dévoré par ses pulsions", un "caméléon" ou une "anguille", "faiseur de violeurs", "Machiavel"... Les qualificatifs utilisés ont été nombreux pour décrire celui qui invitait des hommes à son domicile de Mazan pour faire violer son épouse.
"Je ne leur ai pas menti, ils savaient très bien. Ils ont été réceptifs à ma demande. Les hommes qui sont venus chez moi ne sont pas venus par hasard", a-t-il toujours maintenu.
Ses derniers mots auront été pour son ex-femme Gisèle et sa famille. "Je regrette ce que j’ai fait, de la faire souffrir depuis quatre ans, je leur demande pardon", a-t-il déclaré.
>>> D'autres dossiers judiciaires en cours
Reste des zones d'ombres dans ce procès. Dominique Pelicot était également jugé pour avoir pris des photos dénudées de ses deux ex-belles-filles et de sa fille Caroline. Cette dernière est convaincue que son père a également abusé d'elle après l'avoir endormie.
Les doutes de Caroline Darian ont donné lieu à de nombreux face-à-face avec celui qu'elle appelle désormais son "géniteur". "Je ne t'ai jamais touchée Caroline", a-t-il martelé à chaque fois qu'il était interrogé sur un possible inceste sur sa fille ou sur ses petits-enfants.
Cette condamnation ne marque pas la fin des ennuis judiciaires de Dominique Pelicot. Le pôle cold cases de Nanterre l'a mis en examen pour deux affaires, un viol suivi d'un meurtre en 1991, à Paris, qu'il nie, et une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, qu'il reconnaît, ayant été confondu par son ADN. Il pourrait être jugé pour ces faits. Dominique Pelicot dispose de dix jours pour faire appel de la décision.
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