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Date : 21-12-2024 21:49:58
SALVADOR - La crise des droits humains «s’aggrave», avertit Amnesty :
L’organisation Amnesty International a averti vendredi que la crise des droits humains au Salvador «s’aggravait» après mille jours du régime d’exception utilisé par le gouvernement du président Nayib Bukele pour combattre les gangs.
«Ce que le gouvernement appelle “paix” est en fait un mirage qui cherche à cacher un système répressif, une structure de contrôle et d’oppression qui abuse de son pouvoir», a déclaré Ana Piquer, directrice des Amériques à Amnesty, dans un communiqué.
«Après chaque visite (dans le pays), l’organisation a constaté la détérioration progressive de la situation des victimes et de leurs familles, ce qui aggrave la crise des droits humains dans le pays», pointe l’ONG.
>>> De «graves violations des droits humains» :
Les «graves violations des droits humains» commises dans le cadre du régime d’exception en vigueur depuis le 27 mars 2022 «reflètent un schéma généralisé d’abus de l’État».
Le Salvador «enregistre des milliers d’arrestations arbitraires, l’adoption d’une politique de torture dans les centres de détention et des centaines de décès en détention par l’État», dénonce Amnesty.
«Le fait de détenir des personnes sans preuves et de les poursuivre en masse ne constitue pas une justice, ce n’est pas non plus une solution efficace et durable», a déclaré Ana Piquer.
>>> 83 000 personnes arrêtées :
Sur la base de rapports émanant d’organisations locales, Amnesty International relève que plus de 300 personnes sont décédées en détention par l’État.
Le régime d’exception autorise les arrestations sans décision de justice et, depuis son lancement, environ 83 000 personnes ont été arrêtées. Nayib Bukele a déclaré le 12 novembre que 8000 personnes arrêtées à tort avaient été libérées.
Devenu président en juin 2019, il a décroché un nouveau mandat de cinq ans lors des élections du 4 février, au cours desquelles il a obtenu 84,65% des voix, favorisé par sa guerre sans merci contre les «maras», les gangs qui terrorisaient le pays. Il rejette les critiques des ONG et affirme avoir fait du Salvador «le pays le plus sûr au monde».
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