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Date : 24-10-2024 00:15:56
24 octobre 1860 : «Seconde guerre de l'opium» et traité de Pékin
Le 24 octobre 1860, l'empereur de Chine concède aux Français et aux Anglais de nouveaux avantages commerciaux par la convention de Pékin.
Ce « traité inégal » survient près de vingt ans après celui de Nankin, qui avait notamment autorisé les importations d'opium en provenance des Indes britanniques.
>> > La « Seconde guerre de l'opium » :
L'arraisonnement par les Chinois d'un navire battant pavillon anglais ainsi que la mise à mort d'un missionnaire français ont fourni au Premier ministre anglais Palmerston et à l'empereur Napoléon III le prétexte d'intervenir une nouvelle fois en Chine. C'est ce que l'on a appelé plus tard la « Seconde guerre de l'opium ».
Une escadre franco-anglaise paraît dans le golfe de Petchili (aujourd'hui, golfe de Bohai), par lequel on accède à Tianjin et Pékin. Elle débarque des troupes et celles-ci s'avancent vers la capitale.
Les dirigeants mandchous promettent tout ce qu'on leur demande mais, l'année suivante, en 1859, quand les ambassadeurs européens se présentent pour ratifier le traité, ils sont reçus à coups de canon.
Il s'ensuit une nouvelle expédition, forte de 3000 Anglais et autant de Français, qui débarque dans le golfe de Petchili en septembre 1860 et marche sur Pékin. Le 21 septembre, les Français, sous le commandement du général Cousin-Montauban, arrivent devant le pont de Pa-li-kao, dernier obstacle avant la route de Pékin. Ils le prennent d'assaut en repoussant les dizaines de milliers d'hommes qui, mal armés, tentent de le défendre.
Le 13 octobre 1860, le corps expéditionnaire entre à Pékin, d'où s'est enfui l'empereur.
>>> Sac du Palais d'Été :
Soldats français et anglais mettent à sac le somptueux Palais d'Été, l'une des résidences impériales, au nord-ouest de Pékin. Là-dessus, lord Elgin, qui commande le détachement anglais, apprend que des prisonniers européens de son avant-garde ont été atrocement torturés par les Chinois. Il ordonne en représailles l'incendie du Palais d'Été le 18 octobre 1860.
Humiliants « traités inégaux »
Le 24 octobre 1860, les représentants de l'empereur s'inclinent et signent la convention de Pékin. Par ce traité, ils accordent des indemnités aux Occidentaux, ouvrent à leurs commerçants le bassin du Yangzi Jiang et à leurs missionnaires l'ensemble de l'empire. Ils concèdent enfin aux Britanniques un agrandissement de leur colonie de Hong-Kong.
Les Européens présents en Chine se voient accorder le privilège de l'extraterritorialité : ils ne peuvent être jugés que par leur propre consul et en aucun cas par les Chinois.
Dans les ports qui leur sont ouverts, par exemple Tianjin (Tien Tsin), ils s'établissent dans des concessions administrées par des fonctionnaires européens.
En dépit de révoltes locales ou de sursauts patriotiques, l'exploitation de la Chine allait perdurer pendant un demi-siècle, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale et la chute de la dynastie.
Les voisins russes, qui ne veulent pas être en reste, se font accorder le 14 novembre 1860 la rive gauche de l'Amour, ainsi que, le long de l'océan Pacifique, la région qui s'étend de l'embouchure du fleuve Amour, au nord, à la Corée, au sud. Cette région devient leur Province maritime et pour s'en assurer le contrôle, ils construisent une capitale portuaire au nom prometteur : Vladivostok (« Domination de l'Orient » en russe). On peut dire que le véritable vainqueur de cette « Seconde guerre de l'opium » est le tsar Alexandre II qui n'y a pas participé.
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