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çà s'est passé .....
Auteur : Mel_C  
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Date :    10-11-2024 23:32:02


10 novembre 1871 : «Dr. Livingstone, I presume ? »

Le 10 novembre 1871 (note), un jeune Blanc arrive à Ujiji, une bourgade africaine sur la rive orientale du lac Tanganyika. Tandis que la population l'entoure avec curiosité, un autre Blanc au visage émacié et d'une extrême maigreur se dirige lentement vers lui, soutenu par deux serviteurs.

Le jeune homme ôte son chapeau et lance cette apostrophe aussi laconique qu'immortelle : « Dr. Livingstone, I presume ? » (« Vous êtes sans doute le Dr Livingstone ? ») (note).

Le missionnaire David Livingstone (58 ans), qui explorait l'Afrique orientale, n'avait pas rencontré d'Européen depuis cinq ans et passait pour disparu... quand il fut ainsi retrouvé par le journaliste Henry Morton Stanley, de son vrai nom John Rowlands (30 ans).

>>> Un saint en Afrique :

Issu d'une pauvre famille d'Écosse de confession presbytérienne, David Livingstone a travaillé dès l'âge de 10 ans comme ouvrier dans une fabrique de coton. Devenu médecin et prédicateur, il établit des missions en limite méridionale du désert du Kalahari, en Afrique du sud.

Ayant fondé une famille, Livingstone la renvoie bientôt en Angleterre avant de partir seul en exploration vers le nord. Simplement accompagné de vingt-sept compagnons africains « prêtés » par le roi des Makololo, il découvre en 1855 les gigantesques chutes du Zambèze qu'il baptise du nom de la reine Victoria. Son retour à Londres est triomphal.

David Livingstone et sa fille Anna Mary en 1864Livingstone repart en exploration dès 1858 aux frais du gouvernement. Mais il échoue et, qui plus est, perd sa femme au cours de l'expédition.

En 1867, il se lance à nouveau à l'aventure avec, cette fois, un plus modeste équipement. Il veut explorer le lac Tanganyika où il espère trouver les légendaires « fontaines d'Hérodote » que l'on croit être à l'origine du Nil.

Malade, il est abandonné par ses porteurs, sauf par les fidèles Susi et Chuma, qui seront encore à ses côtés à la rencontre avec Stanley, et doit se retirer dans le village d'Ujiji où le retrouvera Stanley. (...)
Auteur : Mel_C  
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Date :    10-11-2024 23:32:31


10 novembre 1918 : Renaissance de la Pologne

123 ans après son effacement de la carte, nonobstant le bref épisode du Grand-Duché de Varsovie (1807-1813), la Pologne retrouve son indépendance à l'issue de la défaite allemande et de la dislocation de l'empire tsariste, avec à sa tête le maréchal Jozef Pilsudski. Libéré par les Allemands, celui-ci rentre à Varsovie le 10 novembre 1918 et prend le commandement des forces armées polonaises. Le lendemain, jour de l'Armistice, il proclame officiellement l'indépendance de la Pologne et devient le chef d'État provisoire de la Deuxième République polonaise.

Il devra toutefois encore combattre les bolchéviques russes. Victorieux (avec l'aide des Français), il obtiendra avec le traité de Versailles la reconnaissance de l'indépendance dans des frontiières très étendues, tant à l'est qu'à l'ouest.
Auteur : Mel_C  
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Date :    10-11-2024 23:33:26


10 novembre 1982 : Mort de Brejnev et agonie de l'URSS

Leonid Brejnev au Kremlin au temps de sa splendeur (6 décembre 1906, Kamenskoïe ; 10 novembre 1982, Moscou)Leonid Brejnev, secrétaire général du PCUS (parti communiste de l'Union soviétique) meurt au Kremlin, à 75 ans, au terme d'une longue agonie, le 10 novembre 1982. Dans les années précédentes, le dernier « tsar communiste » a été contraint à des reculades humiliantes sur la question des missiles, en Afghanistan et en Pologne.

Après lui, l'URSS entre en agonie. Lui succède au Secrétariat général du parti communiste de l'Union soviétique (le poste-clé du régime) Iouri Andropov. Sous des dehors inquiétants (l'homme a présidé le KGB, la police politique, pendant 15 ans), Andropov est de fait conscient des impasses du régime et des méfaits de la corruption. Il tente de réformer le régime tout en luttant contre les dissidences de toutes sortes. Mais il n'a pas le temps d'aboutir.

Malade, il meurt à son tour le 9 février 1984. Du coup, le Comité Central fait machine arrière et nomme à sa place un vieux brejnévien, Constantin Tchernenko (73 ans). Il disparaît au bout d'un an. Les réformistes reviennent à l'assaut en imposant le 11 mars 1985 au Secrétariat général le dauphin d'Andropov : Mikhaïl Gorbatchev (54 ans).

Deux jours plus tard, le 13 mars 1985, par souci d'équilibre, le Soviet Suprême élit l'ancien ministre des Affaires étrangères de Brejnev, Andreï Gromyko, à la présidence du Praesidium. Contraint à la démission le 1er octobre 1988, il sera remplacé à ce poste par Gorbatchev qui cumulera ainsi les deux fonctions principales du pouvoir soviétique.
Auteur : Mel_C  
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Date :    10-11-2024 23:34:15


10 novembre 1938 : La Turquie orpheline de Moustafa Kémal

Moustafa Kémal, président-fondateur de la République turque, meurt le 10 novembre 1938, à 9h05, à Istamboul.

Toutes les horloges du palais de Dolmabahçe où il est décédé sont encore arrêtées à cette heure... Et depuis cette date, tous les ans, à 9h05, les Turcs respectent une minute de silence en signe d'hommage au Ghazi qui leur a donné une identité nationale et fondé leur État. La circulation s'arrête cependant que résonnent dans le port d'Istamboul les sirènes des bateaux.

>>> L'héritage kémaliste :

Ismet Inönü (24 septembre 1884 ? 25 décembre 1973)Dès le 11 novembre 1938, la Grande Assemblée nationale d'Ankara porte à la présidence de la République Ismet Inönü, fidèle compagnon d'armes et bras droit d'Atatürk, également son Premier ministre pendant de longues années.

Cet ancien militaire de 54 ans, héros de la Guerre d'indépendance contre les Grecs, ne partage pas l'athéisme militant de son mentor et pratique au contraire une religiosité discrète. Aussi ne va-t-il pas tarder à revenir sur quelques dispositions laïcistes qui outragent les fidèles, comme l'obligation pour les muezzin de prier en turc et non en arabe...

La laïcité, inscrite dans la Constitution depuis 1938, n'a pas grand-chose à voir de ce fait avec l'idée que s'en font les Occidentaux et les Français. Elle exprime non pas la séparation de l'État et de la religion, mais la subordination de celle-ci et de son clergé au pouvoir. D'ailleurs, l'islam est toujours religion d'État en Turquie.

À l'image de Moustafa Kémal, Inönü va poursuivre l'exercice autoritaire du pouvoir, avec l'assistance d'un parti unique, le Parti républicain du Peuple. Il va s'attribuer même le qualificatif de Milli Şef (Chef national) pour faire bonne figure auprès des Duce, Caudillo, Conducator et autre Führer de son époque.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, fidèle à l'héritage kémaliste, il va prendre soin de maintenir le pays en-dehors du conflit tout en cultivant des relations très amicales avec les Allemands et en leur offrant de multiples facilités. Ainsi leur fournit-il du chrome par le traité du 18 juin 1941.

Rencontrant à Adana Winston Churchill en février 1943, il refuse obstinément d'entrer en guerre du côté des Anglo-Saxons. C'est seulement en février 1945 qu'il déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon, histoire d'être au côté des vainqueurs par la suite.

À ce moment-là, il concède aussi le multipartisme. Du coup, son rival Celâl Bayar passe dans l'opposition ouverte en créant le Parti démocrate, soucieux de libéralisme économique et d'une laïcité plus conciliante. Grâce au vote en sa faveur de la nouvelle bourgeoisie urbaine, il le met en minorité aux élections législatives du 14 mai 1950 et prend sa place à la présidence de la République.

Dans la guerre froide qui se précise, la Turquie, mitoyenne de l'URSS, prend franchement le parti des États-Unis. Elle adhère à l'OTAN et envoie un contingent en Corée !

Le 27 mai 1960, le président Bayar et son Premier ministre Menderes sont victimes d'un coup d'État brutal du général Cemal Gürsel, qu'irritent les atteintes du gouvernement aux principes de laïcité.

Dès lors, l'armée ne va cesser de se poser en gardienne vigilante de l'héritage kémaliste jusqu'à sa mise au pas par Récep Tayip Erdogan, le 22 février 2010, avec l'arrestation de cinquante officiers de haut rang !...
Auteur : Mel_C  
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Date :    11-11-2024 00:23:50


11 novembre 43 av. J.-C. : Un triumvirat pour succéder à César

Le 11 novembre de l'an 43 av. J.-C. (certaines sources donnent le 26 novembre), à Bologne, le monde romain passe pour la seconde fois sous la coupe d'un triumvirat, ou gouvernement à trois. Il réunit Octave, le jeune petit-neveu de Jules César, Marc Antoine, son lieutenant, et Lépide, son maître de cavalerie.

Cet accord met provisoirement un terme aux rivalités consécutives à l'assassinat de César, l'année précédente.

>>> Insuccès d'Antoine :

Dans la Ville, encore mal remise de près d'un siècle de guerres civiles, s'affrontent deux partis :

• Les optimates sont des patriciens, représentants de l'aristocratie et des grandes familles. Ils veulent préserver les institutions républicaines et raffermir l'autorité du Sénat, qui leur assure le pouvoir et les honneurs. Leur plus illustre représentant fut Sylla.

• Les populares sont comme les précédents issus de l'aristocratie mais ils considèrent que Rome est devenue trop importante pour continuer à être dirigée comme une modeste cité. Ils préconisent des réformes destinées à gagner l'appui de la plèbe (le peuple). Marius et César furent les principaux représentants de ce parti.

L'opposition des sénateurs républicains a valu à César d'être prématurément assassiné. Mais sa popularité dans le peuple, en bonne partie due à ses largesses, est intacte. Ses meurtriers ont fui Rome et la colère du peuple. Dans un souci d'apaisement, le Sénat, à l'instigation de l'orateur Cicéron, décide dès le 17 mars de l'an 44 avant J.-C. d'abolir la dictature pour toujours et de ne pas poursuivre les meurtriers.

Lors des funérailles de César, le 20 mars, Marc Antoine (40 ans) se présente à la foule en fidèle lieutenant du dictateur assassiné et soigne sa popularité. Les sénateurs craignent qu'il prenne la succession du dictateur et n'empêche la restauration de l'autorité sénatoriale. Cicéron, toujours lui, convainc ses collègues sénateurs de monter un rival contre Marc Antoine afin de diviser le parti césarien.

Ce rival n'est autre que le jeune Octave (20 ans), petit-neveu de César par sa mère, tout juste de retour d'Apollonia d'Illyrie, sur les bords de l'Adriatique, où il achevait ses études. Octave fait valoir qu'un an avant sa mort, César l'a désigné comme son fils adoptif. Habile, il prend le nom de César Octavien et s'affirme comme l'héritier légitime du dictateur assassiné, au grand dam de Marc Antoine.

Il lève une armée privée de son propre chef et à ses frais («privato consilio et privata impensa»), avec le concours d'un ami très riche qui est aujourd'hui devenu un nom commun, Mécène. À coup de sesterces et grâce à la fortune laissée par César, il s'assure le soutien des sénateurs pompéiens et républicains et soigne sa popularité auprès du peuple.

Le Sénat agence une coalition contre Marc Antoine. Curieuse coalition que celle-là. Elle réunit Octavien, fils adoptif de feu César, et les assassins de ce dernier, à savoir 1) Brutus, qui occupe la Macédoine, 2) Cassius, en train de s'emparer de la Syrie, 3) Sextus Pompée, fils du grand Pompée et amiral de la flotte.

Le 21 avril de l'an 43 avant J.-C., Marc Antoine est battu par les coalisés près de Modène. Il se retire en Gaule narbonnaise pour refaire ses forces.

>>> Désarroi d'Octavien :

Octavien, chef de la coalition, profite de son succès pour réclamer au Sénat le titre de consul mais l'assemblée, désireuse de restaurer son autorité mise à mal par les guerres civiles et la dictature de César, le lui refuse. Il est vrai que l'impétrant est trop jeune pour porter ce titre.

Octavien n'en a cure. Il lève huit légions. Puis il marche sur Rome et se fait élire consul par le peuple le 9 août de l'an 43 avant J.-C. Les sénateurs, rendus à plus de compréhension, lui concèdent alors des pouvoirs extraordinaires dont celui de pourchasser ses ennemis. Là-dessus arrive Marc Antoine avec l'armée qu'il a constituée en Gaule avec le concours de Marc Lépide, ancien maître de cavalerie de César.

Pour Octavien, la situation militaire devient critique du fait qu'il doit faire face en Occident à son rival Marc Antoine, et en Orient aux chefs républicains Brutus et Cassius, meurtriers de César. On s'attend à une reprise des terribles guerres civiles mais ce ne sera pas pour tout de suite...

>>> Compromis à trois :

À Bologne, Octavien convainc Marc Antoine et Lépide de mettre un bémol à leurs sanglantes querelles. C'est ainsi que Marc Antoine (40 ans), Octavien (20 ans) et le maître de cavalerie Marc Lépide (30 ans) décident de se partager le pouvoir selon la formule du triumvirat qui avait brièvement réuni quinze ans plus tôt César, Pompée et Crassus.

Gagnant Rome avec leurs armées, ils se donnent le titre officiel de tres viri rei publicae constituendae et se partagent les possessions romaines.

Les triumvirs prennent soin de faire ratifier leur accord par le peuple de Rome et se donnent cinq ans de pouvoir absolu pour ramener l'ordre ! Comme au temps de Sylla, ils proscrivent sans attendre le parti républicain accusé d'avoir comploté contre César. Des listes sont dressées, avec des récompenses promises à quiconque apporterait la tête des proscrits... et la peine de mort à quiconque les protègerait. 130 sénateurs dont l'orateur Cicéron, qui a eu le tort de s'opposer à Marc Antoine, trouvent ainsi la mort.

Là-dessus, Marc Antoine et Octavien poursuivent les meurtriers de César et débarquent avec leurs hommes en Illyrie en vue de la bataille décisive...
Auteur : Mel_C  
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Date :    11-11-2024 00:25:07


11 novembre 1831 : L'esclave Nat Turner est pendu en Virginie pour s'être révolté :

Le 11 novembre 1831, à Southampton, en Virginie, Nat Turner est pendu après jugement pour avoir entraîné dans la révolte une centaine d'esclaves comme lui et assassiné en 24 heures une soixantaine de blancs. Ainsi finit la principale révolte d'esclaves qu'aient connue les États-Unis...

>>> Nat Turner, mystique ou forcené ?

Brève et violente, la révolte de Nat Turner est de loin la plus importante recensée en Amérique du Nord.

Elle se produit dans le comté de Southampton, en Virginie, au cœur historique des États-Unis, sous la présidence d'Andrew Jackson... et pendant le séjour américain du jeune Alexis de Tocqueville. Celui-ci va publier à son retour son chef-d'œuvre, De la démocratie en Amérique (1835) avec quelques chapitres critiques et lucides sur l'immoralité mais aussi l'inefficacité de l'esclavage.

Nathaniel Turner est un jeune homme de trente ans qui a appris à lire par ses propres moyens et se pique de connaître les Saintes Écritures. En marge de son travail dans les champs de coton, il prêche ses compagnons de misère et se livre à de longues réflexions mystiques. Il sert diligemment ses maîtres successifs, de Benjamin Turner à un certain Joseph Travis.

Le 21 février 1831, une éclipse de soleil lui donne à penser que son heure est venue. Charismatique, il convainc une poignée d'hommes de le rejoindre dans sa rébellion. C'est ainsi que, dans la nuit du 21 août 1831, il massacre la famille de son maître puis marche avec sa troupe en direction de Jerusalem, la capitale du comté.

Consciencieusement, les hommes massacrent au passage les blancs des plantations qu'ils traversent. Au total soixante personnes, hommes, femmes et enfants. L'alerte est rapidement donnée et la troupe a raison des rebelles. En moins de quarante-huit heures, ils sont presque tous exterminés. Nat Turner arrive à battre la campagne pendant deux mois avant d'être enfin arrêté, jugé et pendu à Jerusalem le 11 novembre 1831 avec une vingtaine d'autres mutins.

La frayeur a été grande en Virginie et dans les États du sud. À la centaine de rebelles abattus ou pendus vont s'ajouter plusieurs centaines d'esclaves innocents lynchés sous de quelconques prétextes. La législation va se faire également plus répressive.

Il faudra encore attendre une vingtaine d'années pour que les Américains et notamment ceux du nord se mobilisent contre l'esclavage.

Ce sera en 1852 la publication de La Case de l'Oncle Tom, un roman antiesclavagiste d'Harriett Beecher-Stowe, en 1854, la polémique autour du Kansas-Nebraska Act laissant aux habitants de ces nouveaux États le droit d'accepter l'esclavage, enfin en 1856 la création du parti républicain, résolument abolitionniste. Il faudra encore une décennie et les 600 000 morts de la guerre de Sécession pour que le 18 décembre 1865 prenne effet le 13e amendement de la Constitution qui abolit l'esclavage.

>>> Une vie romancée :

Dans sa prison, avant son exécution, Nat Turner s'est confié à l'avocat Thomas R. Gray qui a publié le fruit de leurs entretiens sous le titre : Les confessions de Nat Turner (note). Ce document a nourri bien plus tard, en 1867, un roman à thèse de William Styron. Brodant très librement, le romancier a transformé l'esclave rebelle en un obsédé sexuel hanté par le viol de la femme blanche, ce qu'il n'était pas : il a interdit sévices et viols à ses comparses pendant leur équipée nocturne. La cinéaste Nate Parker en a tiré un film en 2015 : Nat Turner, Naissance d'une Nation.
Auteur : Mel_C  
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Date :    11-11-2024 00:27:01


11 novembre 1918 : Un armistice met fin à la Grande Guerre

Lundi 11 novembre 1918, 11 heures : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée.

Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le « Cessez-le-Feu », « Levez-vous », « Au Drapeau ». La « Marseillaise » jaillit à pleins poumons des tranchées. Même soulagement en face, dans le camp allemand.

Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s'entretuer. Un armistice (arrêt des combats) a été conclu le matin entre les Alliés et l'Allemagne, dernière des Puissances Centrales à rendre les armes. Il laisse derrière lui neuf à dix millions de morts et six millions de mutilés.

Les survivants ont perdu la foi dans les valeurs morales et spirituelles qui ont fait la grandeur et l'unité de l'Europe. Mais ils veulent croire que cette guerre qui s'achève restera la dernière de l'Histoire, la « der des der »...

>>> La défaite inéluctable de l'Allemagne :

Dès l'échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands ont compris qu'ils n'avaient plus aucun espoir d'arracher la victoire.

C'est que les troupes américaines, fortes de quatre millions d'hommes, arrivent en renfort des Anglais et des Français.

Le 3 octobre, l'empereur Guillaume II nomme à la chancellerie (la direction du gouvernement) le prince Max de Bade. Il espère que cet homme modéré saura obtenir des conditions de paix convenables de la part des Alliés.

Cela devient urgent car l'Allemagne bascule dans l'anarchie et la guerre civile cependant que ses alliés cessent les combats et signent l'un après l'autre des armistices.

Le 9 novembre au matin, le prince Max de Bade téléphone à l'empereur, à Spa. « Votre abdication est devenue nécessaire pour sauver l'Allemagne de la guerre civile », lui dit-il. Guillaume II s'y résout et part en exil.

>>> Un armistice mal accepté :

Les militaires s'étant défaussés, c'est à un civil, Matthias Erzberger, que revient la pénible tâche de négocier l'armistice.

En France, la demande d'armistice fait débat. Le président de la République Raymond Poincaré et le général Philippe Pétain voudraient profiter de l'avantage militaire pour chasser les Allemands de Belgique, envahir l'Allemagne elle-même et signifier à celle-ci l'étendue de sa défaite.

Mais le généralissime des troupes alliées, Ferdinand Foch, et le chef du gouvernement, Georges Clemenceau, ne croient pas l'armée française capable de se battre encore longtemps et souhaitent en finir au plus vite.

L'armistice est signé dans le wagon spécial du généralissime Foch, au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne, le 11 novembre à 5h15 du matin.

Les Français, encore très attachés à leur terroir et leur clocher, ne manquent pas de noter que ce jour est la fête du saint patron de leur pays, saint Martin, alors très populaire.

Les Allemands se voient soumettre des « conditions » sans aucune marge de négociation :

– Ils doivent livrer l'essentiel de leur armement, de leur aviation et de leur flotte de guerre.

– Leur armée est sommée d'évacuer sous 30 jours la rive gauche du Rhin (en Allemagne même) ainsi que trois têtes de pont sur la rive droite, Coblence, Cologne et Mayence.

L'armistice est conclu pour 36 jours mais sera régulièrement renouvelé jusqu'au traité de paix du 28 juin 1919.

>>> Amertume des vaincus :

La demande d'armistice étant venue des représentants civils et non militaires de l'Allemagne, ces derniers échappent à l'infâmie de la défaite. À Berlin, les représentants de la jeune République accueillent les combattants en ces termes : « Soldats qui revenez invaincus »

Dans les mois qui suivent l'armistice, les généraux Ludendorff et Hindenburg attribuent avec aplomb la défaite militaire à un « coup de poignard dans le dos » de la part des politiciens et des bourgeois cosmopolites. L'expression est reprise avec ferveur par les Allemands meurtris et humiliés. Elle va faire le lit des partis ultranationalistes, dont le parti nazi.

>>> Faut-il continuer de commémorer l'Armistice ?

Après la mort du dernier « poilu » français, en 2009, que peuvent encore signifier la commémoration de l'Armistice du 11 novembre et les cérémonies rituelles devant les monuments aux morts ? Faut-il les supprimer comme d'aucuns le suggèrent ?
Auteur : Mel_C  
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Date :    11-11-2024 00:27:40


11 novembre 1918 : La Pologne retrouve son indépendance

Partagée depuis 1795 entre les empires russes, austro-hongrois et allemands, la Pologne retrouve son indépendance le 11 novembre 1918 avec la défaite de l'Allemagne et la proclamation de la république. S'ensuit presque aussitôt une guerre avec l'Ukraine pour le contrôle de la Galicie, suivie quelques semaines plus tard d'une guerre avec la Russie bolchévique.

Cette indépendance sera toutefois de courte durée puisqu'en septembre 1939 la Pologne est envahie par l'Allemagne nazie, évènemment qui déclenche la Deuxième Guerre mondiale.

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