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Date : 15-01-2025 10:48:01
15 janvier 1790
La France est divisée en 83 départements
Le 15 janvier 1790, à Paris, l'Assemblée constituante établit la carte des départements français et fixe leur nombre à 83.
Ce nouvel échelon administratif et démocratique sera appelé à un vif succès même si des voix s'élèvent aujourd'hui pour réclamer sa suppression (note).
Les députés veulent mettre fin à la confusion administrative héritée d'un millénaire d'Histoire. Ils envisagent d'abord de créer des circonscriptions géométriques, à l'image des États américains.
Le sage Mirabeau s'y oppose avec véhémence : «Je demande une division qui ne paraisse pas, en quelque sorte, une trop grande nouveauté; qui, si j'ose le dire, permette de composer avec les préjugés et même avec les erreurs, qui soit également désirée par toutes les provinces et fondée sur des rapports déjà connus.»
Les nouvelles divisions sont baptisées «départements», d'un vieux mot français qui appartient au vocabulaire administratif depuis le roi François 1er. Leurs limites respectent les anciennes provinces. C'est ainsi que la Bretagne et la Normandie sont divisées en cinq départements chacune. Leur taille est telle que chaque citoyen puisse accéder à son chef-lieu en une journée de cheval au maximum (cette image traduit pour nos ancêtres le principe de proximité comme nous dirions aujourd'hui, à une époque où tout va plus vite, que l'on doit pouvoir se rendre au chef-lieu et en revenir en une demi-journée de voiture).
Sans le savoir, les députés recréent de la sorte les anciens pays... de la Gaule d'avant les Romains. De nombreux chefs-lieux rappellent en effet les tribus gauloises locales. Amiens évoque les Ambiens, Beauvais les Bellovaques, Cahors les Cadurques, Nantes les Namnètes, Paris les Parisii, Poitiers les Pictones, Reims les Rèmes, Soissons les Suessiones, Vannes les Vénètes...
Ainsi le département est-il la circonscription la mieux enracinée dans l'Histoire de France,
en concurrence avec la commune, héritière des anciennes paroisses.
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