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Date : 15-02-2025 23:02:16
15 février 1942 : Singapour capitule face aux Japonais
Le 15 février 1942, au coeur de la Seconde Guerre mondiale, le port britannique de Singapour, à la pointe de la péninsule malaise, capitule devant les armées japonaises. Défendue par 85 000 hommes sous le commandement du général Arthur Percival, Singapour était une forteresse réputée imprenable, du moins par la mer. Mais les 30 000 hommes du général japonais Tomoyuki Yamashita, surnommé le « Tigre de Malaisie », contournent la difficulté en l'attaquant par la terre !
Carte de Singapour de la CIA World Factbook. Agrandissement : Carte de l'invasion japonaise de Singapour.Singapour, le « Gibraltar de l’Est », situé à l’extrémité sud de la péninsule malaise, est alors la principale base militaire britannique en Asie orientale. C’est un verrou qui protège les Indes britanniques contre toute agression venue de l’Est. Son port constitue aussi un relais indispensable entre l’Europe et la Chine ainsi que l’Australie et la Nouvelle Zélande.
Cependant le sort de cette base navale est étroitement lié au destin de la Malaisie britannique qui a été envahie à partir du 8 décembre 1941 par l’armée nippone. Face à cette attaque, les armées britanniques commandées par le général Arthur Ernest Percival doivent se replier sur l’île que constitue Singapour.
Après une campagne de 73 jours, le 15 février 1942, Percival n’aura pas d’autres choix que de signer la capitulation de l’armée britannique.
La perte de Singapour sera considérée par Winston Churchill comme la « pire des catastrophes » et la reddition la plus importante de l’Histoire militaire du Royaume-Uni. En faisant sauter ce verrou, le Japon ouvre à sa marine et à son armée l'Océan Indien, l'Insulinde et même l'Australie. Pour la Grande-Bretagne, depuis peu soutenue par les États-Unis et l'URSS, c'est le moment le plus critique de sa lutte contre les puissance de l'Axe, Allemagne, Italie et Japon.
Troupes de l'Armée impériale japonaise victorieuses défilant dans le centre-ville de Singapour après la capitulation britannique, le 15 février 1942.
>>> Le raz de marée japonais :
Le 27 septembre 1940, l’Empire du Japon s'est allié à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste, créant ainsi l’axe Rome-Berlin-Tokyo. Mais peu soucieux de se frotter à l’Union soviétique, il évite d’entrer dans le conflit qui vient de débuter en Europe. Il préfère entreprendre pour son compte la conquête de l'Asie orientale et du Pacifique, jusqu'aux Indes britanniques et l'Australie.
Toutefois, l’embargo sur ses approvisionnements stratégiques par les États-Unis l’oblige à les attaquer dès le 7 décembre 1941. Le voilà derechef en guerre contre les États-Unis mais aussi l’Angleterre.
La guerre du Pacifique est le résultat de la politique expansionniste du Japon en Asie, son objectif étant de conquérir la Chine et de mettre fin à la domination des puissances coloniales européennes en Asie du Sud-Est, afin de créer une « grande sphère asiatique de coprospérité » sous contrôle japonais…
Les pays européens, alors en guerre ou déjà occupés par l’Allemagne nazie, sont mal équipés pour défendre leurs colonies. En juillet 1940, les forces japonaises envahissent le sud de l’Indochine française ce qui leur permet de disposer à Saigon d’une base navale et aérienne avancée pour un assaut sur la Malaisie. Cependant, les États-Unis, encore neutres, s’opposent à l’invasion de la Chine par le Japon ainsi qu’à l’envoi de troupes nippones en Indochine française. En 1941 cette opposition se manifeste par un embargo - notamment pétrolier - sur le Japon.
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