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Date : 08-09-2024 19:59:00
A GRENOBLE, un agent municipal tué par balles :
> Une ville sous le choc. Un agent municipal employé à la propreté a été tué par balles, dimanche 8 septembre 2024, à Grenoble (Isère), alors qu’il tentait d’empêcher l’auteur d’un accident de prendre la fuite. Hospitalisé, il n’a pas survécu à ses blessures. Circonstances, tireur en fuite, hommages…
Tout commence par un accident de la circulation. Vers 7 h 30 dimanche, une Audi RS3 avec une plaque d’immatriculation polonaise, selon le parquet, roule « à grande vitesse » lorsqu’elle percute une voiture arrêtée à un feu rouge, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) une source policière. Le choc se serait produit devant l’entrée du stade des Alpes, boulevard Jean-Pain, près de la mairie, selon France Bleu Isère .
Le chauffeur de l’Audi, ivre, selon le parquet, tente alors de s’enfuir. Un passant essaie de le maintenir sur place et un agent de propreté de la ville sort de son véhicule pour lui prêter main-forte, selon cette même source.
Le responsable de l’accident fait alors feu à reprises sur l’employé municipal, a précisé le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, confirmant une information du journal local Le Dauphiné libéré . Deux douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur place, a ajouté une source policière.
L’employé municipal, qui avait 49 ans selon nos confrères et était père de deux enfants, est décédé des suites de ses blessures dans la journée, a annoncé le procureur en début d’après-midi. Il avait reçu deux balles dans le thorax, a-t-il précisé.
La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée, n’était que légèrement blessée, selon une source policière. Elle bénéficiera de six jours d’interruption temporaire de travail, a indiqué le parquet.
Le parquet a saisi de l’enquête les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble, qui « recherchent activement le tireur », selon le procureur. Son identité restait inconnue en début de soirée, dimanche.
« Nous sommes en deuil », a réagi le maire de Grenoble, Éric Piolle, sur le réseau social X (anciennement Twitter), évoquant « un acte inqualifiable, d’une violence extrême, qui a visé l’un de ses agents qui exerçait ses missions municipales ».
« Aujourd’hui c’est l’ensemble du service public qui est meurtri », poursuit-il, indiquant que la ville ouvrira lundi « une cellule de soutien psychologique ». L’édile assure aussi que « des temps d’échange et de lien avec les agents, en tant que représentant-es du service public, collègues de l’agent et représentant-es du personnel » seront menés.
Au micro de LCI, l’élu s’est indigné : « Comment se fait-il que l’on soit armé dans la rue et qu’on soit suffisamment décérébré pour tirer à 7 h du matin sur quelqu’un qui est venu vous porter secours ? », ajoutant que « la colère est énorme » face à la mort de « quelqu’un qui était au service de l’intérêt général ».
« Il est évident que des mesures doivent être prises », a estimé, sans les préciser, le groupe d’opposition municipale, qui regroupe notamment l’ancien maire de droite Alain Carignon. « Le décès en activité d’un agent municipal estimé est un drame insupportable. Nous sommes effondrés que ce soit un agent communal dévoué à sa tâche, qui a réagi comme citoyen, qui soit la victime de cette sauvagerie installée dans la ville », ajoute le groupe dans un communiqué relayé par l’AFP.
Les réactions ont aussi afflué dans la classe politique. La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a assuré la famille, les proches de la victime ainsi que « l’ensemble des Grenoblois endeuillés » de tout le soutien de sa famille politique. Le président du parti Les Républicains, Éric Ciotti, a dénoncé « un nouveau drame qui traduit l’explosion de la violence et le défaut d’autorité dans notre pays ». Ce fait divers « révèle la violence aveugle et gratuite subie par tous ceux qui portent la défense de l’intérêt général », a estimé la députée LR du Doubs, Annie Genevard.
« Toutes nos pensées vont (à ses) proches […], ses collègues de travail et camarades de luttes », a réagi sur X l’union CGT du Grand Grenoble, à laquelle l’agent était affilié. « C’était un militant très actif qui défendait toujours le bien commun, le collectif, toujours là quand on avait besoin », se remémore Élisa Balestrieri, membre de l’union départementale de la CGT de l’Isère, auprès de nos confrères du Dauphiné libéré.
La préfecture de l’Isère a également fait part de sa solidarité aux collègues de « l’agent des services municipaux assassiné dans les rues de Grenoble ».
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