1141/1342
Date : 06-11-2024 17:43:05
U.S.A. - A New York, certains électeurs se réveillent sonnés après le sacre de Trump
Les New-Yorkais ont l’habitude de dire tout le mal qu’ils pensent de celui, qui, paradoxalement, est un enfant de la ville.
Né dans le quartier du Queens, Donald Trump a fait fortune en reprenant l’entreprise immobilière de son père Fred Trump, à coups de gratte-ciel construits parfois grâce à de gros avantages fiscaux de la ville.
Dans le célèbre poumon vert de Manhattan, à Central Park -- où Donald Trump se vante volontiers d’avoir rénové une patinoire moribonde -- une retraitée, Valerie Cihylik, peste contre ce milliardaire qui « ne s’intéresse qu’à son bien-être financier, et qui va profiter de nous ». « Et c’est ce qui fait peur, parce qu’on ne sait pas à qui il va nous vendre », ajoute-t-elle.
New York est une mosaïque culturelle unique de plus de 8,5 millions d’habitants, où près de 40 % de la population est née à l’étranger, dans plus de 150 pays différents.
Alors, l’élection du tribun à la rhétorique de plus en plus violente à l’égard des migrants, accusés d’« empoisonner le sang » du pays et qu’il promet d’expulser massivement, effraie particulièrement Erin Kathleen, une professeure d’université de 29 ans qui ne veut donner que ses deux prénoms.
Beaucoup de gens vont avoir peur », ajoute-t-elle en sortant d’un café au pied des gratte-ciel de Manhattan, son sticker « j’ai voté » encore visible sur sa veste.
Mais pour Nathalie Feldgun, une avocate croisée à Central Park, il était temps au contraire de ramener Donald Trump à la Maison Blanche. « Le pays n’a plus de frontières. Ce n’est plus un pays », dit cette électrice, qui vit dans un « quartier 90 % démocrate », mais dont « tous (les) amis ont voté Trump ». Le discours sur une immigration incontrôlée à la frontière avec le Mexique a particulièrement résonné à New York, qui a accueilli dans l’urgence plus de 200.000 migrants depuis le printemps 2022.
En se rendant au travail sur un chantier de construction, Rich Gala, 60 ans, dit qu’il a « voté pour celui qui mettra l’Amérique et les Américains avant les autres ».
Pour un autre new-yorkais sur le chemin du travail, Steve, 58 ans, une présidence Trump ramènera de la « normalité si les médias le laissent faire son travail.
« Les gens en ont marre des criminels qui ne sont pas inquiétés et des rues qui ne sont pas sûres «, ajoute-t-il, à Manhattan, près du tribunal où Donald Trump avait été condamné au printemps dans une affaire de paiements dissimulés à une star de films X.
|