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Date : 26-01-2025 21:27:20
INTERNATIONAL - photo "la petite fille au napalm" :
D'après les réalisateurs du documentaire The Stringer (Le Pigiste), la fameuse image aurait en réalité été prise par un photographe freelance, un pigiste dont l'identité est restée secrète pendant plus de cinquante ans. L'enquête, qui s'est déroulée entre le Vietnam, la France et les États-Unis, indique que le tournant de l'histoire aurait eu lieu dans les coulisses de la chambre noire de l'agence Associated Press à Saïgon. « L'éditeur Carl Robinson, aurait, au moment de rédiger la légende et d'envoyer l'image, crédité le photographe-maison, Nick Ut, plutôt que son véritable auteur : un “stringer”, pigiste anonyme, petite main payée à l'image », décrit Télérama. L'homme aurait touché 20 dollars.
Pris de remords, l'éditeur, Carl Robinson, a donc choisi de tout révéler plus de cinquante ans après. Il assure « avoir menti sur ordre de Horst Faas, le charismatique directeur de la photographie de l'agence » Associated Press. Cette image a joué un rôle décisif dans le parcours de Nick Ut, propulsant sa carrière et lui permettant de remporter plusieurs distinctions, y compris un prestigieux Pulitzer. Kim Phuc, quant à elle, est devenue un symbole international, d'abord utilisée par le gouvernement vietnamien à des fins de propagande, avant de fuir son pays et de devenir ambassadrice de l'Unesco.
> Pour retrouver le véritable auteur de la photo, l'équipe de The Stringer a fait appel à une journaliste vietnamienne, qui a permis de localiser l'homme via un appel à témoins sur Facebook. Selon Bao Nguyen et Garry Knight, il s'agirait de Nguyen Thanh Nghé, qui était chauffeur pour NBC le 8 juin 1972. Installé depuis 50 ans aux États-Unis, il affirme aujourd'hui dans le documentaire être le véritable photographe de l'image emblématique.
L'agence Associated Press maintient fermement sa position, réaffirmant que Nick Ut est l'auteur de la photo, soutenue par une contre-enquête détaillée de vingt pages. L'affaire pourrait désormais prendre une tournure judiciaire. « J'ai informé le cinéaste et le festival de Sundance que s'ils diffusaient le film, il y aurait une responsabilité pour diffamation », a annoncé James Hornstein, l'avocat de Nick Ut.
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