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Date : 10-11-2024 19:19:09
10e VENDEE GLOBE :
«Compressés par l’émotion», les 40 skippers de la 10e édition du Vendée Globe sont partis dimanche pour un nouveau périple en solitaire autour du monde, acclamés par des centaines de milliers de personnes réunies aux Sables-d’Olonne pour leur dire au revoir.
Les dernières heures passées à terre de ces héros de la mer ont, comme à chaque édition depuis 1989, attiré un public bien plus large que les simples passionnés de voile, preuve de la fascination exercée par cette aventure humaine hors normes.
A 13h02, tous les marins engagés ont paisiblement débuté leur voyage, bien aidés par une météo clémente et un vent faible (4 à 7 noeuds en moyenne) limitant grandement les risques de collision entre bateaux.
Enfin seul, Louis Burton barrait assis et en toute tranquillité vers le large, un contraste total avec la ferveur matinale qui s’est emparé des côtes de la cité vendéenne.
Car, quelques heures plus tôt, les aspirants tourdumondistes avaient longé un à un le ponton d’honneur des Sables-d’Olonne sous les vivats, rejoignant leur bateau où des techniciens triés sur le volet étaient occupés aux derniers préparatifs.
Le navigateur Charlie Dalin (Macif), qui a le statut de grand favori, a été le premier à se prêter à cette émouvante tradition à partir de 07h22. Sollicité par de nombreux médias et officiels, il a réservé ses dernières minutes à terre, avant plus de deux mois en mer, à de longues embrassades avec son fils et sa femme.
«Très content, super heureux de prendre le départ de ce deuxième Vendée pour moi. On a travaillé dur pour être prêt, c’est vraiment un jour de fête», a-t-il dit, souriant.
Pendant plus de deux heures, les «au revoir» se sont enchaînés entre les skippers et leurs proches, sous les yeux bienveillants d’anciens vainqueurs.
«Il y a un tout petit peu moins de papillons dans le ventre à rester à quai, mais c’est toujours la même dinguerie de voir ces émotions», a apprécié Vincent Riou, victorieux en 2005.
«Ca va le faire, c’est une régate comme une autre, c’est juste une petite course», tentait de dire Yoann Richomme à sa mère en pleurs.
A 23 ans, Violette Dorange (Devenir) a été la dernière à quitter la terre à 09h37, encouragée par Catherine Chabaud, première femme à terminer le Vendée Globe en 1997.
«Je lui ai répété ce que ma mère m’avait dit avant mon départ: +pars libre et légère, ne te charge pas de tes émotions+», a expliqué la navigatrice.
Mission accomplie. Très souriante sur les pontons, la benjamine des partants a fini par craquer sous l’émotion, au moment de descendre le légendaire chenal, dont les quais étaient bondés dès le lever du jour.
Depuis le pont de leurs monocoques de 18 mètres, le Japonais Kojiro Shiraishi (DMG Mori) et le Chinois Jingkun Xu (Singchain team Haikou), en tenue traditionnelle, ont découvert cornes de brume et banderoles de soutien à perte de vue.
Les balcons des immeubles qui bordent le chenal étaient pleins à craquer, leurs occupants scandant le nom de chaque marin passant devant eux.
«On se retrouve tous très petits au milieu de la foule. Tout le monde à bord du bateau pleure, les gens sur les quais pleurent, tu ne peux pas te retenir, tu es compressé de partout par l’émotion», racontait quelques jours avant le départ le Suisse Alan Roura (Hublot), qui s’élance pour la troisième fois.
À quelques minutes du coup de canon, le dernier équipier présent sur les voiliers a sauté en mer. «Un moment qui peut être assez brutal», disait Samantha Davies, (Initiatives Coeur), à la veille de sa 4e participation.
«Tu te dis que tu as trois mois devant toi, seule, et en même temps il faut très vite se reconcentrer sur la course», ajoutait la navigatrice de 50 ans. Devant les étraves, 24.300 milles théoriques, soit 45.000 km, à parcourir sans aide extérieure.
Le plus rapide à avoir jamais bouclé l’exercice est Armel Le Cléac’h en 2016/2017 (74 jours et 3 heures). La rapidité et la fiabilité des bateaux de cette 10e édition laissent à penser que le record pourrait tomber en début d’année prochaine.
Mais la météo annoncée dans les premiers jours de course ne va toutefois pas jouer en leur faveur. Comme dimanche, le petit temps devrait limiter les risques de casse et aussi ralentir la flotte de manière conséquente jusqu’au large du Cap Finisterre, en Espagne.
Les premiers marins sont attendus de retour en Vendée à la mi-janvier pour retrouver leurs proches et une foule emballée.
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