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Date : 11-11-2024 21:46:02
C’est quoi le Betar, à l’initiative du rassemblement pro-israélien mercredi, à la veille du match France-Israël ?
Le lieu n’a pas encore été dévoilé pour le moment, mais un rassemblement doit se tenir, ce mercredi 13 novembre à Paris, pour lutter contre l’antisémitisme, à la veille d’un match de football sous tension entre la France et Israël. À l’initiative de cet évènement, un mouvement juif international de droite : le Betar.
Le Betar prévoit de se rassembler aux côtés du Mouvement des étudiants juifs français (MEJF). « Nous sommes scandalisés par ce qui s’est passé à Amsterdam et par la réaction des gouvernements », affirme le président de l’organisation parapluie du Betar mondial, Yigal Brand, cité dans le communiqué. « Nous sommes de fiers sionistes et n’avons pas à nous excuser (…) Nous nous rassemblerons mercredi à Paris et jeudi au match de football qui est également menacé par les djihadistes », ajoute-t-il.
Fondé en 1923 par Zeev Jabotinsky, à Riga, la capitale de la Lettonie, le mouvement a été baptisé Betar en mémoire de Joseph Trumpeldor, mais aussi en clin d’œil à un épisode de l’histoire antique. « Joseph Trumpeldor était un officier juif russe de l’armée tsariste, héros de la guerre russo-japonaise et figure sioniste. Encore aujourd’hui, c’est une figure du courage et du retour en Israël », explique Frédéric Encel, docteur en géopolitique et professeur à Sciences-po Paris. Le nom de Betar serait ainsi inspiré de Brit Yosef Trumpeldor en hébreu, alliance Joseph Trumpeldor en français. Et « c’est aussi le nom de la dernière forteresse juive tombée aux mains des Romains en 135, poursuit-il, c’est donc un jeu de mots. »
Selon la définition donnée par Zeev Jabotinsky lui-même, « le rôle du Betar est extrêmement simple, et pourtant très difficile : créer le type de Juif dont le peuple a besoin pour établir l’État juif plus rapidement et plus efficacement », rappelle le Betar sur son site.
Aujourd’hui, le Betar est un « mouvement de jeunesse juif sioniste nationaliste », favorable « à la création d’un grand État d’Israël », estime Frédéric Encel. Présent dans 30 pays à travers le monde, notamment en France, mais aussi « en Argentine, au Brésil, en Uruguay, en Australie, en Italie », selon le site, le Betar est « surtout actif en Israël et aux États-Unis, où les communautés juives sont plus importantes », explique le professeur de Sciences-po Paris.
Sur son site, le mouvement explique organiser « des activités de loisirs », « des programmes éducatifs » ou « des séjours en Israël » à destination des jeunes, mais aussi des « conférences, séminaires, tournées dans tout le pays, publications dans des magazines, livres et bien plus encore ». « Il organise notamment des camps de vacances, un peu comme les universités d’été organisées par la section jeune d’un parti politique », poursuit Frédéric Encel, qui ajoute qu’en Israël, le Betar organise « beaucoup de marches ».
Si, officiellement, le Betar n’est pas orienté politiquement, c’est « la branche jeunesse du Likoud, le parti politique israélien auquel appartient Benyamin Netanyahou », selon Frédéric Encel. Le mouvement peut-il être qualifié de « radical » ou « d’extrême droite » ? « C’est tout le débat. Si on qualifie le Likoud de parti d’extrême droite, alors sa branche jeunesse, le Betar, l’est aussi. Si on estime que le Likoud est un parti nationaliste, le Betar est lui aussi un mouvement nationaliste », estime l’enseignant.
Néanmoins, dans les années 1990, le mouvement était « extrêmement violent », reconnaît le spécialiste. En 1988, des violences, attribuées à plusieurs membres du Betar, avaient éclaté en marge d’une manifestation contre l’antisémitisme, dans le quartier de la Bastille, à Paris, expliquait l’INA dans un reportage.
En avril 2002, des heurts avaient éclaté entre des anti et des pro-Palestiniens à l’aéroport d’Orly lors du retour de José Bové, expulsé de Ramallah par les autorités israéliennes. À l’époque, l’association France-Palestine Solidarité avait accusé des « militants du Betar » d’avoir « frappé des manifestants avec des barres, en volant des blousons et les papiers d’identité de jeunes et en les menaçant de mort », rappelle Le Monde.
Plus récemment, en juin 2016, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra), Gilles Clavreul, avait saisi la justice, à la suite d’un message Twitter du Betar appelant au « meurtre des Arabes » après l’attentat de Tel-Aviv, perpétré par deux Palestiniens, comme l’explique un article du Figaro.
Le rassemblement prévu mercredi surviendra six jours après des violences contre des supporters de football israéliens à Amsterdam qui ont conduit le Premier ministre Benyamin Netanyahou à ordonner au Mossad de préparer un plan d’action pour éviter de tels incidents à l’occasion d’événements sportifs.
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