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Date : 13-12-2024 22:31:47
[B]CYCLONE CHIDO - «L’heure est grave, Mayotte n’a jamais connu une telle situation» : [/B]
Mayotte se prépare au pire, alors que l'archipel a été placé en alerte rouge cyclonique vendredi soir en raison du passage du cyclone Chido. «L’heure est grave. Mayotte n’a jamais connu une telle situation», a déclaré le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, alors que le cyclone, à environ 300 km au nord-est de Mayotte selon le dernier bulletin de Météo-France, pourrait s’accompagner de «vents destructeurs voire dévastateurs».
L’alerte rouge est entrée en vigueur à 22h (19h GMT) sur l’archipel. «C’est un événement inédit, d’une extrême violence, les vents pourront dépasser 180 km/h», a expliqué de son côté le préfet François-Xavier Bieuville lors d’une conférence de presse. Il a appelé les personnes logées dans des habitations précaires, très nombreuses dans le département le plus pauvre de France, à se confiner dans l’un des 71 centres d’hébergement ouverts par les autorités dans des établissements scolaires et gymnases.
Chido est un «cyclone tropical intense», explique l’institut météorologique Météo-France, qui prévoit «de violentes rafales de vents, des pluies intenses, des vagues submersives couplées à une surélévation de la mer».
Ces conditions météorologiques fortement dégradées entraînent «un risque de ruissellement et d’inondation, et une houle marine qui peut avoir des effets importants sur le littoral» a ajouté François-Xavier Bieuville, qui a enjoint les bateaux à «impérativement rejoindre la terre ferme». Toute circulation sur la voie publique est interdite depuis 22h locales et l’aéroport de Dzaoudzi est fermé depuis 20h locales (17h GMT).
Le ministère français de l’Intérieur avait annoncé jeudi l’envoi à Mayotte de 110 professionnels de la sécurité civile depuis l’île de La Réunion. Tous les établissements scolaires de l’archipel sont fermés vendredi et samedi.
«J’ai fait le plein de bouteilles d’eau, de nourriture, de bougies...», témoigne Fatima, habitante de Majicavo-Koropa et mère de trois enfants. «On a très peur», confie cette femme de 57 ans, encore marquée par le passage d’un cyclone quand elle était enfant aux Comores voisines, se souvenant des «vagues (qui) ravageaient tout» et des «poteaux électriques par terre».
Mayotte, relativement épargné par les cyclones, avait déjà été touché par le cyclone Belna en 2019, qui n’avait cependant pas fait de dégât majeur.
Aux Comores voisines, une alerte cyclonique de niveau orange a été activée par le ministère de l’Intérieur. La direction générale de la sécurité civile a ordonné la fermeture des aéroports à partir de vendredi 18h locales (15h GMT) «en raison des conditions météorologiques extrêmes.»
À Madagascar, l’oeil du cyclone s’est approché à une centaine de kilomètres du nord de l’île et a causé une pluie «abondante l’après-midi» ainsi qu’un «vent fort» avant de s’en éloigner, selon les autorités. «Plusieurs quartiers sont inondés» mais «le plus dur semble être derrière nous», a déclaré à l’AFP Cerveau Rakotoson, un habitant d’Antsiranana, principale ville du nord de l’île.
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