1397/2231
Date : 14-12-2024 23:47:53
Paris devient-elle une ville anti-voitures ?
Depuis des années, l'histoire entre la mairie de la ville de Paris et la voiture n'est pas vraiment une histoire d'amour. Nombre de mesures instaurées par la municipalité vont à l'encontre de l'utilisation d'un véhicule motorisé dans la capitale. Et cela n'est pas près de changer. D'ici la fin de l'année, de nouvelles dispositions vont être prises, pour réduire encore un peu plus la circulation des automobilistes dans la capitale.
Déjà prohibée depuis le début des Jeux Olympiques, le pont d'Iéna, qui fait la jonction entre le Trocadéro et les pieds de la Tour Eiffel ne devrait définitivement pas rouvrir à la circulation. C'est en tout cas ce qu'a affirmé Anne Hidalgo, la maire de Paris, dans une interview accordé à Ouest France. L'espace restera donc piétonnisé et une piste cyclable sera aussi aménagée. Mais certains véhicules à moteur pourront continuer de rouler sur cet axe. Les bus et les taxis auront une voie réservée tout comme les véhicules d'urgence et de secours. Les mêmes aménagements sont prévus aussi sur la place de Varsovie, à l'extrémité du pont d'Iéna côté Trocadéro. Pour couper tout accès à la circulation dans cette zone, le Quai Jacques Chirac devrait donc aussi être concerné. Il est situé devant les jardins de la Tour Eiffel.
Pourtant, avant les Jeux, ces axes étaient très souvent empruntés par les automobilistes. D'autant que l'espace disponible sur le pont permettait de faire tenir six voitures les unes à côté des autres. Il faudra donc désormais faire sans et réaliser un détour. Pour ce qui est des chauffeurs VTC, nous ne savons pas encore si, à l'instar des taxis, ils auront le droit de prendre la voie réservée aménagée.
C'est sans doute la mesure qui risque d'être la plus contestée et de faire le plus de mal aux conducteurs. Le périphérique parisien devrait passer à 50 km/h sur l'ensemble de ses voies à partir d'octobre 2024. Dans son interview, Anne Hidalgo semble déterminée à prendre ses responsabilités. Pour la mairesse, les émissions polluantes des véhicules circulant sur cet axe sont un réel danger. Notamment pour les 500 000 personnes habitant près du périphérique.
Pour d'autres élus et dans la pensée collective, l'abaissement de la vitesse maximale autorisée à 50 km/h sur la route la plus empruntée d'Europe serait un désastre. La grande majorité des véhicules circulant sur le périphérique parisien ne sont pas immatriculés 75. Ce sont surtout les "banliseusards", qui traversent la région Île-de-France d'Est en Ouest tous les jours pour se rendre au travail qui l'empruntent, en plus des véhicules européens.
Si c'est bien la ville de Paris qui est en charge de réglementer la vitesse sur cet axe, le préfet de police doit quand même donner son accord. La région Île-de-France, par le biais de sa présidente Valérie Pécresse a aussi demandé au gouvernement sortant la possibilité de récupérer ce droit.
Concernant le périphérique, il n'y a pas que sa limitation de vitesse qui fait débat. La voie JO actuellement en place, devrait devenir après les Jeux une voie de covoiturage. Il faudra donc être au minimum deux dans la voiture pour pouvoir rouler dessus. Là encore, le préfet de police a le droit de mettre son veto. Mais il existe aussi des voies JO au sein même de la capitale. Elles pourront donc aussi devenir des voies de covoiturage. Cette mesure devrait être effective dès la fin des Jeux Paralympiques.
Enfin, même si la mesure a cessé de faire beaucoup de bruit avec l'actualité récente, le triplement du stationnement pour les véhicules les plus lourds dans les rues de Paris est toujours d'actualité. Il est prévu pour octobre. Si votre voiture électrique pèse plus de 2 tonnes, vous paierez un supplément pour vous garer dans la capitale. Pour les véhicules hybrides et thermiques, la limite de poids est abaissée à 1,6 tonne. En cas d'infraction, l'amende sera aussi plus salée que pour un véhicule moins lourd, dépassant systématiquement les 100 €.
Une décision là-aussi controversée. Pour rappel, lors de la consultation faite par la mairie de Paris, 54 % des habitants de la ville qui s'étaient rendus aux urnes (5,7 % du nombre d'inscrits) se sont exprimés favorablement pour cette nouvelle tarification.
|