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Date : 18-12-2024 15:13:03
GUERRE EN UKRAINE - Mort du général Igor Kirillov en Russie :
L’enquête avance (très) vite. Au lendemain de la mort du général russe Igor Kirillov, tué dans un attentat à la bombe revendiqué par l’Ukraine, Moscou a annoncé ce mercredi 18 décembre avoir arrêté un homme, soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat du militaire dans la capitale.
Profil, recrutement, enquête… Voici ce que l’on sait de l’arrestation de cet homme, qui aurait été approché par les services spéciaux ukrainiens pour cibler le plus haut responsable militaire russe tué depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a presque trois ans.
L’homme arrêté par le Comité d’enquête russe pour l’assassinat du lieutenant général Igor Kirillov et de son assistant Ilia Polikarpov est un « ressortissant d’Ouzbékistan, né en 1995 ». À ce stade, aucune autre information personnelle sur son identité n’a été dévoilée.
En revanche, on sait qu’il est « soupçonné d’avoir commis un acte terroriste » et risque des « peines allant jusqu’à une réclusion à vie » pour « assassinat », « attentat » et « trafic d’armes », a dit pour sa part le FSB dans un communiqué.
La veille de cette interpellation, l’assassinat avait été revendiqué à Kiev par une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU). Et lundi, soit la veille du meurtre, l’Ukraine avait inculpé Igor Kirillov par contumace pour ses « crimes de guerre », le jugeant « responsable de l’utilisation massive d’armes chimiques interdites », de par son titre de commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique.
L’arrestation de ce jeune trentenaire permet toutefois d’en apprendre plus sur la manière dont il aurait été conduit au passage à l’acte, sous l’impulsion de Kiev, selon la version russe. Car une fois interpellé, cet Ouzbek aurait tout déballé.
Lors d’un interrogatoire, le suspect a affirmé avoir été « recruté par les services spéciaux ukrainiens », explique le communiqué du Comité d’enquête. « Les agents des services spéciaux ukrainiens, impliqués dans l’organisation de l’attentat, seront retrouvés et dûment punis », a de son côté assuré le FSB.
À leur demande, il serait arrivé à Moscou et se serait vu remettre un engin explosif qu’il a déposé sur une trottinette électrique garée près de l’immeuble où résidait le général Kirillov. Il aurait également loué une voiture, qui a été garée elle aussi près de l’immeuble et où une caméra de surveillance a été installée, expliquent les enquêteurs, qui affirment que les images filmées étaient retransmises « en temps réel aux organisateurs de l’attentat, vers la ville de Dnipro », en Ukraine. Ainsi, dès que le général et son assistant sont sortis de l’immeuble, l’engin explosif a été activé à distance par le suspect, affirme le communiqué.
Pour cet attentat, l’exécutant s’est vu promettre « une rémunération de 100 000 dollars américains » et une possibilité de partir s’installer « dans un des pays européens », est-il également précisé.
Si le général Kirillov avait récolté des sanctions de la part de Londres en octobre pour le déploiement présumé d’armes chimiques en Ukraine, la Russie compte frontalement aborder la question de sa mort à la table des Nations unies vendredi 20 décembre lors du prochain conseil de sécurité.
Comme le précise le Guardian, le ministère russe des Affaires étrangères a prévu d’évoquer la question devant les autres pays membres alors que Vladimir Poutine ne s’est pas exprimé sur le sujet.
En revanche, la diplomatie russe accuse sans arrêt les Occidentaux d’être « complices » de l’Ukraine dans cet acte. Ce mercredi, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a également accusé l’Ukraine de « terrorisme » après l’assassinat du général russe. « C’est évident qui est le commanditaire de cet acte de terrorisme. Cela démontre une fois de plus que le régime de Kiev ne recule pas devant les méthodes terroristes. »
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