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Date : 14-02-2025 18:45:07
DETTE PUBLIQUE - La Cour des Comptes met en garde contre des dépenses "en roue libre" :
>>> Le budget tout juste adopté, la Cour des comptes a mis en garde sur la trajectoire de réduction du déficit public. Elle doit être respectée sous peine de voir la France durablement décrocher des autres pays européens.
Les dépenses publiques sont à la dérive selon la Cour des comptes. En 2024, le déficit atteint 6% du PIB. Cela représente presque 175 milliards d'euros, soit une quinzaine de Jeux olympiques à Paris avec cet argent. Et la dégradation est de taille. En six ans, le déficit de la France a triplé.
La Cour des comptes se pose la question de l'origine de ce déficit. Car l'an dernier, il n'y avait rien d'anormal pour l'économie française. La France n'était pas en récession, pas de crise majeure. Les cicatrices de la période Covid se sont résorbées, et pourtant, le déficit a filé de 5,5 % du PIB à 6 %. En fait, il y a deux explications. Déjà, plusieurs impôts ont rapporté moins que prévu à l'État. C'est le cas de la TVA et de l'impôt sur les sociétés. Également, il y a trop de dépenses. Les hôpitaux et l'Assurance chômage ont dépassé les limites fixées par leur budget. Mais le problème est surtout structurel. Il faut réduire les dépenses, selon la Cour des comptes.
Sinon, la France risque de se faire taper sur les doigts par la Commission européenne. En fait, en Europe, chaque pays a des objectifs chiffrés de déficit. On doit être au maximum à 3 %. La France est bien au-delà et a été placée en procédure de déficit public excessif. En théorie, elle risque une amende, jamais mise en place dans les faits. Le vrai risque, c'est que dans les prochaines années, on doit consacrer de plus en plus d'argent au remboursement de notre dette. Et le risque est qu'on perde aussi notre crédibilité à l'international, et donc qu'on attire moins d'entreprises et qu'on emprunte plus cher sur les marchés financiers.
La plus grosse crainte est la course par rapport aux voisins européens, notamment vis-à-vis de l'Allemagne, notre plus gros concurrent. Elle a un déficit de 2,5 % du PIB seulement. La France en est loin. Plus globalement, ce qui inquiète, c'est que tous nos voisins européens arrivent à réduire leur déficit après les années de crise Covid, pas la France.
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