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Date : 15-01-2025 19:43:39
CLIMAT - Le lac Léman se réchauffe inexorablement .....
>>> En 2023, les eaux du lac ont dépassé de 1,3 degré la moyenne des trente dernières années.
Le lac Léman se réchauffe inexorablement. Ce mardi, la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL) a publié son rapport annuel sur l'état du lac, basé sur les chiffres de 2023. «Les températures de surface ont atteint des niveaux sans précédent, écrit-elle, avec une moyenne annuelle de 13.6 °C, soit 1.3 °C au-dessus de la moyenne des 30 dernières années».
À peu de chose près, ce sont les mêmes températures qu'en 2022, où le lac avait déjà été anormalement chaud avec +1,2 degré. La CIPEL avait précisé que les eaux du Léman se réchauffaient quatre fois plus vite que celle des océans. «Ces derniers augmentent en moyenne de 0,1 degré par décennie depuis les années 70, contre 0,46 degré pour le Léman».
> Brassage incomplet
Les eaux profondes affichent une tendance similaire en 2023 avec une augmentation de 1.1 °C en 11 ans, soit une température inédite de 6.2 °C, qui confirme «l’impact direct du changement climatique sur le Léman». Ces chiffres s'accompagnent d'un problème lancinant pour la santé du lac. En 2023, pour la onzième année consécutive, le brassage hivernal du Léman a été incomplet, atteignant seulement 130 m de profondeur sur 300 m. «Cette situation, exacerbée par des températures hivernales élevées, a conduit à des niveaux d’oxygène inquiétants dans les zones profondes du lac», note le rapport.
> Des améliorations
Du côté positif, la concentration moyenne annuelle de phosphore s'est stabilisée et «la composition spécifique du phytoplancton indique une amélioration de la qualité de l’eau». Du côté des poissons, les cycles de reproduction du corégone et de la perche «présentent des variations saisonnières directement liées aux températures élevées de l’eau. Ces phénomènes soulignent la vulnérabilité croissante de l’écosystème du Léman face au changement climatique».
Une autre bonne nouvelle en 2023 est «une tendance générale à la baisse des concentrations de micropolluants, grâce à des efforts combinés dans les secteurs agricoles et de traitement des eaux usées». Cela dit, des résidus médicamenteux comme l'ibuprofène ont été détectés dans certaines zones littorales.
> Beaucoup de particules de plastique
Une étude sur la pollution plastique «révèle également des concentrations élevées, avec en moyenne 7’600 particules de microplastiques (de 0.3 mm à 5 mm) par mètre carré sur les plages analysées, principalement des fibres synthétiques. Des bonnes pratiques ont été adressées aux communes du bassin versant lémanique, afin de prévenir cette pollution à la source».
«Face au changement climatique, conclut le rapport, le Léman constitue une ressource stratégique essentielle. Ce rapport confirme la nécessité d’une action concertée pour garantir la qualité de ses eaux et la résilience de son écosystème».
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