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LIBERTÉ.
Auteur : Mel_C  
9/13

Date :    04-06-2025 23:16:24


La Liberté selon Kant

Chez Kant (né le 22 avril 1724 et mort le 12 février 1804), la liberté comme spontanéité devient la définition même de la pensée et de la compréhension qui organisent une matière passivement reçue de l’expérience.
Si tout dépend du destin, comment certaines choses peuvent-elles dépendre de nous ? Ou bien la nature est seule maîtresse des choses, ou bien l'homme est maître lui aussi au sein de la nature. Cette contradiction dans notre connaissance constitue la troisième antinomie kantienne dans la Critique de la raison pure : suis-je libre, ou suis-je conduit par le destin ? La nature est ici entendue comme un pur enchaînement causal; il s'agit alors de concilier les deux affirmations : responsabilité morale et actes déterminés. D'autre part « sans la liberté, impossible de fonder une métaphysique de la raison pratique de sorte que si je ne suis pas libre, c'est-à-dire incapable de transcender mon intérêt personnel, l'action morale est impossible. La liberté est donc au cœur de la nouvelle métaphysique élaborée par Kant » écrit Annick Bélanger.
Kant ouvre la perspective en explicitant deux sens à l'idée de la liberté. D'abord présentée par la Dialectique transcendantale comme une idée cosmologique et transcendantale de la raison pure la liberté devient pratique dans la Deuxième critique et possède un mode de révélation empirique, ce qui lui permet d'être expérimentée.
Heidegger retient que pour Kant il n'y a de liberté que dans la soumission à l'impératif catégorique qui culmine dans l’idée d’une moralité rationnelle et universellement fondée, qui par définition vient d'ailleurs. Il s'agit donc d'une liberté finie, dépendante, qui encadre et contraint, l'espoir humaniste d'une autonomie de la raison maîtresse d'elle-même. Kant fait de la finitude, l'horizon indépassable de la connaissance.
Auteur : Mel_C  
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Date :    04-06-2025 23:18:31


La Liberté selon Schopenhauer

Arthur Schopenhauer (né le 22 février 1788 et mort le 21 septembre 1860) pense que l’être humain est un être déterminé une fois pour toutes par son essence, qui possède comme tous les autres êtres de la nature, des qualités individuelles fixes, persistantes, qui déterminent nécessairement ses diverses réactions en présence d'excitations extérieures. Il montre, que l'action de chaque homme est régie à la fois par des motifs qui lui sont extérieurs et sur lesquels il n’a aucun contrôle, et par son moi, c’est-à-dire, son essence (inchangeable et fixée préalablement). Disant cela, en mettant en avant l'idée que l'être humain se conforme inéluctablement à son essence individuelle, Schopenhauer tranche avec le caractère théologique et énigmatique du libre arbitre chrétien, en proposant une détermination matérielle et essentialiste de l'action humaine. Puisque dans sa doctrine le noyau de l'être c'est la volonté, il résulte que « l'homme est comme il veut, et il veut comme il est. Donc, quand on lui demande s’il pourrait vouloir autrement qu’il ne veut, on lui demande en vérité s’il pourrait être autrement qu’il n’est » ce qui est absurde. On peut conclure que la seule liberté qui lui reste est d'être lui-même et c'est ainsi à l'acceptation de l'inéluctable que d'autres, comme Nietzsche, avec le thème de l'amor fati, aboutiront
Auteur : Mel_C  
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Date :    04-06-2025 23:20:40


La Liberté selon Bergson

Dans son Essai sur les données immédiates de la conscience, en 1889, Henri Bergson (né le 18 octobre 1859 à et mort le 3 janvier 1941) porte un coup sévère, tant aux déterministes qu'aux partisans du libre-arbitre et à leur soi-disant antinomie, en montrant que les uns et les autres, développent leurs arguments à partir d'un « postulat » caché qui fait écran à la réalité et qui leur est commun. Éric Pommier relève que pour Bergson les deux argumentations sont rétrospectives, s'intéressant au résultat plutôt « qu'à une saisie directe sur le vif d'une conscience en train de se décider ». Ainsi du déterministe qui conclut à partir de préférences qui ne sont pas nécessairement celles du moment du choix ou du partisan du libre-arbitre qui postule « qu’il existe des possibles préalables en dehors d’une conscience qui mûrit sa décision ».
En examinant concrètement comment les décisions se prennent tout au long d'un processus qui comprend un balancement incessant entre deux ou plusieurs options, Bergson relève que la conscience décide après une véritable maturation (les options du départ se sont enrichies de l'épaisseur du temps), lorsque la décision correspond le plus totalement possible à ce qu'elle est. La délibération est en réalité un processus dans lequel le moi et les motifs sont en perpétuel devenir. Bergson va comprendre la liberté « comme adhésion à soi ». Est libre non pas l’être qui échappe aux lois de la nature en produisant des actes chaotiques, mais simplement l’être qui parvient à une lucidité sur soi et à un accord profond avec soi-même. L’« acte libre » ne serait donc pas l’acte qui ne découle de rien mais bien au contraire l’acte qui découle exactement de nous-mêmes, c’est-à-dire l’acte qui révèle notre nature essentielle. C'est la prééminence de cette essence à l'origine de mon possible pour lequel, selon Bergson, je me déciderais que Sartre récusera avec force.
Auteur : Mel_C  
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Date :    04-06-2025 23:22:02


La Liberté selon Sartre

Avec le Sartre (né le 21 juin 1905 et mort le 15 avril 1980) de L'Être et le Néant, en 1943, on assiste à un retour à la contingence pure. Contre Bergson, Sartre expose que « penser le moi comme une totalisation active de mon passé, c’est penser contre la liberté ». Ce que Sartre prétend mettre en avant c'est, en dépit de tout, la gratuité parfaite de toute décision et au fond du fond, le néant en vertu duquel l'être humain se détermine fondamentalement pour tel possible plutôt que tel autre. Bergson, en prétendan
Auteur : Mel_C  
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Date :    04-06-2025 23:24:42


La Liberté selon Ellul

Jacques Ellul (né le 06 janvier 1912 et mort le 19 mai 1994) a consacré trois ouvrages au thème de la liberté, ponctués par des propos notoirement anticonformistes.
Il amorce ainsi sa réflexion : « L’homme n’est pas du tout passionné par la liberté, comme il le prétend. La liberté n’est pas chez lui un besoin inhérent. Beaucoup plus constants et profonds sont les besoins de sécurité, de conformité, d’adaptation, de bonheur, d’économie des efforts… et il est prêt à sacrifier sa liberté pour satisfaire ces besoins. Certes, il ne peut pas supporter une oppression directe, mais qu’est ce que cela signifie ? Qu’être gouverné de façon autoritaire lui est intolérable non pas parce qu’il est un homme libre mais parce qu’il désire commander. »
Critiquant les positions d'un grand nombre de philosophes (principalement Sartre), il n'y voit qu'un « arsenal discursif » basé sur de simples pétitions de principe et destiné à se voiler la réalité, à savoir l'aliénation des individus à l'idéologie technicienne : « Les philosophes négligent délibérément tout ce que la sociologie, la science politique, l’économie politique, la psychologie sociale nous apprennent de l’homme. Dès lors, leur littérature nous introduit dans un univers de rêve et d’inconsistance : tout y est verbalement possible mais nous ne dépassons pas le verbal » : elles sont « les produits de la conscience fausse », purement idéologiques.
Il en va ainsi, conclut Ellul, parce que « plus notre civilisation devient complexe, plus il se produit une intériorisation des déterminations. Celles-ci sont de moins en moins visibles, externes, contraignantes, choquantes. Elles deviennent (…) insidieuses, se présentant même pour le bonheur. Si bien que leur poids n’est pas ressenti comme tel et qu’elles sont acceptées comme des évidences. Ainsi justifiée, notre aliénation devient quasiment indolore. »
Ellul distingue alors la « liberté-prétexte » de la liberté authentique : « Ce qu’on appelle le plus souvent « liberté » n’est en fait qu’un prétexte que l’on se donne pour suivre ses penchants naturels. En son nom, on peut tout faire, aussi bien une chose et son contraire ! À l’opposé, la vraie liberté est la marque de l’unité de la personne, de sa cohérence, de sa continuité, de sa fidélité à autrui. Elle s’incarne dans la durée. […] La liberté-prétexte est le fondement de toute notre société, c’est celle du libéralisme économique, qui autorise le plus fort à écraser autrui, et celle du libéralisme politique, qui permet à la classe bourgeoise de justifier sa domination sur la classe ouvrière. […] En lui-même, le principe de la justification constitue une négation de la liberté. Se justifier soi-même est la plus grande entreprise de l’homme, après la volonté de puissance. »

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