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Date : 08-10-2024 19:38:03
ECONOMIE - Filière française du cognac :
«Nous en appelons à notre gouvernement afin que les démarches nécessaires soient enfin entamées pour mettre fin à cette escalade dont nous sommes les otages et dont l’issue est aujourd’hui plus menaçante que jamais. Ces taxes doivent être suspendues avant qu’il ne soit trop tard», peste le Bureau national interprofessionnel du cognac français.
Les taxes en question? Le ministère chinois du Commerce a annoncé ce mardi que les importateurs de brandys européens devront déposer une caution auprès des douanes à partir de vendredi prochain. Or, la Chine représente 25% des exportations de cognac.
Pour le Bureau national interprofessionnel du cognac français, soutenu par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux: «Les autorités françaises ne peuvent pas nous abandonner et nous laisser seuls face à des rétorsions chinoises et qui ne nous concernent pas. L’effet de ces taxes serait catastrophique pour nos filières et nos régions». Selon lui, «il est évident qu’il s’agit d’une réponse directe et immédiate des autorités chinoises aux décisions prises par l’Europe.»
> Pour rappel, en fin de semaine dernière, les membres de l’Union européenne avaient décidé d’imposer jusqu’à 35% de droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures électriques chinoises.
Ce mardi, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait contester les mesures chinoises contre les importations de cognac devant l’Organisation mondiale du Commerce. «Nous estimons que ces mesures sont infondées et nous sommes déterminés à défendre l’industrie européenne contre l’usage abusif d’instruments de défense commerciale», déclare un porte-parole, Olof Gill. «Nous ne sommes pas inquiets», tempère le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni.
A la Bourse de Paris, les actions des poids lourds du cognac ont souffert: Rémy Cointreau a clôturé en repli de 6,37% à 61,75 euros, et Pernod Ricard a cédé 4,18% à 125,95 euros. La Commission envisage de venir en aide aux producteurs. Dans un communiqué, elle déclare qu’elle va «identifier et évaluer avec soin toutes les possibilités d’offrir un soutien approprié aux producteurs de l’UE confrontés aux effets négatifs de cette décision injustifiée du gouvernement chinois.»
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