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Date : 15-02-2025 21:30:01
FRANCE - L’ancien plumassier belge du Lido jugé pour viols sur mineur :
Le Belge Dominique de Roo, connu pour avoir conçu les costumes en plumes du célèbre cabaret parisien du Lido, sera jugé pour viols sur mineur par la cour criminelle de Paris, après la plainte d’un homme lui reprochant une relation «sous emprise» quand il était un jeune adolescent rêvant de devenir danseur, a appris l’AFP mercredi de source proche du dossier.
Son avocate, Me Christine Méjean «ne souhaite pas s’exprimer sur une procédure judiciaire en cours», rappelant seulement que «la présomption d’innocence de M. De Roo doit prévaloir».
Producteur et ancien danseur professionnel, le septuagénaire a contribué pendant 50 ans aux costumes féériques du mythique cabaret des Champs-Elysées, dans sa boutique-atelier parisienne de plumassier, transformant des plumes d’oiseaux en éléments de costume.
Il accueille en 2007 chez lui à Paris, Baptiste, né en 1993 et qui rêve de devenir danseur. Très vite, selon la plainte de Baptiste fin 2020, une relation «sous emprise» s’installe entre le plumassier et l’adolescent alors âgé de 14 ans.
Fin 2024, un juge d’instruction a renvoyé Dominique de Roo devant la cour criminelle de Paris pour viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans et par personne ayant autorité, corruption de mineur, mais aussi agression sexuelle par personne ayant autorité sur une deuxième victime.
D’après l’ordonnance du 24 décembre, dont l’AFP a eu connaissance, Dominique de Roo «jouait de son prestige et de son influence pour impressionner» Baptiste en lui «promettant de l’introduire dans le milieu du spectacle parisien».
Le plaignant, souligne le juge, a «dépeint avec cohérence et précision sa relation (...) caractérisée par une dynamique d’emprise».
Le juge relève les «dénonciations constantes» et «circonstanciées» de Baptiste, en «grande vulnérabilité au moment des faits».
L’ordonnance note que si Dominique de Roo a contesté la plupart des faits et évoqué une «relation consentie», l’enquête «a permis de confirmer son attirance pour les mineurs», notamment à travers de témoignages.
Le juge note aussi que Dominique de Roo a «admis avoir dormi dans le même lit que Baptiste qu’il connaissait pourtant à peine et qui n’était âgé que de 14 ans».
«J’ai été le premier à oser porte plainte, et je sais que je ne suis pas seul. Libérez votre parole!», a exhorté Baptiste, sollicité par l’AFP.
«Un procès ne suffit pas à réparer une vie brisée. Nous avons besoin du soutien des institutions, qu’elles cessent de nous ignorer et prennent enfin leurs responsabilités», a-t-il demandé.
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