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Date : 02-11-2024 20:16:08
NICE - Après le rash de la caravelle Ajaccio-Nice, en 1968, l’épave pourra bien être repêchée ....
>>> Le parquet de Nice s'est dit favorable vendredi à la mise en oeuvre d’une opération de repêchage ou de prises de vues d'un avion, immergé depuis 1968 au large d’Antibes (Alpes-Maritimes) suite à un crash qui avait fait 95 morts. Nice-Matin a retrouvé le rapport de la commission d'enquête publié au Journal Officiel le 14 décembre 1972. Il retrace les circonstances et causes de l'accident, depuis remises en cause.
À Ajaccio, ce matin-là, le ciel est dégagé. Il fait plus de 23°C à l'ombre.
8h11 : L'avion SE 210, une caravelle de la compagnie Air France, arrive sur le tarmac de l'aéroport corse. Les mécaniciens viennent d'effectuer une visite de l'appareil sans soulever de remarque particulière.
9h05 : Le commandant de bord, Michel Salomon, et le pilote, Emile Duvinage, mettent en route les moteurs. Ils se préparent à voler jusqu'à Nice. Un trajet régulier de moins d'une heure qu'ils connaissent bien.
9h09 : L'avion décolle. Les conditions météorologiques sont bonnes, le vent est calme. La première partie du vol se déroule sans encombre. À bord de la caravelle se trouve Roger Juan, 38 ans, mécanicien navigant. Michel Gérard est le chef de cabine. Il est marié et a trois enfants. Geneviève Tricot est hôtesse. Célibataire, elle est entrée à Air France il y a un peu plus d'un an. À ses côtés, Michèle Orry. Stagiaire, elle n'a encore que 139 heures de vol à son actif. Ce matin-là, 89 passagers dont 13 enfants partagent la cabine de l'avion avec le personnel navigant. Certains rentrent chez eux, d'autres viennent à Nice pour la première fois.
9h30 : L'équipage, en communication avec le centre de contrôle régional depuis une quinzaine de minutes, annonce subitement: "On a... des ennuis... heu... pouvez-vous nous faire une approche directe?". La caravelle est en procédure de descente et se trouve entre 2.700 et 2.100 mètres d'altitude.
9h31 : "Nous demandons l'atterrissage à Nice où vous voudrez. Nous avons le feu à bord, nous demandons un atterrissage d'urgence!"
9h32 : Autorisé à faire une approche directe sans restriction par la tour de contrôle de l'aéroport de Nice, l'avion émet son dernier message: "On va se crasher si ça continue!".
9h33 : Le contact radio est perdu.
9h34 : La caravelle s'écrase. Des recherches aériennes sont immédiatement lancées dans un ciel nuageux qui ne laisse place à beaucoup de visibilité.
11h20 : Une nappe de kérosène et des débris flottants sont découverts au large du Cap d'Antibes.
12h06 : Le premier corps est transporté à Nice par hélicoptère. La caravelle est complètement détruite. L'épave gît à 2.300 mètres au fond de la mer. Les six personnes de l'équipage et les 89 passagers sont décédés. Le rapport déclare que "l'accident ne laissait aux occupants aucune possibilité de survie".
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