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Date : 08-01-2025 22:30:50
CÔTE D'AZUR - Humiliations sur Internet :
Les deux hommes, suivis par 160.000 abonnés, maltraitaient en direct des personnes vulnérables ou handicapées, encouragés par des dons des spectateurs.
La plateforme Kick fait parler d’elle. Deux influenceurs basés à Nice, nés en 2002 et 1998, ont été interpellés et placés en garde à vue ce mercredi à la suite d’une enquête relative à la diffusion de vidéos de violences et d’humiliations visant des personnes vulnérables sur le service de vidéo en direct Kick, annonce le parquet de Nice dans un communiqué. Un local de tournage situé à Contes a été également été perquisitionné.
Une annonce consécutive à une enquête de Médiapart mi-décembre, qui faisait «état de vidéos diffusées sur le réseau Kick, conçues par des individus présentés comme des influenceurs niçois», affirme le parquet. L’article rapportait les agissements de «Naruto» et «Safine» sur leur chaîne, «Jeanpormanove», la première de France avec plus de 160.000 abonnés sur la plateforme lancée il y a deux ans. Chaque soir, en direct pendant plusieurs mois, les deux hommes ont profité de la modération bien plus lâche sur Kick que sur les autres plateformes comme Twitch pour humilier physiquement et psychologiquement des individus et récolter des dons.
Les deux «personnes susceptibles d’être vulnérables faisaient l’objet de violences et d’humiliation», confirme le parquet, et les spectateurs - qui se comptaient parfois en dizaines de milliers en direct - effectuaient «des versements d’argent». Selon Mediapart, les deux streamers auraient reçu près de 13.000€ pour le mois de novembre.
Une enquête de police a été ouverte le 16 décembre, confiée au service local de police judiciaire (SLPJ) de Nice, des chefs de «provocation publique par un moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur handicap», de «violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours».
L’enquête de police portait également sur la «diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne prévues par les articles 222-1 et suivants du code pénal, sciemment enregistrées par quelque moyen et sur tout support que ce soit», complète le communiqué.
Les personnes «apparaissant comme victimes des violences et humiliations étaient entendues», mais «tant les personnes susceptibles d’être mises en cause que celles d’être victimes contestaient la commission d’infractions». Les gardes à vue des deux influenceurs ont été levées. La chaîne «Jeanpormanove», elle, a été bannie entre les 2 et 9 décembre, avant d’être de nouveau accessible pour les utilisateurs de Kick.
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