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Date : 19-01-2025 17:19:05
SARTHE - "Je rembourse les dettes d’un escroc" ;
Sa vie est devenue un enfer. Christelle Gillot, une professeure des écoles habitant sans la Sarthe, se retrouve dans une situation financière plus qu’inconfortable après avoir appris qu’elle devait rembourser les 600 000 euros de dettes de son ex-mari, comme elle le raconte au Maine Libre.
Tout commence en 2020, lorsque cette professeure des écoles se renseigne pour faire construire une maison et apprend qu’elle est fichée à la banque de France. En faisant des recherches, elle découvre qu’elle est restée coemprunteur des crédits faits avec son ex-mari lorsqu’ils étaient mariés, et que ce dernier est en situation d’insolvabilité. « Il n’a plus de revenus, donc les banques se tournent vers moi pour obtenir le remboursement des crédits de 600 000 euros », raconte-t-elle à Ici Maine.
Pourtant, lors de leur divorce en 2016, Christelle Girot et l’homme avec qui elle a partagé 25 ans de vie commune s’étaient entendus sur un partage des biens chez le notaire. Lui devait garder deux maisons et les crédits associés et elle devait garder une autre maison. Seul problème, « cet acte-là n’a de valeur qu’entre époux et pas devant les banques » et il ne s’est jamais occupé de la désolidarisation des crédits.
« Mon ex-époux était cadre bancaire, il devait s’occuper de la désolidarisation des crédits, je n’avais pas pris conscience qu’il était susceptible de ne pas faire ces démarches. Quand on ne connaît pas le droit, c’est compliqué », regrette-t-elle. Elle se retrouve donc aujourd’hui coemprunteur des deux crédits immobiliers dont elle se pensait débarrassée, avec un ex-mari incapable de rembourser.
Pire encore, elle découvre que s’il ne rembourse plus ses prêts, c’est parce qu’il est accro aux jeux d’argent en ligne, à tel point qu’il a monté une escroquerie. Alors gérant d’une agence « Meilleurtaux.com », il utilisait les données personnelles de ses clients et détournait l’argent de ces derniers pour contracter des crédits à la consommation dont elle ignorait l’existence. Des faits pour lesquels il a été jugé en novembre 2024 par le tribunal correctionnel du Mans.
« C’est-à-dire que là, je rembourse les dettes d’un escroc. Il est en incapacité de paiement, car il a joué en ligne, il a vécu au-dessus de ses moyens et il a vendu ses maisons sans jamais rembourser les emprunts. Ça me révolte », peste la fonctionnaire. « C’est comme si j’étais condamnée à perpétuité alors que je n’ai rien fait », déplore-t-elle.
>> Depuis sa première plainte déposée en 2020, la mère de famille a dépensé 10.000 euros de frais d’avocats, a écrit à l’Élysée et à des députés, mais rien ne bouge face aux banques et leurs « armées d’avocats ». « Je dois vendre mon pavillon et je vais consacrer une partie de mes revenus à rembourser, quasiment jusqu’à la retraite », constate la quinquagénaire, qui ne pourra rien léguer à ses enfants, son plus grand regret.
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