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Date : 25-05-2025 23:47:04
GAZA - «Neuf enfants étaient brûlés, je n’ai pas pu les reconnaître».....
°°° À Gaza, la maison d’un couple de médecins a été ciblée par une frappe israélienne. La mère travaillait et seuls le père et un des dix enfants ont survécu.
En pleine garde à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, la Dr Alaa al-Najjar a appris que sa maison avait été visée par une frappe israélienne. Elle s’y est aussitôt rendue pour découvrir les corps carbonisés de ses enfants extraits des décombres. Sous une tente de deuil dressée le lendemain à proximité de sa maison détruite, la pédiatre était encore en état de choc. Autour d’elle, des femmes en larmes, tandis que le bruit des explosions résonnait encore dans le territoire palestinien ravagé par la guerre. «J’ai couru jusqu’à la maison et je l’ai trouvée complètement effondrée, réduite en un tas de pierres sur les têtes de ses enfants et de son mari, a raconté sa sœur, Sahar al-Najjar. Neuf enfants étaient brûlés, je n’ai pas pu les reconnaître dans les linceuls, leurs traits avaient disparu. La Défense civile de la bande de Gaza, organisme de secours, avait annoncé, samedi, la mort de neuf enfants d’un couple de médecins palestiniens dans un raid israélien. L’armée israélienne a indiqué qu’un de ses appareils avait «frappé plusieurs individus soupçonnés d’opérer depuis une structure» se trouvant à proximité de ses soldats dans cette zone. «L’affirmation concernant les dommages causés à des civils non impliqués est en cours d’examen», a-t-elle ajouté. La frappe aérienne, selon les proches, a été menée sans avertissement, vendredi dans l’après-midi, contre la maison familiale où se trouvaient les dix enfants et leur père, Hamdi al-Najjar, également médecin. Gravement blessé, il est hospitalisé avec son fils Adam, 10 ans – seul survivant parmi les enfants –, en soins intensifs à l’hôpital Nasser. «Mon frère était au sol, la tête en sang, la main arrachée, enseveli sous les gravats», raconte Ali al-Najjar, le frère de Hamdi. «J’ai sorti Adam, brûlé, et je l’ai conduit à l’hôpital. Les secouristes ont transporté Hamdi.» Ali explique avoir ensuite tenté de fouiller les décombres à mains nues, avec les ambulanciers, pour retrouver les autres enfants. «Alaa est arrivée en courant, il n’y avait pas de véhicule. Quand elle a vu les corps carbonisés, elle s’est mise à crier», dit-il. «Elle a reconnu sa fille Nibal et hurlé son prénom.» Selon des sources médicales, Hamdi al-Najjar a subi de multiples opérations à l’hôpital de campagne jordanien, où les médecins ont dû lui retirer une grande partie du poumon droit. Dix-sept poches de sang lui ont été administrées. Son fils Adam a été amputé d’une main et souffre de brûlures sur tout le corps. Ali al-Najjar redoute désormais le réveil de son frère. «Je ne sais pas comment lui dire. Dois-je lui annoncer que ses enfants sont morts? Je les ai enterrés dans deux tombes.» «Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza», conclut-il. «La mort est plus douce que ce supplice.»
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