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Date : 21-01-2025 23:00:52
ROBERT MENARD / BEZIERS - L’Iran dénonce une affiche de Robert Ménard insultant Khamenei :
L’Iran a condamné jeudi l’affiche «insultante» de Béziers sur laquelle figure une photo du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le cadre d’une campagne de communication sur les déchets, a rapporté un média officiel.
La mairie de Béziers, Robert Ménard, a décidé de mener une campagne de sensibilisation au tri sélectif des déchets en l’illustrant avec une affiche sur laquelle figure une photo de l’ayatollah Khamenei, du président russe Vladimir Poutine et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Au-dessus du visage des trois dirigeants, il est écrit en gros caractères sur fond rouge:
Téhéran a réagi à cette affiche publiée sur le compte Facebook de la ville. «Le directeur général pour l’Europe occidentale au ministère des Affaires étrangères, Majid Nili, a fermement condamné l’action du maire d’une ville française insultant les valeurs sacrées et les personnalités de notre pays», a indiqué l’agence officielle Irna. Il «a appelé jeudi le gouvernement français à prendre des mesures appropriées pour empêcher la répétition de telles actions provocatrices», a ajouté l’agence Irna.
Contacté par l’AFP, le maire de Béziers, Robert Ménard, proche de l’extrême droite et coutumier des provocations en tous genres, a insisté sur le fait que le choix d’associer l’image des trois dirigeants à cette campagne était de «l’humour» à prendre «au second degré».
Mais «sur un vrai constat, on a affaire à des dictateurs», a-t-il dit. Le tri des déchets, «c’est un vrai problème, on a fait plein de campagnes, elles ne donnent jamais rien, personne ne les remarque, même! Celle-là, au moins, tout le monde la remarque», a-t-il ajouté.
M. Ménard a toutefois finalement décidé de faire retirer ces affiches sans attendre, assurant qu’elles devaient en principe être remplacées vendredi par une nouvelle campagne, cette fois contre l’habitat indigne.
Un photographe de l’AFP a constaté que des employés municipaux étaient occupés à les retirer de l’arrière des bus.
Il s’agit d’une «mesure de prudence», «je ne veux pas prendre le moindre risque pour les gens. Nous prenons cela très au sérieux, je ne veux pas qu’il y ait l’ombre d’un problème, par exemple pour les chauffeurs de nos bus», a expliqué à l’AFP jeudi à la mi-journée M. Ménard, en évoquant le cas de l’écrivain américano-britannique Salman Rushdie, objet en 1989 d’une fatwa du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, réclamant son assassinat. L’écrivain avait failli être tué en 2022 à New York par un jeune Américano-libanais.
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