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Sigles
Auteur : Mel_C  
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Date :    19-05-2025 00:53:25


RDC

= République démocratique du Congo

La république démocratique du Congo[6],[b] Écouterⓘ (en kikongo ya leta : Repubilika ya Kôngo ya Dimokalasi, en swahili : Jamhuri ya Kidemokrasia ya Kongo, en lingala : Republíki ya Kongó Demokratíki, en tshiluba : Ditunga dia Kongu wa Mungalaata), aussi appelée plus simplement RDC, RD Congo ou de manière informelle Congo-Kinshasa (pour le distinguer de la république du Congo, le « Congo-Brazzaville »), est un pays d'Afrique centrale. C'est le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique (derrière le Nigeria, l'Éthiopie et l'Égypte), ainsi que le pays francophone le plus peuplé[12].

La RDC est le deuxième plus vaste pays d'Afrique après l'Algérie. Il s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Le nord du pays est un des plus grands domaines de forêt équatoriale au monde, l’est du pays borde le grand rift est-africain, domaine des montagnes, des collines, des Grands Lacs mais aussi des volcans. Le sud et le centre, domaine des savanes arborées, forment un haut plateau riche en minerais. À l’extrême ouest, une trentaine de kilomètres au nord de l'embouchure du fleuve Congo s’étale une côte sur l’océan Atlantique. Le pays partage ses frontières avec l’enclave de Cabinda (Angola) à l'ouest-sud-ouest, la république du Congo à l’ouest, la République centrafricaine au nord, le Soudan du Sud au nord-est, l’Ouganda à l'est-nord-est, le Rwanda et le Burundi à l'est, la Tanzanie à l’est-sud-est, la Zambie au sud-sud-est et l’Angola au sud-ouest[13]. La RDC est membre de l’Organisation internationale de la francophonie depuis 1977.

Le territoire devient la propriété privée du roi des Belges Léopold II en 1885. Au cours des 23 années suivantes, le territoire est le lieu des atrocités généralisées commises par les forces coloniales de Léopold qui forcent la population indigène à produire le caoutchouc sauvage. Le territoire devient par la suite une colonie belge en 1908. Le pays obtient son indépendance en 1960 et est confronté immédiatement à une série de mouvements de sécession qui aboutit à la prise de pouvoir de Mobutu Sese Seko dans un coup d'État en 1965. Mobutu rebaptise le pays le Zaïre en 1971 et préside sur une dictature féroce jusqu'à son renversement en 1997 par la première guerre du Congo. Par la suite, l'ancien nom du pays est restauré et le pays est confronté à la deuxième guerre du Congo en 1998, la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle se termine en 2003 sous la présidence de Joseph Kabila, qui gouverne le pays jusqu'à 2019.

Le président actuel du pays est Félix Tshisekedi, qui succède à Joseph Kabila à l'issue de l'élection présidentielle de 2018, la première transition pacifique du pouvoir depuis l'indépendance. Cependant, le pays demeure instable et voit, depuis 2016, resurgir plusieurs milices.

Plusieurs centaines d’ethnies forment la population du pays ; le français est la langue officielle et quatre langues bantoues (le lingala, le kikongo ya leta (aussi appelé « kikongo » en dehors du Kongo-Central), le swahili et le tshiluba) ont le statut de langue nationale. L'économie repose principalement sur le secteur primaire (agriculture et exploitation minière).
Auteur : Mel_C  
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Date :    19-05-2025 01:05:32


RPC

= république populaire de Chine

La Chine (en chinois : 中国, zhōngguó), en forme longue la république populaire de Chine (RPC), également appelée de manière informelle Chine populaire et Chine communiste, est un pays d'Asie de l'Est. Avec plus de 1,4 milliard d'habitants, soit environ un sixième de la population mondiale, elle est, en 2023, le deuxième pays le plus peuplé du monde, après l'Inde. La principale partie de la population se trouve à l'est du pays. Elle compte six agglomérations de plus de dix millions d'habitants : la capitale Pékin, Shanghai, Chongqing, Tianjin, Canton et Shenzhen, ainsi que plus de trente villes d'au moins deux millions d'habitants. Avec une superficie de 9 600 000 km2 selon l'ONU[11] ou de 9 596 960 km2 selon The World Factbook, la Chine est également le plus grand pays d'Asie orientale et le troisième ou quatrième plus grand pays du monde par la superficie. La Chine s'étend des côtes de l'océan Pacifique au Pamir et aux Tian Shan, et du désert de Gobi à l'Himalaya et au nord de la péninsule indochinoise.

La Chine est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (république de Chine jusqu'en 1971, puis république populaire de Chine depuis cette date). Elle est le premier exportateur mondial et dispose de l'arme nucléaire, de la plus grande armée du monde (pour l'effectif) et du deuxième plus grand budget militaire. Gouvernée par le Parti communiste chinois depuis 1949, la Chine a adopté une « économie socialiste de marché » où capitalisme et contrôle politique totalitaire se côtoient en une formule spécifique. La Constitution de la république populaire de Chine la définit comme « un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans ». Le préambule de la Constitution spécifie le rôle dirigeant du Parti communiste chinois et continue de citer officiellement le marxisme-léninisme comme idéologie de référence de l'État.

La Chine est l'une des plus anciennes civilisations au monde, et est parfois citée comme la plus ancienne civilisation continue. Elle trouve son origine dans la vallée du fleuve Jaune puis s'est étendue vers le sud (conquête des territoires au sud du Yangtsé dès la dynastie Han), vers l'ouest (premières incursions en Asie centrale sous les Han, extension temporaire jusqu'à la mer Caspienne sous les Tang, conquête du Xinjiang et du Tibet sous les Qing) et vers le nord (la dynastie Qing, d'origine mandchoue, apporta à la Chine la Mandchourie et la Mongolie). Au cours de son histoire la Chine a été à plusieurs reprises divisée puis réunifiée ; elle a été par deux fois entièrement conquise par des étrangers (par les Mongols au XIIIe siècle et par les Mandchous au XVIIe siècle), bien que ceux-ci aient fini par adopter les coutumes et le système administratif chinois pour gouverner l'empire. La dernière dynastie impériale, les Qing (la dynastie d'origine mandchoue qui régnait sur le pays depuis 1644), a connu une période de déclin durant la phase d'expansion coloniale des pays occidentaux, menant le pays de défaite en défaite à partir des guerres de l'opium. Le régime impérial chinois est renversé par la révolution chinoise de 1911 et la république de Chine est proclamée par Sun Yat-sen début 1912. En 1927, une guerre civile éclate avec le Parti communiste chinois, interrompue pendant la guerre avec le Japon jusqu'à la capitulation japonaise en 1945. À la suite de la victoire militaire du Parti communiste chinois sur le Kuomintang qui s'est exilé à Taïwan avec le gouvernement de la république de Chine, la république populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949 en Chine continentale. Elle se présente comme une « république socialiste », et exerce depuis 1997 un contrôle sur vingt-deux provinces[e], cinq régions autonomes, quatre municipalités (dont Pékin) et deux régions administratives spéciales (Hong Kong et Macao).

La Chine a connu une période néolithique et des âges des métaux plutôt tardifs par rapport à l'Anatolie et à la Mésopotamie, mais elle a été et reste le foyer de nombreuses innovations dans les domaines des sciences et des arts. Elle est à l'origine de nombreuses inventions majeures telles que la boussole, le papier, la monnaie de papier ou la poudre noire. La civilisation chinoise a fortement imprégné toute l'Asie de l'Est, notamment aux niveaux religieux (confucianisme, taoïsme et développement du bouddhisme chan), linguistique (les caractères chinois ont été utilisés dans toute la région et de nombreux mots chinois sont présents dans les langues qui y sont parlées), ainsi qu'artistique (calligraphie, peinture, imprimerie, instruments de musique, arts martiaux).

°°° Politique autour du nom

La république populaire de Chine est souvent appelée « Chine », bien que la république de Chine (Taïwan) revendique également cette appellation dans sa constitution de 1947. La république populaire de Chine s'écrit aussi « République populaire de Chine » avec une majuscule. On écrit 中華人民共和國 en chinois traditionnel, 中华人民共和国 en chinois simplifié, Zhōnghuá Rénmín Gònghéguó en pinyin, prononcé /tʂʊŋ˥xua˧˥ɻən˧˥mɪn˧˥kʊŋ˥˩xə˧˥kuɔ˧˥/.

°°° Étymologie

Tout au long de leur histoire, les Chinois ont utilisé plusieurs noms pour désigner leur pays. Aujourd'hui, le plus utilisé d'entre eux est 中国 / 中國, zhōngguó (prononcé /tʂʊŋ˥kwɔ˧˥/).

Lorsqu'ils envisagèrent l'établissement d'une république, Sun Yat-sen et ses compagnons ne voulurent pas reprendre le terme « zhōngguó », pourtant courant, car il était employé par les puissances occidentales ; ils voulaient encore moins de « Shina » (支那, terme réducteur utilisé par les Japonais durant les guerres sino-japonaises, imprégné de colonialisme, qu'on retrouve dans la transcription chinoise de Indochine (印度支那, Yìndù zhīnà). Ils décidèrent finalement de combiner les caractères « zhōng » (中 et « huá » (華 chin.trad. 华 chin.simpl.).

Le sinogramme « zhōng » viendrait de « zhōngyuán » (中原 chin.trad. et chin.simpl.) qui signifie « les plaines du centre » en référence au berceau de la première civilisation chinoise situé quelque part entre le fleuve Jaune (le Huang he) et le Yangtsé.

Quant au sinogramme huá, qui peut prendre aujourd'hui le sens de « en fleur », « magnifique » ou « illustre », c'est l'un des éléments de huáxià, terme qui désigne dans les écrits des Royaumes combattants les premiers Chinois, « les tribus de Huángdì et de Yandi ». Qián Mù (錢穆, historien chinois, considère qu'il s'agit du nom de leur territoire, Hua étant une montagne du Henan et Xia l'ancien nom de la rivière Han (漢水, Hàn shuǐ. D'autres historiens pensent que l'ethnie Xia, qui aurait donné son nom à la première dynastie de l'histoire chinoise, était qualifiée de hua, dont un des sens est « peint », du fait que ses membres se tatouaient.

Ainsi, le terme zhōnghuá fut mentionné pour la première fois en 1894 par Sun Yat-sen à l'occasion d'un discours prononcé à Hawaï. Ce terme est aujourd'hui inclus dans les appellations de la république de Chine (Taïwan) (Zhōnghuá Mínguó ; 中華民國 / 中华民国 et de la république populaire de Chine (Zhōnghuá Rénmín Gònghéguó ; 中華人民共和國 / 中华人民共和国.

Le mot « zhōngguó » (Chine), ayant à l'origine un nombre de sens restreints, a par la suite pris un sens plus large et désigne désormais l'ensemble du territoire chinois. Aujourd'hui, ce mot fait généralement référence à la Chine continentale (中國大陸, zhōngguó dàlù) ou à la république populaire de Chine (Hong Kong et Macao inclus), plus rarement à l'ensemble formé de la république populaire de Chine et de Taïwan, ce qui correspond alors à une zone économique aussi appelée la « Grande Chine » (Dà Zhōnghuá Dìqū ; 大中華地區/大中华地区.

°°° République de Chine

La révolution éclate en 1911. Sous la pression d'intellectuels et hommes politiques progressistes, le choix d'un régime républicain est décidé et la république de Chine est proclamée en février 1912 par Sun Yat-sen, chef du parti nationaliste Kuomintang.
L'empereur Puyi, âgé de 6 ans, abdique, le pouvoir ayant été essentiellement dans les mains de l'impératrice douairière Cixi. Yuan Shikai, devenu président, tente de rétablir l'empire à son profit en 1915. Sa mort, en 1916, contribue au chaos économique et politique du pays : la conférence de Paris, en 1919, attribue le Shandong, revendiqué par l'Allemagne récemment défaite, au Japon. Le mouvement du 4 Mai 1919 éclate en signe de protestation.
En 1921, le Parti communiste chinois est créé à Shanghai. Entre-temps, Sun Yat-sen a multiplié les contacts et demandes d'assistance auprès de la jeune Union soviétique. En 1923, il fonde à Canton l'académie militaire de Huangpu, destinée à former une armée chinoise moderne : Tchang Kaï-chek en prend la direction. À la mort de Sun Yat-sen en 1925, Tchang Kaï-chek mène avec succès l'Expédition du Nord, reprenant aux seigneurs de guerre la moitié nord du pays. En avril 1927, il proclame l'établissement de la capitale à Nankin, instaurant la période dite de la décennie de Nankin. Dans le même temps, il rompt avec ses alliés communistes et entame cette rupture avec le massacre de Shanghai, marquant le début de la guerre civile chinoise. La capitale communiste, Wuhan, est reprise en 1928 par l'Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang : le Kuomintang a le contrôle nominal de l'ensemble du pays et obtient une reconnaissance internationale.
Fin 1931, Mao Zedong proclame la République soviétique chinoise à Ruijin. Fin 1934, chassé par l'armée de Tchang Kaï-chek, il entame la Longue Marche (12 500 kilomètres), fuyant vers le Nord avec 100 000 hommes, dont 86 000 soldats de l'Armée rouge. Fin 1935, il se fixe avec les quelques dizaines de milliers de survivants à Yan'an. En 1932, le royaume fantoche de Mandchoukouo dont Pu Yi était le souverain nominal avait été établi par les Japonais en Mandchourie, réduisant considérablement le support industriel du Kuomintang. À l'été 1937, l'invasion massive de la partie orientale de la Chine par le Japon déclencha la seconde guerre sino-japonaise. Menacé par l'occupation japonaise et les mutineries de ses troupes, le parti nationaliste s'allia aux communistes contre l'envahisseur. Exacerbée par le massacre de Nankin en décembre 1937 et les multiples exactions contre les civils, la lutte anti-japonaise fortifia cette alliance jusqu'en 1940, où des conflits entre communistes et nationalistes reprirent épisodiquement.
De 1940 à 1945, un Gouvernement national réorganisé de la république de Chine, instauré par Wang Jingwei, ancien rival de Tchang Kaï-chek au sein du Kuomintang et ancien chef du gouvernement de la République de Chine de 1932 à 1935, collabore avec l'occupant japonais.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis accordèrent une aide financière massive au Kuomintang dans le cadre de l'effort de guerre anti-japonais ; les traités inégaux furent abolis par les Américains et les Britanniques en 1943. En février 1945, la conférence de Yalta autorisa l'Union soviétique, avec l'accord tacite du Parti communiste chinois, à chasser l'armée japonaise de Mandchourie.
En 1947, l'aide américaine, s'avérant inefficace, prit fin. En 1948, les troupes du Kuomintang étaient démoralisées, épuisées par la guerre antijaponaise et la corruption du parti nationaliste. Dès la république soviétique chinoise du Jiangxi et surtout après son installation à Yan'an, Mao Zedong avait rompu avec les principes marxistes-léninistes traditionnels, fondés sur les révolutions urbaines à base ouvrière. Dans les territoires qu'il occupait, il poussait une réforme agraire, menant une guérilla paysanne et ralliant les masses rurales. En janvier 1949, son mouvement avait rallié la majorité du pays et Pékin fut prise sans combat par l'Armée populaire de libération ; elle redevint capitale de la Chine. Entre avril et novembre, la plupart des autres villes tombèrent sans grande résistance aux mains des communistes.
En 1949, les Communistes achèvent de prendre le contrôle de la Chine continentale (achevant en 1950 leur conquête par celle de l'île de Hainan). Les partisans du Kuomintang se replient sur l'île de Taïwan, et quelques îles du Fujian. Ils y maintiennent le gouvernement sous le nom de la république de Chine. Ce gouvernement basé à Taïwan est initialement le seul État chinois reconnu par les pays occidentaux, et conserve le siège de la Chine à l'ONU jusqu'en 1971, date à laquelle la république populaire de Chine la remplace.

°°° Histoire de la république populaire de Chine

Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la fondation de la république populaire de Chine, qui succède à la république de Chine, sur la place Tian'anmen, à Pékin.

Le nouveau pouvoir veut mettre en place un nouvel ordre économique et social à la fois inspiré de l'exemple soviétique et adapté aux réalités chinoises. Dans un premier temps, cherchant d'abord à reconstruire un pays ravagé, il se contente de réformes relativement modérées, inspirées de celles déjà mises en place dans ses anciens bastions du temps de la guerre civile. Le rythme des réformes s'accélère pourtant rapidement, et de nombreuses personnes, soupçonnées de ne pas collaborer avec le régime, sont exécutées.

En 1950, la Chine attaque militairement le Tibet. En octobre 1950, elle soutient activement la Corée du Nord dans le conflit qui l'oppose à la Corée du Sud, en envoyant 1 700 000 « volontaires » combattre les forces américaines et internationales des Nations-Unies. En 1957, prenant acte des insuffisances du régime, Mao lance la campagne des Cent Fleurs : il invite la population à un débat critique. Les critiques formulées par les intellectuels sont parfois très violentes et inquiètent le parti. Celui-ci réplique par une « campagne antidroite » et lance en 1958 le Grand Bond en avant, vaste mobilisation pour la modernisation économique qui se solde par une famine responsable de 15 à 30 millions de morts. À partir de ce moment, Mao, très contesté par certains des responsables les plus éminents du parti, perd de son autorité. De nouvelles politiques économiques sont mises en place sous la présidence de Liu Shaoqi.

En 1966, Mao lance la révolution culturelle, qui lui permet de revenir au pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays contre les élites du parti en poste alors. Une période de chaos s'ensuit. La situation est progressivement reprise en main par Zhou Enlai. Peu après la mort de Mao, Deng Xiaoping, considéré comme le leader des réformistes, parvint à se hisser au pouvoir. À la suite de cela, la veuve de Mao, Jiang Qing, et ses associés, la bande des Quatre, sont arrêtés et jugés et le gouvernement engage des réformes économiques.

En décembre 1978, lors du XIe Comité central du Parti communiste chinois, les dirigeants chinois annoncent qu'ils encourageront les coopérations économiques avec les autres pays et chercheront à obtenir les techniques et équipements les plus avancés du monde. Ce revirement politique marque le début de la politique d'ouverture de la Chine, avec le nouveau concept d'« économie socialiste de marché ». Le leitmotiv des partisans de la réforme économique est l'ouverture progressive du marché chinois, pour parvenir à la constitution d'une classe moyenne urbaine (15 % de la population actuelle) et à l'amélioration du niveau de vie (qui s'est vérifié par une augmentation spectaculaire du revenu annuel, du niveau de consommation, de l'espérance de vie, de l'alphabétisation). Les critiques adressées à ces réformes économiques, émanant généralement des paysans les plus pauvres, des observateurs étrangers et des dissidents politiques, notent que ces réformes ont créé de grandes disparités au sein du pays, une importante pollution, une corruption rampante, un chômage croissant et une mauvaise gestion des entreprises d'État. Certains acteurs de la vie politique chinoise, journalistes et magistrats, critiquent également le manque de réformes politiques vers plus de démocratie.

Le pays adopte progressivement une économie de marché et s'insère de plus en plus dans le système économique libéral mondial. En 2001, il adhère à l'Organisation mondiale du commerce. Toutefois, le Parti communiste chinois en conserve le contrôle politique exclusif et maintient sa politique ferme vis-à-vis de groupes menaçant son hégémonie. Ces opposants sont majoritairement des personnes issues de certaines minorités (notamment du Tibet et du Xinjiang), certains Hans issus de la classe urbaine ou des dissidents vivant à l'étranger. La question des droits de l'homme reste un des sujets les plus sensibles concernant la république populaire de Chine dans l'opinion occidentale.

Stigmatisant les violations des droits de l'homme, la répression des manifestations de la place Tian'anmen, le 4 juin 1989, a entraîné un embargo sur les ventes d'armes à la Chine. L'Union européenne souhaitait en 2005 lever cet embargo. La république populaire de Chine est de plus en plus influente politiquement à travers le monde. Depuis 2010, c'est la deuxième puissance économique du monde, derrière les États-Unis (et l'Union européenne).

°°° Climat

Le climat change beaucoup d'une région à l'autre du fait de la grande taille du pays et de sa topographie complexe : au nord, un climat sec avec de rudes hivers ; au centre, un climat plus tempéré ; au sud, un climat subtropical humide, marqué par la mousson.

°°° Politique de l'enfant unique

Jusqu'au début des années 1970, la Chine connaissait une très forte croissance démographique. Afin de limiter la croissance de sa population, elle a adopté une réglementation limitant la taille des familles urbaines (à l'exception des cinquante-cinq ethnies minoritaires) à un enfant et à deux enfants pour les familles rurales. Le taux de natalité est ainsi tombé de 21‰ en 1990 à 12,4‰ en 2003. L'accroissement démographique est quant à lui de 0,6 % en 2009 contre 1,44 % en 1990. D'après les estimations officielles, environ quatre cents millions de naissances ont été évitées du fait de la politique de l'enfant unique.

Certaines familles privilégiées (notamment dirigeants) préfèrent aussi payer les amendes dont le montant n'a pas été réactualisé récemment. La violation de cette politique par des personnes aisées, des célébrités et des membres du parti communiste chinois a été plus fréquemment réprimée dans les années 2000. Les enfants noirs ou Heihaizi désignent des enfants nés à l'extérieur de la politique de l'enfant unique.

La Chine compte 320 millions d'enfants de moins de quatorze ans. La nouvelle structure par âge de la population a accru considérablement le taux d'emploi qui est aujourd'hui un des plus élevés du monde, ce qui contribue à expliquer les forts taux d'investissement, d'épargne et de croissance économique observés depuis 1980. Mais cette politique de l'enfant unique n'est pas sans poser des problèmes sociologiques et des problèmes futurs avec un vieillissement accéléré de population prévu dès 2030. Du fait du vieillissement de la population et des enjeux économiques, le gouvernement chinois a décidé le 16 novembre 2013 un assouplissement de la politique de l'enfant unique et au moins quatre cas où un deuxième enfant est autorisé.

La politique de l'enfant unique prend fin en 2015. Elle est d’abord remplacée par une limitation à deux du nombre d'enfants par famille, puis à trois en mai 2021, « pour faire face à la forte baisse du taux de natalité et au vieillissement de la population dans le pays ».

°°° Censure

La censure est une routine assimilée dans toute l'infrastructure médiatique et le PCC réagit promptement à toutes les organisations qu'il considère comme une menace pour le régime, comme ce fut le cas lors des manifestations de la place Tian'anmen. Toutefois, la répression que le PCC emploie ou s'efforce d'opérer a ses limites. Les médias ont aujourd'hui une liberté d'action qui, même sans objectif concerté, expose publiquement nombre de problèmes issus de la corruption et de l'inefficacité de sous-cadres du Parti. Bien que les protestations contre le Parti soient illégales, elles surviennent régulièrement au niveau local, sont parfois tolérées et c'est leur médiatisation qui est à son tour interdite. Il existe un ministère de la propagande qui applique la censure sur les moyens d'expression. Le Bureau du film garde le contrôle sur la diffusion des films : il a par exemple fait retirer des salles le film américain Da Vinci Code au mois de juin 2006. La télévision n'échappe pas à la censure puisque le gouvernement a décrété que les dessins animés (en grande partie japonais et américains) seront interdits entre 17h et 20h à partir du 1er septembre 2006. Internet est également contrôlé (toutes les connexions sont filtrées) et de nombreux sites web sont inaccessibles comme freetibet.org (libération du Tibet), YouTube, Twitter, la passerelle Live.com (Windows Live Messenger) ou encore Flickr.

La Chine est classée 177e/180 pour la liberté de la presse par l'organisation non gouvernementale internationale Reporters sans frontières. En 2020, elle est le pays du monde où le nombre de journalistes emprisonnés est le plus élevé. Plusieurs personnalités écrivant pour une Chine démocratique, telles que le militant Liu Xiaobo (décédé en 2017) et la journaliste Gao Yu, étaient toujours emprisonnées en avril 2015.

°°° Défense

La Chine a développé sa bombe A en 1964. Elle est membre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Selon la position officielle du gouvernement de la RPC : « La Chine adopte une politique de défense nationale à caractère défensif. La Chine ne prétend aucunement à l'hégémonie ; tel est l'engagement fait par le peuple chinois devant le monde. » […] « La Chine dispose d'une petite quantité d'armes nucléaires, pour son autodéfense. Elle s'engage à ne pas être la première à utiliser l'arme nucléaire, à ne pas l'utiliser, ou menacer de l'utiliser contre les pays qui ne détiennent pas d'armes nucléaires. »

Créée dans la première moitié du XXe siècle pour chasser l'alliance des huit nations, l'Armée populaire de libération (APL) est selon Radio86 la plus grande armée du monde. Toutefois, étant donné la composition de cette armée, son efficacité potentielle en matière militaire est jugée limitée. L'APL comprend les forces navales et aériennes. Le budget militaire de la Chine représentait officiellement 1,35 % de son PIB en 2005. Ce budget correspond à 7,4 % des dépenses publiques en 2006. La Chine compte augmenter ses dépenses militaires pour l'année 2007 : cette hausse devrait atteindre 17,8 % et s'établir à 351 milliards de yuans, soit environ 34,4 milliards d'euros.

Le budget officiel de l'APL pour 2011 est de 91,5 milliards de dollars, en hausse de 12,7 % sur 2010, chiffre qui, selon de nombreux experts, serait très inférieur au chiffre réel. La Chine s'équipe militairement en prévision d'un éventuel conflit autour de l'île de Taïwan. Des chasseurs tels que le Su-27 et le Su-30 ont été achetés à cet effet, parallèlement à une production locale. La défense aérienne s'articule autour des missiles sol/air ultramodernes S-300, considérés comme le meilleur système d'interception au monde. La RPC est également en train d'améliorer rapidement ses forces blindées en y intégrant des fonctions de ciblage électroniques. L'armée chinoise est la plus grande du monde pour l'effectif engagé avec environ 2,3 millions d'hommes dans ses rangs. Ce chiffre impressionnant est corrélé à la population chinoise, et tend à diminuer dans le cadre général de la modernisation de l'armée.

La Chine se place au deuxième rang des dépenses militaires mondiales. En 2023, « Pékin prévoit de dépenser 1 554 milliards de yuans (225 milliards de dollars) pour sa défense -– ce qui reste environ trois fois inférieur au budget de Washington ». En 2009, les dépenses militaires chinoises représentaient 1,4 % du PIB chinois, contre 4 % pour les États-Unis et environ 2 % pour la France et le Royaume-Uni.

Le budget militaire augmente chaque année de manière soutenue (environ 17 % en 2008 et plus de 14 % en 2009). Et l'on ne parle ainsi que des chiffres officiels déclarés par Pékin, un rapport du Pentagone évalue le budget militaire chinois 2007 entre 97 et 139 milliards. Aussi, d'un point de vue nucléaire, la Chine possède un nombre important de têtes nucléaires actives (Chine : environ 145, Russie : 5 800, États-Unis : 5 113, France : 348, Royaume-Uni : moins de 200), mais fait preuve, du moins dans le discours officiel, d'une réticence à en user ou à entrer dans une course à l'armement nucléaire. On note tout de même les importants défilés militaires chinois où le pays affiche, avec fierté, à sa population et au monde sa force armée disciplinée et ses capacités nucléaires et conventionnelles.

L'image internationale de l'APL a été mise à mal lors des manifestations de la place Tian'anmen, au cours desquelles des protestataires pacifiques ont été tués.

L'APL-3, c'est-à-dire le troisième département de l'état-major de l'Armée populaire de libération dont le siège est dans la banlieue de Pékin, est l'équivalent chinois de la NSA américaine. Il procède à des écoutes dans plusieurs pays du monde.

Par ailleurs la Chine est membre de l'Organisation de coopération de Shanghai.
Auteur : Mel_C  
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Date :    21-05-2025 18:30:56


UGC

= Union Générale Cinématographique,

UGC, initialement Union Générale Cinématographique, est un groupe audiovisuel français spécialisé dans l'exploitation cinématographique en France et en Belgique. Créée en 1946, l'entreprise est également présente dans la production et la distribution cinématographique et audiovisuelle.

Possédant le 3e réseau de salles en France après Pathé et CGR, UGC est l'une des principales entreprises de l'industrie cinématographique française. Le groupe s'est démarqué par la création de la première carte d'abonnement cinématographique « illimitée » en France en 2000, puis en Belgique en 2002.

°°° Contexte politique

Depuis septembre 1939, la France est en guerre contre l'Allemagne. Suite à la débâcle militaire de 1940, Paris est déclarée ville ouverte. Elle est occupée par les troupes allemandes de la Wehrmacht à partir du 14 juin 1940. Dans ce contexte, Alfred Greven, ancien directeur de production de la UFA, est envoyé à Paris pour réorganiser le cinéma français.

Greven souhaite créer une société verticalement intégrée qui maîtriserait la production et la distribution de films, tout en détenant des plateaux de tournage, des laboratoires de tirage de films et des salles de cinéma[5]. Pour ce faire, Greven s'appuie sur les ordonnances antisémites interdisant aux juifs d'exercer certaines professions, dont toutes celles du cinéma. Il rachète ainsi, par l'intermédiaire d'un ancien employé de la Tobis, le circuit de salles Siritzky (bien implanté à Paris avec le Max Linder, l'Olympia ou le Moulin Rouge Cinéma) puis plus tard le circuit Bel, composé de douze salles dans le Midi de la France.

°°° Création de Continental Films :

Créée par Greven le 03 octobre 1940, Continental Films était la société de production française sous contrôle allemand durant l'Occupation. Le ministre de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, avait en effet exprimé le souhait de ne produire que des « films de divertissement, légers, superficiels, voire kitsch » à destination du public français.

Trente films et dix-huit documentaires sont tournés entre 1941 et 1944, dont Le Corbeau et L'Assassin habite au 21 d'Henri-Georges Clouzot ou encore La Main du diable de Maurice Tourneur. Pour leur diffusion, la Continental Films s'appuie sur l'Alliance Cinématographique Européenne (ACE), filiale française de la UFA chargée de la distribution, et sur le circuit de salles de la Société de gestion et d'exploitation de cinémas (SOGEC), également créée par Alfred Greven à l'automne 1940.

Après avoir tenté de déplacer le quartier général de la Continental et de la SOGEC à Nancy, Alfred Greven s'enfuit à la Libération de Paris en août 1944.

°°° Séquestres des biens allemands :

À partir d'octobre 1944, le Gouvernement provisoire de la République française ordonne la mise sous séquestre des biens ennemis, dont les entreprises du cinéma jusqu'ici sous contrôle allemand. Nationalisées, ces entreprises sont rassemblées au sein de l'ancienne société Continental Films, renommée Union générale cinématographique (UGC) le 25 septembre 1946.
L'administration des Domaines, gestionnaire des biens séquestrés, remet à l'UGC les biens et valeurs lui appartenant le 11 février 1947.

°°° L'ère publique (1946–1971)

En 1946, la gestion de l'UGC, désormais entreprise publique, est confiée au producteur André Halley des Fontaines qui en devient président-directeur général. En plus de l'ancienne Continental, l'UGC se voit rattacher les filiales de distribution ACE et Tobis Film, le circuit de salles de la SOGEC (le Normandie, le Caméo, le Biarritz…), les Actualités françaises ainsi qu'une série de sociétés plus ou moins inactives (location de matériel cinématographique, participation dans les Studios de la Victorine, etc.)

Sous l'impulsion d'André Halley des Fontaines, l'UGC se lance en 1947 dans un ambitieux programme de production avec notamment Monsieur Vincent de Maurice Cloche, La Vie en rose de Jean Faurez, Rendez-vous de juillet de Jacques Becker ou Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson. Elle devient aussi actionnaire majoritaire de Film-Union AG, une société de production franco-allemande créée à Baden-Baden. L'UGC coproduit également cette année-là Allemagne année zéro de Roberto Rossellini[13]. À ces fins, l'UGC est réorganisée : Tobis Film devient l'Union générale de production cinématographique (UGPC), l'ACE devient l'Alliance générale de distribution cinématographique (AGDC) et est créée l'Union générale d'exportation et de participation (UGEP).

En 1951, l'UGC suspend ses activités de production en raison de ses difficultés économiques et du désintérêt de l'État[13]. Elle poursuit en absorbant les filiales qu'elle détient intégralement en 1955 puis en créant la Compagnie française de distribution cinématographique (CFDC) avec les Films Sirius en 1958. Tandis qu'un premier projet de privatisation est envisagé à la fin des années 1950, la société est à nouveau réorganisée en 1961 pour se concentrer sur la distribution de films et l'exploitation de salles. Une partie de son catalogue (issu notamment de la Continental Films) est vendu à Télédis en 1966.

En février 1969, l'UGC s'associe avec d'autres exploitants (Philippe Hellmann du Rex, Raymond Gautreau du groupe Océanic) pour former un groupement d'intérêt économique de programmation rassemblant 75 écrans.

°°° L'ère Jean-Charles Edeline (1971–1974)

Après plusieurs années de déficits financiers répétés, le ministre de l'Économie et des Finances Valéry Giscard d'Estaing demande personnellement en avril 1970 à Jean-Charles Edeline, président de la Fédération nationale des cinémas français, et à Paul Cadéac de lui présenter un montage juridique et financier permettant une privatisation rapide et pérenne de l'UGC, auquel pourrait être associé des exploitants indépendants. Une proposition lui est remise dès la fin juillet 1970.

Le 05 février 1971, l'État cède officiellement l'Union générale cinématographique à un rassemblement d'exploitants mené par Jean-Charles Edeline et regroupé en deux GIE, l'Ucidex et l'Ufidex, rachetant respectivement 51 % et 49 % des parts pour un total de 59,2 millions de francs. Les conditions de vente extrêmement favorables feront l'objet de vives polémiques, l'État ayant finalement gracieusement cédé près de la moitié des actifs de l'UGC et ce au profit exclusif d'une poignée de personnes. Jean-Charles Edeline devient président-directeur général de l'UGC, qui s'installe l'année suivante dans l'hôtel particulier du 5, avenue Vélasquez (abritant jusqu'ici Warner Bros. France).

En partant des 22 salles acquises de l'UGC publique et de son GIE de programmation, le groupe entame une politique d'élargissement de son circuit par rachats ou créations de complexes multisalles. Dès octobre 1971, le groupe annonce l'ouverture d'une salle toutes les 42 heures. On dénombre ainsi 518 salles affiliées à l'UGC seulement un an plus tard, le plaçant comme premier groupe d'exploitation en France pour quatre décennies (jusqu'à la création d'EuroPalaces). Le circuit crée également sa propre régie publicitaire en 1973, Circuit A.

En 1973, toujours sous l'impulsion de Valéry Giscard d'Estaing, l'UGC prend le contrôle des circuits Comacico et Secma, et crée la Société de participations cinématographiques africaines (Sopacia, renommé Union africaine de cinéma en 1979). La filiale opère 110 salles à travers 12 pays d'Afrique subsaharienne francophone. Elle permet à l'UGC de garder la main sur le marché de la distribution, tout en vendant une partie des salles aux entrepreneurs locaux. L'objectif est de d'assurer une africanisation progressive du réseau, qui s'achève après avoir cédé tous les actifs fin 1981.

°°° Reprise en main et diversification

En 1974, le président de l'UGC Jean-Charles Edeline est appelé à diriger la SFP à la suite de l'éclatement de l'ORTF. Il est remplacé par Guy Verrecchia accompagné d'un nouveau secrétaire général, Alain Sussfeld. Le tandem poursuit l'expansion du circuit, en s'implatantant notamment en Belgique en 1978, puis en menant une stratégie de diversification.

Après avoir repris la CFDC, UGC s'associe avec Europe 1 pour coproduire et codistribuer de nouveaux films à partir de 1980. UGC rachète également cette année-là le catalogue de Lira Films au producteur Raymond Danon, qui cherche à éponger ses dettes. En 1982, le groupe crée sa filiale UGC Vidéo pour l'édition de films en vidéocassettes puis fonde l'année suivante Alliance Vidéo, une structure de distribution commune avec CBS et la 20th Century Fox, qui distribue également les films AMLF et La Guéville.

Après un putsch raté de Jean-Charles Edeline pour reprendre le contrôle d'UGC, une scission du groupe a lieu en 1983 lorsqu'un ensemble d'exploitants part avec la famille Edeline fonder un nouveau groupement d'intérêt économique de programmation autour de Pathé Cinéma. UGC fonde alors un nouveau GIE, UGC Diffusion. En 1984, UGC signe un accord de distribution avec le studio indépendant en vogue Cannon Group lui permettant de proposer ses nouveaux films dans les salles françaises et en vidéo. L'année suivante, UGC apporte son catalogue de près de 150 films à une nouvelle filiale de négoce pour la télévision, UGC Droits Audiovisuels.

L'ouverture à la concurrence dans l'audiovisuel incite UGC à s'y engager. En 1984, le groupe lance la radio Hit FM et candidate au projet de sixième chaîne avec Hit TV, soutenu par l'agence RSCG, CBS et Virgin, mais finalement attribué à TV6[29]. UGC réessaye en 1987 avec le projet TFM aux côtés de CBS, PolyGram et Virgin ; cette fois-ci attribué à M6. La radio Europe 2 finit par racheter la fréquence de Hit FM un an plus tard. UGC s'associe également avec Canal+ dans la presse écrite en 1987 pour lancer Studio Magazine.

En 1988, la Générale des Eaux entre au capital d'UGC et la société, jusqu'ici dénommée Union générale cinématographique, devient officiellement UGC. Le groupe s'associe cette année-là avec l'un de ses membres historiques, Philippe Hellmann, pour créer UGC Ph, une filiale spécialisée dans le cinéma d'auteur qui participera au financement des premiers films de Christopher Nolan et Ang Lee. La filiale de production UGC Images est créée en 1989.

°°° Expansion du circuit

À partir de 1992, UGC renforce la modernisation de son circuit et son implantation internationale. À Bruxelles, le groupe ouvre cette année-là son premier multiplexe avec l'UGC De Brouckère. Il est suivi par l'UGC de Lille en 1994, qui devient le premier cinéma de France, puis par l'UGC Ciné Cité Les Halles en 1995, inaugurant son label pour les multiplexes. Du côté de la distribution, UGC fonde un groupement d'intérêt économique en 1995 entre sa filiale UGC Ph, Castle Rock et Turner puis s'allie avec la 20th Century Fox pour fonder UGC Fox Distribution.

Après de multiples rachats de catalogues (Financière Robur, United Communication, Lumière), UGC cède sa filiale UGC Droits Audiovisuels à Canal+ en 1996. La vente du catalogue de 5000 films, encouragée par leur actionnaire commun (la Générale des Eaux), constituera la base de la société Studiocanal. Cette manne financière permet à UGC de réinvestir dans la production en s'alliant avec le producteur Christian Fechner puis en créant une nouvelle filiale avec Yves Marmion (UGC YM).

UGC Ciné Cité s'implante en Espagne en 1997 (avec le Cine Cité Méndez Álvaro à Madrid), au Royaume-Uni et en Irlande en 1999 (avec le rachat des 34 cinémas du réseau Virgin) puis en Italie en 2002 (avec l'UGC Cinema Romagna à Savignano sul Rubicone).

En parallèle, UGC provoque un séisme dans l'exploitation française avec le lancement de la carte UGC Illimité le 29 mars 2000, donnant accès à l'ensemble des séances du circuit pour 98 francs par mois (quand le tarif moyen d'une place de cinéma était d'environ 50 francs). À la demande de la ministre de la Culture et de la Communication Catherine Tasca, UGC suspend temporairement sa commercialisation entre mai et juillet 2000. Pathé lancera une offre similaire en août, puis Gaumont et MK2 s'allient pour lancer leur « Pass » en septembre 2000.

En 2002, UGC vend sa régie publicitaire Circuit A et ses branches belges avec RMB au groupe Screenvision, co-détenu par Thomson Multimédia et Carlton Communications. UGC Ciné Cité cède également ses cinémas au Royaume-Uni et en Irlande au fonds Blackstone en 2004, puis ses salles en Espagne et en Italie à Cinesa en 2011.

En France, le circuit MK2 rejoint l'abonnement UGC Illimité en 2007. Après avoir accumulé un retard dans le passage à la projection numérique et aux technologies immersives, mis en évidence à la sortie d'Avatar, UGC modernise progressivement son réseau. En 2014, il rachète également les murs d'un tiers de ses salles pour près de 200 millions d'euros. Du côté de la production, UGC Images investit dans le cinéma d'auteur via sa branche SBS Films de 2005 à 2010, puis s'allie avec TF1 International pour fonder UGC Distribution. Le groupe renouvelle avec la comédie populaire à travers ses filiales Les Films du 24 (Les Profs, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?) créée en 2010 et Les Films du Premier en 2014.

À partir de 2017, sur le modèle de son concurrent Gaumont, UGC se diversifie dans la production audiovisuelle en créant Itinéraire Productions (HPI, Oussekine) aux côtés de producteurs. Détenant 70 % de la société, UGC duplique ce modèle avec John Doe Productions en 2018, Next Episode en 2020 puis Aura Productions et Nabi Productions l'année suivante. Une filiale UGC Fiction voit également le jour en 2020. En 2022, le groupe s'implante dans la fiction britannique en devenant actionnaire majoritaire de Headline Pictures (Le Maître du Haut Château). Toutes ces sociétés sont rassemblées sous le label UGC Series.


Auteur : Mel_C  
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Date :    21-05-2025 18:36:01


AMLF

= Agence Méridionale de Location de Films

AMLF était une société française de distribution cinématographique active de 1940 à 1999. Deuxième société de distribution la plus importante du cinéma français à partir des années 1970, elle fut reprise par Claude Berri en 1988 puis intégrée au groupe Pathé en 1996.

°°° HISTORIQUE

L'Agence Méridionale de Location de Films (AMLF) fut fondée à Marseille le 1er octobre 1940 par le producteur Robert Dorfmann. Rachetée par l'exploitant Jacques Pezet, celle-ci prend le nom d'Agence Méditerranéenne de Location de Films en 1949. AMLF va progressivement représenter 40 % de la distribution de films en France métropolitaine en s'appuyant sur les villes de Marseille, Lyon et Bordeaux. La société distribue dans ces régions les longs-métrages des Films Corona, de la Prodis ou ceux de Valoria Films.

En 1972, Jacques Pezet et son fils Richard s'associent avec les producteurs Claude Berri et Christian Fechner pour fonder AMLF Paris, distribuant leurs productions dans la France entière. Christian Fechner, davantage intéressé par la Gaumont, quitte l'association en 1975.

Avec l'arrivée des télévisions privées en France et l'inflation des prix de ventes des films, la banque Worms prend 30 % du capital d'AMLF en 1985 avec un groupe d'investisseurs. En 1988, Claude Berri, à travers sa société Renn Productions (déjà actionnaire à hauteur de 17 %), acquiert l'intégralité d'AMLF. Renn Productions, détenu à 50 % par le conglomérat Chargeurs depuis 1987, est repris à son tour intégralement par Chargeurs en janvier 1996. Six mois plus tard, Chargeurs scinde ses activités de textile et de communication. Renn Productions et sa filiale AMLF passent sous le giron du nouveau groupe Pathé.

Après la sortie de Pola X de Leos Carax, AMLF est renommé Pathé Distribution en juin 1999. La société sera absorbée par Pathé Films en mai 2017.

°°° FILMOGRAPHIE PARTIELLE

• L'Attentat (1972, d'Yves Boisset)
• Pleure pas la bouche pleine (1973, de Pascal Thomas)
• Les Valseuses (1973, de Bertrand Blier)
• Les Quatre Charlots mousquetaires (1974, d'André Hunebelle)
• Peur sur la ville (1975, d'Henri Verneuil)
• Souvenirs d'en France (1975, de André Téchiné)
• Sept Morts sur ordonnance (1975, de Jacques Rouffio)
• Un sac de billes (1975, de Jacques Doillon)
• Calmos (1976, de Bertrand Blier)
• La Meilleure Façon de marcher (1976, de Claude Miller)
• L'Aile ou la Cuisse (1976, de Claude Zidi)
• L'Homme pressé (1977, d'Édouard Molinaro)
• Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine (1977, de Coluche et Marc Monnet)
• Passe ton bac d'abord (1978, de Maurice Pialat)
• Une histoire simple (1978, de Claude Sautet)
• La Gueule de l'autre (1979, de Pierre Tchernia)
• L'Avare (1980, de Jean Girault et Louis de Funès)
• Les Sous-doués (1980, de Claude Zidi)
• Inspecteur la Bavure (1980, de Claude Zidi)
• Viens chez moi, j'habite chez une copine (1981, de Patrice Leconte)
• Garde à vue (1981, de Claude Miller)
• Le Maître d'école (1981, de Claude Berri)
• La Soupe aux choux (1981, de Jean Girault)
• La Guerre du feu (1981, de Jean-Jacques Annaud)
• Deux Heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982, de Jean Yanne)
• Tchao Pantin (1983, de Claude Berri)
• Notre histoire (1984, de Bertrand Blier)
• Les Ripoux (1984, de Claude Zidi)
• Jean de Florette et Manon des Sources (1986, de Claude Berri)
• Association de malfaiteurs (1987, de Claude Zidi)
• Sans peur et sans reproche (1988, de Gérard Jugnot)
• L'ours (1988, de Jean-Jacques Annaud)
• Tatie Danielle (1990, d'Étienne Chatiliez)
• Mayrig (1991, d'Henri Verneuil)
• L'Amant (1991, de Jean-Jacques Annaud)
• Diên Biên Phu (1992, de Pierre Schoendoerffer)
• Germinal (1993, de Claude Berri)
• La Cité de la peur (1994, d'Alain Berbérian)
• Les trois frères (1995, de Didier Bourdon et Bernard Campan)
• Ma femme me quitte (1996, de Didier Kaminka)
• Didier (1997, d'Alain Chabat); Le logo AMLF de début de film est, pour l'occasion, prononcé "à la façon de Didier"
• Quatre garçons pleins d'avenir (1997, de Jean-Paul Lilienfeld)
• Bouge ! (1997, de Jérôme Cornuau)
• Lolita (1998, de Adrian Lyne)
• Astérix et Obélix contre César (1999, de Claude Zidi)
• Les Collègues (1999, de Philippe Dajoux)
Auteur : Mel_C  
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Date :    21-05-2025 18:54:17


MLF

= Mouvement de libération des femmes

Le Mouvement de libération des femmes (MLF) est un mouvement féministe français autonome et non mixte qui revendique la libre disposition du corps des femmes et remet en question la société patriarcale. Il naît dans le sillage du Women's Lib américain, des événements de mai 1968, des luttes pour le droit à la contraception et à l'avortement amorcées par le Planning familial en France, de toutes les luttes contre les différentes formes d'oppressions et de misogynie, et des revendications à l'égalité de tous les droits, moraux, sexuels, juridiques, économiques, et symboliques. Il remet en cause les formes de militantisme traditionnelles: il fonctionne par assemblées générales — petits groupes décentralisés —, et possède un répertoire d'actions extra-parlementaires comme l'organisation de manifestations, la création et signature de pétitions, la tenue de réunions publiques, etc.

Les femmes du Mouvement de libération des femmes (le MLF dans son acception la plus large) ont profondément transformé la société et les valeurs dans la seconde moitié du XXe siècle. Elles ont encouragé une modification considérable de la conception des droits des femmes, notamment les réformes du droit à la maîtrise de la fécondité, l'égalité professionnelle et parentale et la loi sur la parité.

°°° LA PERIODE PRE-1971

Entre 1967 et 1970, plusieurs groupes de travail se forment. Une association mixte, Féminin, Masculin, Avenir (FMA), créée au sein du Mouvement démocratique féminin par Anne Zelensky et Jacqueline Feldman, organise depuis 1967 des réunions sur les relations entre les hommes et les femmes. Cette association tient une grande réunion dans la Sorbonne occupée de mai 68 sur le thème des femmes, puis prend son indépendance, devient non mixte et, en avril 1970, se rebaptise Féminisme, Marxisme, Action[8]. Pour Michelle Zancarini-Fournel, spécialiste de l'histoire française contemporaine, le groupe FMA « constitue le socle généalogique du MLF ».

Des réunions composées uniquement de femmes ont lieu à partir d'octobre 1968, autour de l'écrivaine Monique Wittig, d'Antoinette Fouque, Josiane Chanel, Suzanne Fenn, Gille Wittig, Margaret Stephenson, Marcia Rothenberg, etc., une dizaine de femmes qui travaillent sur la sexualité féminine et sur l'articulation des luttes de femmes aux luttes anti-colonialistes et aux luttes de classe. D'après Monique Wittig, la première réunion d'octobre 1968 est convoquée à son initiative. En mai 1970, elle cosigne (avec Gille Wittig, Marcia Rothenberg et Margaret Stephenson, devenue Namascar Shaktini) le premier texte féministe français de cette période, « Combat pour la libération de la Femme », publié par la revue L'Idiot international et dans lequel sont présentés les mouvements de libération des femmes américains et anglais. À la même époque, d'autres groupes, parfois éphémères, se constituent : les Oreilles vertes, les Polymorphes perverses, les Petites Marguerites et de nombreux autres.

Le premier meeting public de ce qu'on nommera plus tard le « MLF » a lieu à l'université de Vincennes, au printemps 1970, juste avant la première sortie médiatique du mouvement, le 26 août 1970, quand un groupe d'une dizaine de femmes tente de déposer sous l'Arc de triomphe à Paris, une gerbe de fleurs « à la femme du soldat inconnu » (en solidarité avec la grève des femmes américaines, qui célèbrent ce jour-là le cinquantième anniversaire du suffrage féminin aux États-Unis). Sur leurs banderoles on peut lire : « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme » ou encore « Un homme sur deux est une femme ».

À l'automne 1970, paraît Libération des femmes, année zéro, un numéro spécial de la revue Partisans fondée en 1961 par l'éditeur anticolonialiste François Maspero, réalisé uniquement par des femmes et rassemblant des témoignages de militantes anonymes, et des textes signés par des Françaises et des Américaines. On lit dans la présentation : « Le phénomène n'est pas limité aux États-Unis. Partout en Europe occidentale, simultanément depuis plus de deux ans, en Angleterre, en Hollande, en Suède et au Danemark, en Allemagne, en France, maintenant en Italie, des groupes de femmes se sont spontanément formés pour réfléchir aux moyens de lutter contre leur oppression ».

Les premières assemblées générales ont lieu à l'école des Beaux-Arts dès l'automne 1970, le mercredi soir tous les quinze jours[20],[21]. Le numéro zéro du journal du mouvement, Le Torchon brûle, paraît en décembre 1970 en encart du journal L'Idiot Liberté dirigé par Jean-Edern Hallier.

L'année 1971 : les actions en banlieue et Le Torchon brûle

En mai 1971, le premier des six numéros du Torchon brûle est distribué en kiosque et couplé avec le journal Tout ! fondé à l'automne dont il reprend une partie des textes; il est édité jusqu'en 1973, et est ouvert à « toutes ». La directrice de publication est Marie Dedieu (1945-2011), mais chaque numéro est réalisé par une équipe différente. On y lit : « Le mouvement, ce sont toutes ces femmes qui se réunissent sur la base de leur révolte pour en mieux comprendre le pourquoi et le comment et pour pouvoir lutter ensemble. Le mouvement de libération des femmes n'est pas une organisation, il n'y a pas et il n'y a pas à avoir d'équipe dirigeante » (éditorial du Torchon brûle no 2).

L'une de ses premières actions est le soutien à la rébellion du foyer pour adolescentes enceintes du Plessis-Robinson, qui avaient entre 13 et 17 ans. Fin 1971, les pensionnaires entament, avec l'aide du MLF, une grève de la faim pour refuser le destin qu'on leur impose: exclues de leur école, marginalisées par leur propre famille, maltraitées. Alertée par le MLF, Simone de Beauvoir est allée à leur rencontre, accompagnée par des journalistes.

En février 1972 à Issy-les-Moulineaux, le Mouvement de libération des femmes a au même moment appuyé, une révolte dans un foyer de mères célibataires : 19 d'entre elles se sont mises en grève de la faim, fondent une crèche « sauvage », et avec l'aide du Secours rouge écrivent une pièce de théâtre jouée sur le marché.

°°° LA QUESTION DE L'HOMOSEXUALITÉ

Bien que le mouvement soit non-mixte, la question de l'homosexualité n'est pas du tout une priorité politique pour le MLF. Il favorise les luttes en faveur de l'avortement et la contraception libres et gratuits et la plupart des « féministes hétérosexuelles, accusées de l'extérieur d'être « toutes lesbiennes » et « mal baisées  », craignent [...] que le fait de mettre plus en avant les revendications homosexuelles ne « discrédite  » le mouvement ». Plusieurs militantes du MLF, sous l'impulsion de Françoise d'Eaubonne, participeront à l'émergence du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR) en mars 1971 puis des Gouines Rouges.
Malgré les polémiques et les dissensions, les différents groupes se retrouvent ponctuellement, jusqu'en 1976, pour des actions communes : pour le droit à l'avortement, contre les violences faites aux femmes.

Après la publication du numéro 7 de la revue Questions féministes en février 1980, comportant La Pensée straight de Monique Wittig ainsi que l'article « Hétérosexualité et féminisme » d'Emmanuèle de Lesseps, le débat éclate entre lesbiennes et féministes. Pendant plusieurs mois, le Mouvement enchaîne les réunions pour discuter du rapport entre féminisme et hétérosexualité. Ces débats s'achèvent sur la dissolution du collectif et de la revue Questions féministes en octobre 1980 puis par la création de la revue Nouvelles Questions féministes excluant les lesbiennes politiques radicales, qui se mettent alors à publier leurs textes dans la revue américaine Feminist Issues.

°°° LA QUESTION ALLEMANDE

À la même époque, le Coup de tomate de 1968 de Sigrid Rüger en soutien au discours de la cinéaste Helke Sander donne une visibilité démocratique aux féministes engagées mais respectueuses de la démocratie, dans une Allemagne encore très conservatrice, souvent choquée par des gestes beaucoup plus violents commis par les jeunes hommes dans les combats de rue. Helke Sander se mobilise ensuite pour l'avortement et la contraception, domaines où les mentalités allemandes encore peu évolué, avec d'importantes résistances politiques et sociales. Malgré cela, le pays va légaliser l'avortement un peu avant son voisin français. Dès 1970, seize professeurs de Droit Pénal présentent un premier projet de réforme de l'article 218 du Code Pénal régissant le Droit de l'avortement en Allemagne. Le 26 avril 1974, la Diète fédérale adopte la loi légalisant l'IVG durant les trois premiers mois de la grossesse après une consultation préalable. L'Allemande Alice Schwarzer, ex du journal satirique Pardon, importe en Allemagne la création d'une version allemande du MLF français, qui tient son premier congrès dès les 11 et 12 mars à Francfort peu avant une déclaration publique de 300 allemandes reconnaissant avoir dû avorter, à l'image d'une autre un peu plus tôt en France. Le 6 juin 1971, Stern montre ainsi en première page les visages d'une vingtaine de femmes qui avouent ouvertement « Nous avons avorté ». À l'intérieur du journal on trouve 374 signatures de femmes qui disent avoir commis le même « crime ».

Droits à la contraception et à l'avortement (1971-1983)

La libre disposition de son corps et les luttes pour le droit à la contraception et à l'avortement libres et gratuits sont un des premiers moteurs du MLF : « Nous lutterons jusqu'au bout pour la contraception et l'avortement libres et gratuits », lit-on dans le premier numéro du journal Le Torchon brûle dans lequel l'association FMA lance l'appel du Mouvement pour la liberté de l'avortement (MLA). En avril 1971, aux côtés de femmes célèbres, actrices ou écrivaines, de nombreuses militantes du MLF cosignent le « Manifeste des 343 » rédigé par Simone de Beauvoir et publié par Le Nouvel Observateur : « La liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste Je me suis fait avorter ». Les signataires s'exposent à des poursuites pénales, pouvant aller jusqu'à des peines de prison.

La première grande manifestation de rue appelée par le MLF a lieu le 20 novembre 1971 à Paris, il s'agit d'une marche internationale des femmes pour la contraception et l'avortement libres et gratuits. Comme l'indique Michelle Zancarini-Fournel, « pour la première fois les nouvelles façons de faire des femmes envahissent la rue : pas de service d'ordre, un désordre joyeux, des banderoles et des balons colorés, des danses et des farandoles, des enfants dans des poussettes, et des chansons composées sur des airs connus ». Le procès de Bobigny, qui en octobre 1972 juge une adolescente mineure (qui a avorté à la suite d'un viol) et son « avorteuse », défendues par l'avocate Gisèle Halimi, marque une étape vers la dépénalisation de l'Interruption Volontaire de Grossesse. D'autres associations mixtes, comme le Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception (MLAC), lancé en avril 1973 et présidé par Monique Antoine, l'association Choisir La Cause Des Femmes, créée en 1971 par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir et qui défend les signataires du Manifeste des 343, ainsi que le Planning Familial, fondé en 1960, appuient les militantes du MLF dans leur combat.

Défendue par la ministre de la Santé Simone Veil, la loi Veil dépénalisant l'avortement, votée par l'Assemblée nationale dans la nuit du 29 novembre 1974[37], est une victoire pour les féministes qui revendiquaient le droit à l'interruption volontaire de grossesse. Il faut attendre 1979 pour que cette loi soit rendue définitive.

En 1974, un premier secrétariat d'État à la Condition féminine est créé en France, avec à sa tête la journaliste Françoise Giroud. Le fossé s'élargit entre les réformistes et celles qui tiennent à l'indépendance du Mouvement. En 1975 a lieu la première Année internationale de la femme, organisée par les Nations unies.

Ministre des Droits des femmes du gouvernement socialiste de 1981 à 1986, Yvette Roudy fait voter la loi Roudy pour l'IVG du 31 décembre 1982, autorisant le remboursement de l'interruption volontaire de grossesse, puis la loi Roudy pour la parité du 13 juillet 1983, imposant l'égalité des hommes et des femmes dans les institutions politiques.

°°° TENDANCES PRINCIPALES

On distingue plusieurs tendances principales dans le MLF.

1°/ MARXISME

La tendance « Lutte des classes/Lutte des femmes » tente d'associer l'analyse marxiste et la revendication féministe, et prône la double militance : au MLF pour les questions des femmes, dans les organisations politiques de gauche pour la « politique générale » ayant analysé qu'il y avait un lien important entre ces luttes bien qu'il puisse y avoir affrontement sur la question spécifique des femmes. Cette politique est défendue à l'origine par le cercle Élisabeth Dmitrieff qui s'impliqua dans le MLF dès le début 1970 pour un mouvement autonome et non mixte et dans la campagne du manifeste des 343 pour la contraception et l'avortement[39].

2°/ FEMINISME

La tendance féministe se subdivise entre féministes radicales et féministes réformistes. Pour les radicales comme Monique Wittig, il s'agit d'accéder au lesbianisme et d'abolir le terme « femme » marqué par l'oppression : à l'horizon le « genre », et ce qui se nommera le « queer ». Christine Delphy, pour qui les femmes constituent une classe définie par l'obligation de « fournir des services domestiques gratuits », préconise la prise de pouvoir par les femmes pour parvenir « à la destruction totale du système de production et de reproduction patriarcal ». L'orientation réformiste s'incarne dans la Ligue du droit des femmes, présidée par Simone de Beauvoir, et dans plusieurs collectifs d'aide aux femmes (tels que SOS Femmes violées).

3°/ PSYCHANALYSE

Le collectif Psychanalyse et Politique, développé autour d'Antoinette Fouque, se présente comme « une tendance politique du mouvement » dans son manifeste « D'une tendance »[40] et propose une articulation de l'inconscient et de l'histoire qui a fait la spécificité d'une partie du mouvement français. Antoinette Fouque veut « faire émerger le sujet femme » et dégager, contre le dogme freudien[Note 2], une autre libido qu'elle appellera bientôt « libido 2 » ou « libido utérine »[41]. Cette tendance du MLF, financée par la militante et mécène Sylvina Boissonnas, est à l'origine des Éditions des femmes (1973), des « librairies des femmes » à Paris (1974-1999), Marseille (1976-1989) et Lyon (1977-1988), du journal Le Quotidien des femmes en 1974, du mensuel et de l'hebdomadaire Des femmes en mouvements (1977-1982).

4°/ ÉCOLOGISME

Le groupe Écologie et Féminisme, animé à partir de 1972 par Françoise d'Eaubonne, défend l'idée que l'écologie « science qui étudie les rapports des êtres vivants entre eux et le milieu physique où ils évoluent comprend, par définition, le rapport des sexes et de la natalité qui s'ensuit ».

°°° POLEMIQUES AUTOUR DU MLF

1°/ DE L'ASSOCIATION A LA « MARQUE MLF »

En octobre 1979, Antoinette Fouque enregistre une association loi de 1901, « Mouvement de Libération des Femmes - MLF » , dont elle est présidente, Marie-Claude Grumbach, secrétaire et Sylvina Boissonnas, trésorière. En novembre 1979, elle dépose la marque et le sigle MLF à l'Institut national de la Propriété Industrielle (INPI), sans consultation préalable de l'ensemble du Mouvement, mais en déclarant a posteriori qu'elle désirait le protéger d'une récupération partisane ou d'un usage commercial à un moment où le mouvement était « abandonné » et « menacé d'émiettement ou de détournement par les partis ».

Ce geste d'appropriation d'un bien collectif, vécu « comme une tentative de prise de pouvoir par Fouque de tout le mouvement », déclenche une importante polémique qui entraîne l'éclatement du Mouvement , et est aussitôt relayée par les médias. Dans un encart publicitaire paru dans Le Monde du 6 mars 1982, « des femmes du Mouvement de Libération des Femmes » affirment que : « la désignation abusive d'autres mouvements ou groupes de femmes par l'appellation Mouvement de Libération des Femmes constitue une violation de notre droit à notre nom », interdisant ainsi à d'autres femmes ou groupes de femmes de se réclamer du MLF.

Pour l'historienne Françoise Picq, « une telle spoliation a peu d'équivalent dans l'histoire du mouvement social ». Pour Catherine Rodgers, spécialiste de la théorie féministe, « la querelle, qui représente un des événements les plus pénibles de l'histoire du mouvement, a certainement entaché le travail de Psych et Po [Psychanalyse et Politique], et le nom de son animatrice ». Pour Christine Bard, historienne et responsable des Archives du féminisme : « Le mouvement en sort affaibli et perd des militantes... ». Pour le sociologue Sam Bourcier, il s'agit d'un « coup capitalistique » à l'origine d'un « choc politique » particulièrement « violent ». En mars 1982, Antoinette Fouque se dégage de toute responsabilité politique à l'association MLF déposé, puis en 1983 s'exile aux États-Unis. À son retour en 1989, elle crée l'Alliance des Femmes pour la Démocratie.

2°/ SUR LES ORIGINES DU MOUVEMENT

Sam Bourcier explique qu'avant 1970, les féministes préfèrent l'auto-détermination « Mouvement » pour parler du MLF. Ce terme suffisamment englobant « devait permettre de résister à toute nomination venue de l'extérieur et éviter une appropriation restreinte et non représentative des multiples tendances féministes françaises ». Ce n'est qu'après l'action spectaculaire de l'Arc de Triomphe en août 1970 que les médias auraient siglé le mouvement « MLF ».

Au début des années 1990, on lit pour la première fois dans des médias français que le « MLF a été fondé en 1970 par Antoinette Fouque, Josiane Chanel et Monique Wittig », une revendication rectifiée par d'autres militantes dans une mise au point publiée dans Le Monde : « Mme Antoinette Fouque, élue sur la liste européenne conduite par M. Bernard Tapie, ne saurait être la seule fondatrice du Mouvement de libération des femmes, qui fut l'émanation d'un collectif d'associations ».

En octobre 2008, des historien(ne)s et plusieurs centaines de militantes historiques du MLF répondent à la tentative d'Antoinette Fouque de célébrer prématurément les « 40 ans » du Mouvement, et s'expriment publiquement dans Libération, Le Figaro, Le Monde et L'Humanité.

Dans l'article du quotidien Le Monde du 10 octobre 2008, « Le féminisme pour les nuls », l'essayiste Caroline Fourest parle de « canular médiatique » à propos des « quarante ans du MLF » : « Cette date ne correspond à rien... si ce n'est à l'anniversaire d'Antoinette Fouque... Rappelons cette vérité simple : personne n'a fondé le Mouvement de libération des femmes ». Le 15 décembre suivant, en droit de réponse, Le Monde publie une lettre d'Antoinette Fouque qui maintient et précise sa version des faits : « C'est bien un jour d'octobre 1968 que le MLF est né. Le 1er octobre, Monique Wittig, Josiane Chanel et moi-même, nous avons proposé pour la première fois une réunion entre femmes. Nous venions d'un comité d'action culturelle (le CRAC) créé en mai 1968 dans la Sorbonne occupée ». Antoinette Fouque affirme que « faire de l'année 1970, l'année zéro du MLF » revient à substituer « la reconnaissance du MLF par les médias […] à sa naissance réelle ».

En décembre 2008, la revue ProChoix dans son numéro 46 revient sur la controverse avec l'enquête « MLF, Le mythe des origines » : « Le mouvement de libération des femmes n'a jamais été structuré comme un parti ou une organisation politique. Il ne saurait y avoir de fondation d'un mouvement, par définition multiforme et ouvert ». Dans un entretien inédit avec Monique Wittig sur les débuts du MLF, réalisé en 1979 par la militante et sociologue Josy Thibaut, la théoricienne féministe proteste contre l'appropriation du MLF par Antoinette Fouque : « [...] j'étais la seule à penser à un mouvement de libération des femmes à ce moment-là, c'est pour ça que je devrais revendiquer le MLF. Attends, je vais le dire, pour que ce soit polémique, et pour dire après pourquoi ça me paraît si injuste, pourquoi ça n'a pas de sens... ».

Selon l'historienne Bibia Pavard, « tout le monde, historiens comme acteurs, s'accorde à faire commencer l'histoire du Mouvement de Libération des Femmes en 1968. Il naît dans le sillage de la révolte de Mai, et pourtant il s'inscrit contre lui ». Cette historienne définit cependant l'emploi du terme MLF comme « l'ensemble des femmes qui s'engagent politiquement dans la lutte des femmes au sein de divers groupes et qui forment un mouvement à partir de 1970, mouvement dont elles reconnaissent faire partie ». Sylvie Chaperon, également historienne, déplore quant à elle « la vision mythique d'un MLF surgi tout armé du néant perdurant dans l'historiographie », estimant que « les années 1960, et plus généralement celles qui séparent l'après-guerre de la naissance du MLF, forment donc un espace matriciel, le lieu où s'opère une lente et discrète gestation ». Cette spécialiste de l'histoire du féminisme situe « la naissance du MLF... du printemps à l'automne 1970 » et écrit que « 1970 est le 1968 des femmes ». Pour Jacqueline Feldman, militante historique du Mouvement, « le MLF est né en 1970 de plusieurs groupes indépendants. Ce qui a fait le mouvement de libération des femmes, c'est la diffusion soudaine, imprévue, imprévisible d'une sensibilité sociale... Aucune personne déterminée ne peut donc être à son origine ».

°°° HISTORIOGRAPHIE

À partir de la fin des années 1970, plusieurs ouvrages paraissent sur ce thème, en majorité écrits par des militantes du mouvement : Annie Sugier et Anne Zelensky en 1977 (sous pseudonyme), Naty Garcia Guadilla en 1981 ou Monique Rémy en 1990. Des chercheurs, comme Claire Duchen en 1986, se sont également penchés sur le sujet.

2010, « une année propice à la réflexion sur la mémoire des féministes, en raison surtout des quarante ans du MLF », est l'occasion d'un surcroît de publications : « Des archives sont sorties des tiroirs, ont été publiées ou mises en ligne. Des livres ont été réédités. Des colloques ont été organisés par les différents courants. Il y a eu des expositions de photos, d'affiches, d'œuvres ; des projections de films ou de vidéos, des fêtes, des manifestations ».

Néanmoins, l'échelle de prédilection de cette histoire reste nationale et les études relatives au MLF portent principalement sur Paris et sa région. En 2012, Christine Bard coordonne un ouvrage consacré au féminisme de la deuxième vague. Consciente de cette « survisibilité parisienne », elle explique qu'il « faudrait faire l'histoire, en distinguant le féminisme réel et le féminisme perçu — plus social, moins bourgeois, moins Parisien, moins intellectuel que le premier ». Quelques travaux commencent aujourd'hui à analyser le développement du mouvement en s'appuyant sur différentes échelles d'analyses.

L'histoire de la « fondation » du MLF pose parfois un problème historiographique, mais sa chronologie repose désormais sur un nombre croissant de travaux d'historiens et des témoignages oraux et écrits des actrices, toutefois parfois contradictoires et polémiques.
Auteur : Mel_C  
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Date :    18-06-2025 14:45:38


CRPC

= Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité

La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) est une procédure qui permet de juger rapidement l'auteur d'une infraction qui reconnaît sa culpabilité. Elle est appelée également plaider-coupable. Elle est appliquée pour certains délits et doit respecter certaines conditions. Nous vous expliquons comment la CRPC se déroule.

°°° Qu'est-ce que la CrPC ?

La CRPC est une procédure qui permet de juger rapidement l'auteur de l'infraction, à condition qu'il reconnaisse les faits reprochés.

Elle est appliquée pour certains délits à la demande du procureur de la République, de l'auteur des faits ou de son avocat.

Cette procédure se déroule en 2 étapes obligatoires :

- La proposition de peine par le procureur
- Et l'audience d'homologation.

La peine proposée par le procureur peut être acceptée ou refusée par l'auteur de l'infraction.

Si la peine est acceptée, l'affaire est transmise au juge pour homologation.

Si l'auteur la refuse, il reçoit une nouvelle convocation pour être jugé lors d'un procès devant le tribunal correctionnel.

La victime de l'infraction est informée de cette procédure. Elle est avisée de la date d'audience afin de lui permettre de se constituer partie civile.

À savoir : La CRPC n'est pas applicable aux mineurs.

°°° Quelles sont les condictions de la CRPC ?

La procédure de CRPC permet de juger des affaires simples et en état d'être jugées, par exemple en l'absence de toute demande d'expertise ou d'auteurs multiples.

La personne mise en cause doit être majeure au moment des faits.

Elle doit reconnaître les faits qui lui sont reprochés, sinon c'est la procédure devant le tribunal correctionnel qui s'applique.

La procédure de CRPC s'applique pour tous les délits. Toutefois, elle ne s'applique pas aux délits suivants :

- Délits d'atteintes à l'intégrité des personnes et d'agressions sexuelles lorsqu'ils sont punis par une peine de prison de plus de 5 ans (par exemple agressions sexuelles)
- Délits d'homicide involontaire
- Délits de presse (par exemple, injure, diffamation)
- Délits politiques.

Les crimes et les contraventions ne peuvent pas être jugés en CRPC.

°°° Quelles sont les peines applicables dans le cadre d'une procédure de CRPC ?

La procédure de CRPC permet au procureur de la République de proposer toutes les peines applicables à l'infraction considérée.

Le procureur peut proposer une peine de prison et/ou une peine d'amende.

1°) Peine d'emprisonnement

La durée de l'emprisonnement ne peut pas être supérieure à 3 ans, ni dépasser la moitié de la peine encourue. Par exemple, si la peine encourue est de 4 ans, la peine proposée ne peut pas dépasser 2 ans.

Cette peine peut être assortie d'un sursis.

Si le procureur propose une peine de prison ferme, il doit préciser si elle est exécutable immédiatement.

Il peut proposer que la peine de prison soit aménagée. La personne sera alors convoquée devant le Jap, qui déterminera les conditions d'exécution (bracelet électronique, semi-liberté...).

2°) Peine d'amende

Le montant de l'amende proposé ne peut pas être supérieur à celui de l'amende encourue.

Cette peine peut être assortie d'un sursis. Dans ce cas, la personne ne paie pas l'amende.

Attention : Le relevé de condamnation pénale remis à l'audience précise comment payer l'amende.

3°) Peines complémentaires

Le procureur peut également proposer d'appliquer, en plus de la peine principale, une ou plusieurs des peines complémentaires prévues pour le délit reproché.

Ces peines varient en fonction de la nature et de la gravité de l'infraction commise. Par exemple, le retrait du permis de conduire, un stage de citoyenneté.

°°° Quelles sont les étapes d'une procédure de CRpC ?

1°/ Convocation

La personne mise en cause est convoquée devant le procureur de la République, soit par une citation, soit par une convocation remise par la police ou la gendarmerie.

Si la personne est en garde à vue, elle peut également être déférée, c'est-à-dire être transportée au tribunal pour être présentée au procureur.

2°/ Déroulement de la procédure

La procédure de CRPC se déroule en plusieurs étapes.

La première étape est la proposition de peine du procureur de la République lors d'un entretien avec la personne mise en cause et son avocat.

La seconde étape est l'audience d'homologation devant le président du tribunal correctionnel.

La personne mise en cause doit obligatoirement être assistée d'un avocat à toutes les étapes de la procédure.

Si la personne n'a pas de revenus suffisants, elle peut demander à bénéficier de l'aide juridictionnelle.

°°° Que doit faire la victime pour être indemnisé dans le cadre d'une procédure de CRPC ?

La victime identifiée doit être informée sans délai de la mise en œuvre de la procédure de CRPC avant l'audience d'homologation.

La procédure de CRPC n'empêche pas la victime d'obtenir une indemnisation en se constituant partie civile.

Elle peut demander l'indemnisation de son préjudice, par le paiement de dommages et intérêts avant ou au cours de l'audience d'homologation.

Elle est invitée à comparaître en même temps que l'auteur des faits, à l'audience d'homologation. Elle peut être entendue. Sa présence n'est cependant pas obligatoire.

En cas d'absence, elle doit faire parvenir sa constitution de partie civile et sa demande d'indemnisation au plus tard le jour de l'audience. Le juge peut accepter ses demandes ou les refuser. Il décide du montant de l'indemnisation.

Si elle le souhaite, la partie civile peut être assistée par un avocat.

Elle peut demander à bénéficier de l'aide juridictionnelle si ses revenus sont insuffisants.

La partie civile peut faire appel de cette décision dans les 10 jours à compter du prononcé du jugement contradictoire, c'est-à-dire en présence des parties ou de leurs avocats.

À savoir : Si la partie civile n'a pas pu demander une indemnisation lors de l'audience d'homologation, le procureur doit l'informer qu'elle peut faire citer l'auteur des faits devant le tribunal correctionnel. Dans ce cas, il s'agit d'une audience sur intérêts civils. C'est-à-dire que le tribunal ne prononce pas de peine, mais il prend une décision uniquement sur l'indemnisation.
Auteur : Mel_C  
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Date :    18-06-2025 14:53:54


FLNC

= FRONT DE LIBERATION NATIONALE DE LA CORSE
= FRONTE DI LIBERAZIONE NAZIUNALE DI A CORSICA

Le FRONT DE LIBERATION NATIONALE DE LA CORSE (FRONTE DI LIBERAZIONE NAZIUNALE DI A CORSICA, FLNC) est un groupe armé fondé en 1976 dans le but d'obtenir selon les époques l'autonomie ou l'indépendance politique de la Corse. A l'origine, le FLNC est indépendantiste puis des chefs autonomistes se sont imposés à sa tête, avec l'exclusion de Jean-Pierre Santini en 1977 et la publication du Livre Blanc, autonomiste (ou plutôt « auto-déterminationniste ») et compatible avec l'économie de marché, en 1981 qui vient supplanter le Livre Vert, le programme initial du FLNC d'inspiration marxiste-léniniste et paru en 1976. En 1999, le FLNC se recompose autour du FLNC Canal historique (Union des combattants) dirigée par Charles Pieri et sa vitrine légale A Cuncolta dirigée par Jean-Guy Talamoni. Les chefs autonomistes sont alors retirés de la politique (Léo Battesti), en exil (Alain Orsoni) ou assassinés (François Santoni) et le FLNC renoue avec un discours indépendantiste. Mais, ce discours abandonne le communisme au profit d'une forme de social-démocratie paoliste avec le relais par Talamoni de l'idéologie des accords de paix développée par Gerry Adams en Irlande et Arnaldo Otegi au Pays Basque.
À partir de 1990, on ne peut plus parler du FLNC comme d'une seule organisation. Au contraire, celui-ci éclate en deux organisations, le FLNC Canal habituel et le FLNC Canal historique, qui sont en guerre l'une contre l'autre. Cette guerre a fait, selon les bilans comptant des morts directs ou indirects, de 15 à près de 130 morts. Certains acteurs de la mouvance FLNC (FLNC proprement dit et ses organisations liées comme sa vitrine légale qui s'est appelée à certaines époques CCN puis MCA puis Cuncolta, le syndicat STC, l'association des prisonniers A Riposta puis Sulidarita, les organisations de jeunesse comme la CGNC, Ghjuventu Paolina, Ghjuventu Independentista etc) comme Marie-Hélène Mattei dans son ouvrage ou Marcel Lorenzoni dans la lettre qu'il rédigea en prison considèrent qu'il y a avant tout la main de l'Etat français derrière ces meurtres), il existe toujours en 2023 un sigle FLNC utilisé par deux structures (FLNC Union des combattants et FLNC du 22-Octobre) afin de revendiquer conjointement des actions armées à travers des communiqués publiés dans la presse.
Le FLNC est issu de la fusion de deux organisations armées (le Front paysan corse de libération (Fronte paesanu corsu di liberazione, FPCL) fondé en mai 1968, et Ghjustizia Paolina (GP), apparue en mars 1974) et du Parti corse pour le socialisme (U partitu corsu pà u sucialismu, PCS) d'inspiration marxiste créé en février 1974.

°°° IDEOLOGIE

Le FLNC se base sur l'idée que la Corse est une nation qui fut un État-nation souverain : la République corse de 1755 à 1769, première république démocratique constitutionnelle de l'histoire de l'humanité garantissant le suffrage universel et le droit de vote aux femmes (tout du moins à certaines femmes, considérées comme des cheffes de famille, notamment des veuves ou des célibataires) et ce 200 ans avant la France qui était alors une monarchie absolue de droit divin. L'héritage de Pasquale Paoli sur le FLNC est très prégnant notamment à travers le nom Ghjustizia Paolina.
La défense de la langue corse, des traditions, la réouverture de l'Université de Corse fermée en 1769 par l'armée française et rouverte en 1982 à la suite des revendications du FLNC, la lutte contre la bétonisation du littoral, contre les résidences secondaires, contre la « colonisation de peuplement » (installation massive de Français continentaux), l'organisation d'un référendum sur l'auto-détermination, le départ de l'armée française de Corse (et notamment le démantèlement de la base militaire de l'OTAN à Solenzara ainsi que du régiment de légionnaires de Calvi) sont des revendications centrales du FLNC.
Contre le racisme, le FLNC a théorisé la communauté de destin : est Corse tout individu résidant en Corse et adhérant aux valeurs corses dont l'usage de la langue corse, peu importent sa couleur de peau ou son origine. Les positions xénophobes de certains nationalistes corses minoritaires ont été combattues par la direction du FLNC et par les représentants nationalistes corses comme Jean-Guy Talamoni qui a condamné la ratonnade de Cisco.
L'écologisme et la défense de la terre (ce qui peut mener à une forme d'agrarisme ou de socialisme paysan, de pastoralisme, de défense de l'univers montagnard, sylvestre, du maquis) ont toujours été très importants dans l'idéologie du FLNC, notamment en lien avec les luttes populaires des années 1970 contre la pollution des boues rouges et l'attribution des terres assainies de la plaine d'Aléria (à l'origine soumises à la malaria et désormais seules terres de l'île propices à une agriculture intensive) à des agriculteurs pieds-noirs plutôt qu'à des Corses.
Si à l'origine le Livre Vert du FLNC publié en 1977 (et rédigé principalement par Jean-Pierre Santini) était empreint d'un discours marxiste-léniniste proche de celui du Việt Minh, du Parti communiste chinois, de la pensée de Kadhafi dans le Petit Livre Vert ou encore du FLN algérien (le sigle FLNC étant une référence directe à ce dernier), l'arrivée de militants issus d'autres horizons politiques va contribuer à l'évolution de sa ligne politique avec la publication en 1981 d'un Livre Blanc abandonnant l'objectif d'une révolution socialiste corse au profit d'une ligne autonomiste compatible avec l'économie de marché capitaliste, ligne conservée dans les années 1990 par le FLNC Canal habituel d'Alain Orsoni.
La référence à « une voie corse vers le socialisme » sera quant à elle adoptée par le FLNC Canal historique puis par Armata Corsa, portée par le tandem François Santoni - Jean-Michel Rossi.
Avec la dissolution du Canal Habituel et la formation du FLNC Union des combattants (FLNC-UC), dirigé par Charles Pieri, le FLNC retrouve une ligne indépendantiste dure de contestation du colonialisme français ainsi que de l'économie des monopoles, en lançant par exemple une campagne contre les hypermarchés à la fin des années 2000 (sans pour autant adopter un discours explicitement marxiste mais en déclarant s'inscrire « dans le droit fil des luttes sociales et syndicales de notre peuple face aux relais multiples du colonialisme français en Corse »). Le FLNC du 22-Octobre, qui annonce dans un communiqué du 21 mars 2023 désormais fonctionner de concert avec l'Union des combattants, prétendait dans les années 2000 incarner une ligne indépendantiste encore plus radicale que le FLNC-UC.
Au niveau international, le FLNC soutient les causes des nationalistes irlandais, basques, kanaks, guadeloupéens, martiniquais, guyanais, écossais, gallois, sardes, bretons (entre autres mouvements présents chaque année aux Ghjurnate internaziunali de Corte) et soutient le mouvement national palestinien.

°°° STRUCTURES LIEES :

Le FLNC a théorisé dès ses origines le triptyque « lutte armée - lutte institutionelle - lutte de masse » notamment dans le Livre Blanc de 1981. Ainsi, le Front impulsa la fondation de structures d'une lutte politique légale associative et paralégale à travers des manifestations tournant parfois à l'émeute, structures regroupant à la fois des membres du FLNC et des individus non membres du FLNC mais plus ou moins sympathisants, à savoir notamment le Syndicat des travailleurs corses, qui est aujourd'hui le principal syndicat corse, mais aussi l'association Sulidarita afin de soutenir les prisonniers politiques. Ces structures génèrent une sympathie populaire pour le FLNC et lui permet une action plus large et plus efficace que la simple action armée.
Le FLNC impulsa également la création d'une organisation politique légale lui permettant de présenter des candidats aux élections : tout d'abord la Consulte des comités nationalistes en 1980, dissoute par le gouvernement en 1983, puis le Mouvement corse pour l'autodétermination dissous en 1987 et enfin la Cuncolta Naziunalista (qui fit alliance en 1992 au sein de la coalition Corsica Nazione avec les autonomistes, rejetant la lutte armée, de l'Union du Peuple Corse menée par Edmond Simeoni). Par la suite, la Cuncolta Naziunalista appuya le FLNC Canal Historique et le FLNC Canal Habituel fonda le MPA qui fut dissous en 1999.
Un long processus de recomposition politique aboutit à la situation politique suivante en Corse : le parti autonomiste Femu a Corsica (FaC), dirigé par Gilles Simeoni, héritier de l'autonomisme non-violent de la famille Simeoni (mais aussi quelque part de l'option politique du Livre Blanc et du FLNC-Canal Habituel, à savoir l'autonomisme compatible avec l'économie de marché capitaliste), le Parti de la nation corse fondé en 2002 initialement membre fondateur de FaC et qui se détache de lui en 2021 sur une ligne également autonomiste, mais plus à droite (encore qu'il semble que ce soit davantage une rivalité d'appareils qu'une réelle divergence politique), Nazione, parti indépendantiste dirigé par Jean-Guy Talamoni, ancien dirigeant de la Cuncolta Naziunalista (et des partis et coalitions qui en sont issus : Indipendenza, Corsica Nazione Indipendente..) et donc lié intrinsèquement à l'histoire du FLNC (à noter que Charles Pieri, considéré comme le dirigeant du FLNC Canal Historique après le départ de François Santoni et puis du FLNC-Union des combattants, est membre de Nazione), avec une ligne assez à gauche, écologiste, favorable à l'accueil des réfugiés et critique notamment de la mondialisation libérale et de l'Union européenne, et enfin Core in Fronte de Paul-Félix Benedetti, le parti indépendantiste corse le plus radical qui s'affirme contre la mafia, contre l'économie des monopoles et solidaire de la lutte armée, dans la filiation du FLNC du Livre Vert.
On ne peut pas aujourd'hui dire qu'il y a une et une seule « branche légale » du FLNC. Il n'apparait plus clairement que la direction militaire donne les ordres à la direction politique comme c'était le cas dans les années 1980 et 1990. En revanche, il y a clairement une filiation entre les idées portées par le FLNC à un moment ou à un autre de son histoire et les idées des partis nationalistes corses actuels.
On considère notamment dans la presse que le FLNC Union des Combattants est proche de Nazione et que le FLNC du 22 Octobre est proche de Core in Fronte.

°°° HISTOIRE

Années 1970 :

Dans la nuit du 4 au 5 mai 1976, vingt-deux déflagrations secouent de nombreuses localités de Corse, ainsi que des quartiers de Nice et de Marseille. Imprimés dans la région parisienne à 20 000 exemplaires, des tracts laissés sur place portent la signature de l'organisation à l'origine de ce que l'on nommera désormais une « nuit bleue », d'une ampleur sans précédent : le Front de libération nationale corse vient d'annoncer de façon spectaculaire sa création.
Le FLNC lance une autre série d'attentats à la bombe à travers l'île le 20 mai. La série d'attaques et de l'émergence de ce dernier coïncide avec le procès de 10 membres de l'Action régionaliste corse, récemment dissous et responsables du décès des 2 gendarmes français. Durant l'été, le FLNC devient plus actif : il commet une nouvelle vague d'attentats à la roquette et au mortier contre la gendarmerie de Aghione par l'utilisation d'un lance-grenades M79[11]. La Libye qui soutient activement d'autres groupes armés en Europe tels que l'Armée républicaine irlandaise provisoire (PIRA), est considéré comme un potentiel fournisseur des armes de guerre utilisées par le FLNC.
En septembre 1976, le FLNC cible plusieurs hauts-responsables de l'armée française : un général a manqué une tentative d'assassinat lorsque sa voiture a été criblée de balles, son conducteur ayant perdu une oreille dans l'attaque. Par ailleurs la maison d'un autre officier supérieur a été la cible d'un attentat à la bombe.
En 1977, le FLNC reste peu actif. En avril de la même année, un certain nombre d'attaques contre des locaux associés à des nationalistes corses et du FLNC est perpétré. Les attaques ont été revendiquées par un nouveau groupe anti-indépendantiste se faisant appeler FRANCIA (Front d'action nouvelle contre l'indépendance et l'autonomie).
Bien que d'autres groupes anti-indépendantistes ont existé en Corse, le FRANCIA semblait être le seul groupe capable de mener de tels attaques contre les nationalistes corses. Le 14 mai, le groupe a détruit les presses du Arritti (une publication corse nationaliste) dans un attentat à la bombe. Le FLNC a répondu à ces attaques en effectuant un raid sur Fort-Lacroix, près de Bastia, le 24 mai et au début du mois de juin en détruisant une grande partie de la gare de Bastia dans un attentat à la bombe.
Le mois suivant ces derniers ont lancé une « nuit bleue » contre 27 cibles du FRANCIA et font détoner une bombe à la station de relais de télévision au Serra di Pignu. Le 13 janvier 1978, le FLNC lance l'« opération Zara » et procède au plasticage de la base aérienne de l'OTAN à Solenzara.
En mai 1978, le FLNC subit un revers important : 27 membres présumés de l'organisation sont à la fois arrêtés en Corse et sur le continent lors d'une opération de police. La police découvre une cache d'armes dans la ville de Cardu lors d'une enquête sur un cambriolage ordinaire. Plus de 300 personnes sont interrogées et plus de 60 sont détenues par les autorités. D'autres suspects sont par ailleurs arrêtés à Paris, Nice et Lyon. En décembre 1978, le FLNC augmente ses attaques contre des casernes de police : la gendarmerie de Borgu est ratissée par des tirs de mitrailleuses lourdes, résultant en une peur que le FLNC serait maintenant apte à concentrer ses attaques sur les personnes ainsi que sur des cibles matérielles. À ce moment le FLNC a également commencé à exiger que ses prisonniers soient traités comme des prisonniers politiques.
En 1979, le nombre d'attaques augmente. Entre les mois de janvier et de mars, plus de 115 attentats à la bombe sur l'île sont recensés. En juillet, un certain nombre de militants sont capturés, ce qui entraîne un manque d'activité de la part du FLNC. Il annonce alors une « nouvelle offensive dans la lutte de libération » et a conseillé aux Corses qui étaient membres de la police ou l'armée de quitter l'île. Le 10 mars, dix banques à travers la Corse sont la cible d'attentat à la voiture piégée. Le 10 avril, trois banques à Paris sont également endommagées par des explosions.
La fin des années 1970 et le début des années 1980 marquent un tournant décisif de la politique FLNC, semblable à celle employée par l'IRA : le FLNC décide de « porter le problème corse aux Français » en commettant des attentats à la bombe sur le continent. Le 6 mai 1979, le FLNC commet un attentat contre 20 banques de Paris et le 30 mai d'autres banques sont également touchées.

Années 1980 :

Le 14 mai 1980, le FLNC commet un attentat au palais de justice de Paris et une attaque à la mitraillette sur les quatre gendarmes qui gardaient l'ambassade iranienne, en blessant trois de ces derniers. Les années 1980 ont également vu les partisans du FLNC devenir moins discrets en termes de manifestations et activités politiques. Le FLNC a continué à appeler ses prisonniers à recevoir un statut politique. Des manifestations de masse en faveur du statut politique des prisonniers corses étaient fréquentes.
En novembre 1980, 12 prisonniers du FLNC à Paris réalisent une grève de la faim dans le but de protester contre l'inégalité de traitement pour les prisonniers corses nationalistes, méthode employée par l'IRA en Irlande du Nord. Le 1er avril 1981, le FLNC appelle à une trêve pendant la durée de la campagne présidentielle et après la victoire de François Mitterrand, annonçant qu'ils étendraient le cessez-le-feu afin de « voir comment les choses évoluent ».
Le 18 septembre 1981 le FLNC annonce la fin de son cessez-le-feu lors d'une conférence de presse tenue dans les montagnes du centre de la Corse, condamnant les autonomistes pour avoir tenté d'utiliser les « canaux habituels inutiles du système politique » et s'opposant à la politique française d'apaisement, avant de déclarer que la lutte armée allait reprendre et que le FLNC ne sera pas près de déposer les armes.
Le 19 août 1982, le FLNC lance une nouvelle « nuit bleue » au cours de laquelle 99 attaques ont été menées contre des cibles gouvernementales. Au milieu des années 1980, l'organisation intensifie également ses actions contre le trafic de drogue, tuant 4 dealers présumés en l'espace de douze mois en 1986. En 1988, le FLNC convient une trêve avec l'État français. Toutefois le cessez-le-feu reste ignoré par certains membres de l'organisation, ce qui entraîne une scission au sein du mouvement.

Années 1990 :

En 1990, le FLNC éclate en deux branches d'une puissance de feu comparable[Quoi ?] : le FLNC Canal Historique et le FLNC-Canal Habituel. Il n'y a dès lors plus de FLNC uni bien que dès 1989, il y avait eu une scission assez minoritaire d'une partie du FLNC emmenée par Pierre Poggioli, dirigeant important du FLNC dans les années 1980 qui est exclu en 1989 : l'Alliance Nationale Corse.
Le FLNC est alors dirigé par Alain Orsoni en 1990 mais celui-ci est contesté en interne et les militants qui s'opposent à lui, emmenés par François Santoni, Jean-Michel Rossi et Charles Pieri, sont exclus du FLNC. Ils utilisent alors un ancien canal (code) pour transmettre leur communiqué à la presse, un "canal historique", tandis que les communiqués du FLNC dirigé par Alain Orsoni continuent d'être envoyés à la presse avec le canal utilisé dernièrement, le "canal habituel". On parle alors de FLNC Canal Habituel pour désigner l'organisation d'Orsoni et de FLNC Canal Historique pour désigner celle de Santoni.
Dans cette scission, des éléments de rivalité personnelle viennent se croiser avec des critiques politiques : Santoni dénonce les "ambitions mafieuses" d'Orsoni et la ligne autonomiste capitaliste qu'il porte, c'est-à-dire transformer la Corse en paradis fiscal, en zone franche pour mafieux à la manière du Cuba de Batista. Santoni lui-même entretient en réalité des liens avec la Brise de Mer et finit par négocier avec Pasqua, ce qui ternit son image de "révolutionnaire intègre, proche du marxisme".
En 1991, un commando du FLNC parvient à tirer son chemin hors d'une embuscade et d'évasion lors d'une fusillade avec la gendarmerie. Le terrorisme du FLNC ne se limite plus également au sol français à partir de cette date : une attaque est commise contre une raffinerie sur l'île voisine de la Sardaigne, alors sous juridiction italienne.
En mars 1994, un commando du FLNC Canal Historique est intercepté en flagrant délit alors qu’il s’apprêtait à perpétrer un attentat contre le Golf de Sperone. Dans le contexte des négociations de l’époque entre l’État et le Canal Historique, les militants ayant participé à cette attaque seront libérés quelques mois après.
En décembre 1996, les combattants du FLNC mènent plusieurs attaques à travers la Corse, connue sous le nom d'« offensive de Noël ». À Figari, l'organisation lance une attaque à la mitraillette contre une caserne militaire alors qu'à Zicavu un attentat à la grenade est commis contre une station de police. Ces attentats culminent avec l'assassinat de Claude Érignac, préfet de Corse et de Corse-du-Sud, le 6 février 1998 à Ajaccio. En tant que préfet de région, ce dernier était plus haut représentant de l'État sur l'île. L'attaque, perpétrée par un groupe clandestin dissident du FLNC Canal Historique (le groupe des anonymes), fut très médiatisée et critiquée. En 1999, les différentes organisations nationalistes publiques signent un accord de paix historique à Migliacciaru mettant officiellement fin aux règlements de comptes meurtriers entre nationalistes. Cet accord est suivi d'une réunification des principales factions clandestines au sein du FLNC Union des combattants (FLNC UC).

Années 2000 :

sur laquelle les versions italiennes (Patrimonio et Barbaggio) ou française (Saint Florent) ont été rayées par des
Le FLNC poursuit ses attaques durant les années 2000, bien qu'à un rythme beaucoup plus réduit par rapport à la fin des années 1970. Plusieurs bombes du FLNC n'ont pas explosé et de nombreux projets d'attentats ont dû être abandonnés.
Malgré de nombreuses interpellations, les deux principales branches du FLNC des années 2000 (le FLNC-UC et ses dissidents du FLNC du 22-Octobre), restèrent très actives tout au long de la décennie, avec de nombreux attentats contre des bâtiments publics (Gendarmeries etc.) et des « nuits bleues » ponctuelles.
En 2009, il organise un attentat à la voiture piégée contre une caserne de Vescovatu. Le FLNC affirme également que toutes les différentes factions se sont réunifiées. Plus tard, le 1er février 2010 le FLNC unifié revendique 24 autres attentats.

Années 2010 :

Le 29 novembre 2011, le FLNC revendique 38 actions clandestines dont 33 contre la « spéculation immobilière » et 5 contre l'État français. Aussi, le FLNC revendique dans le même temps l’assassinat de Christian Leoni, responsable du Gang de la brise de mer et auteur possible de la mort de Philippe Paoli, membre du FLNC. C'est le premier assassinat revendiqué depuis 1993.
Le 9 juillet 2012, un groupe dissident du FLNC annonce sa création (il est par la suite baptisé par la presse le « FLNC du 9 juillet »).
Le 19 décembre 2012, le FLNC a revendiqué - par l’intermédiaire de plusieurs journaux de l'île - la nuit bleue du 7 décembre 2012. C'est en tout, plus de 31 actions réparties sur l'ensemble de la Corse.
Le 25 juin 2014, le FLNC annonce qu'il enclenche « sans préalable et sans équivoque aucune un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité ».
Le 28 juillet 2016 les militants du FLNC du 22 octobre adressent un triple message en s'adressant :

1. « aux musulmans de Corse » il « demande de "prendre position en manifestant à nos côtés contre l'islam radical (…) en nous signalant des dérives que vous constateriez chez des jeunes désœuvrés, tentés par la radicalisation ».
2. "aux islamistes radicaux qualifiés de "prêcheurs de la mort", « Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas (…) Sachez que toute attaque contre notre peuple connaîtrait de notre part une réponse déterminée sans aucun état d'âme ».
3. et "à l'État français", « Il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière si elle veut éviter que les conflits qu'elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol ».

Années 2020 :

Le 14 juillet 2020, des hommes armés se réclamant du FLNC font irruption dans une réunion publique pour lire une déclaration, appelant le gouvernement français à quitter la Corse, à libérer les prisonniers politiques corses et revendiquent une récente fusillade contre un poste de police à Bastia comme l'une de leurs attaques. Un homme tire alors quatre coups de feu en l'air et le groupe repart. Le lendemain, le groupe revendique un attentat à la bombe commis dans la nuit contre le siège du groupe départemental de gendarmerie dans la caserne de Montesoro à Bastia. Cependant, l'attentat n'a fait ni blessé ni dégâts matériels, au point que seul le fait que le bruit de l'explosion ait été entendu semble confirmer que l'attentat ait bien eu lieu.
Le 5 mai 2021, 45 ans jour pour jour après la création du FLNC en 1976, une nouvelle branche appelé "FLNC Maghju 21" annonce par conférences de presse clandestine sa création. Le nouveau groupe armé annonce un « redéploiement tactique », dans l'attente « de l'amorce de l'état Français d'un véritable processus politique de règlement de la question nationale Corse ».
En septembre 2021 le FLNC menace clairement de revenir à la lutte armée. « La structure clandestine, qui réunit l'Union des combattants et le 22 octobre, estime dans un communiqué authentifié que la voie de la paix, face à Paris, est un échec. Et que les élus nationalistes au pouvoir n'y changeront rien ».
À la suite de l'agression en prison d'Yvan Colonna par un islamiste et des émeutes populaires qui s'ensuivirent en Corse, le FLNC a menacé, le 16 mars 2022, de reprendre la lutte armée. Le mouvement va mettre ses menaces à exécution en revendiquant, via un communiqué transmis aux médias corses le 11 juillet 2022, une liste de 16 actions comprenant l'incendie de 36 bungalows dans un camping près d'Aleria, le plasticage de résidences secondaires à Brandu, Carghjè ou encore Corte ainsi que des attaques envers des véhicules appartenant à des policiers à Bastia et des entreprises du BTP en Haute-Corse. La revendication de ces attaques intervient à 10 jours de la venue du Ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur l'île.
Les 01 et 05 décembre 2022, des arrestations touchent les milieux nationalistes corses. Onze personnes sont interpelées dans le cadre d'une enquête ouverte en mai 2021 par le PNAT (Parquet National Anti-terroriste) pour des faits d'associations de malfaiteurs terroristes. Parmi la liste des interpelés figure notamment Charles Pieri, soupçonné d'être l'un des piliers de l'organisation nationaliste, mais également des membres de l'exécutif et des militants de Corsica Libera. Si les dix autres personnes ont été relâchées à la suite de garde à vue en Corse et à Paris, ce n'est pas le cas de Charles Pieri qui est encore à l'heure actuelle en détention provisoire en région parisienne dans l'attente de son procès.
Le 21 mars 2023, un an jour pour jour après la mort d'Yvan Colonna, le FLNC revendique via un communiqué de trois pages transmis au journal Corse-Matin 17 attentats commis entre avril 2022 et le 19 mars 2023. Dans ce communiqué, le FLNC exprime une critique de l'autorité préfectorale et de sa main mise sur les dossiers politiques en Corse, sur la majorité territoriale qu'il estime ne pas être assez ferme dans les discussions en cours avec l'état et met également en garde les banques qui "financent les prêts à la construction ou l'achat de maison aux français" et les assurances qui "assurent leurs biens". Enfin, le dernier paragraphe du texte est consacré au mouvement clandestin Ghjuventù Clandestina Corsa.
Le 9 octobre 2023, le FLNC revendique des explosions touchant une dizaine de villas, un ancien centre des impôts à Ajaccio et cinq lotissements, majoritairement des résidences secondaires. Ses explosions surviennent dans les deux départements de l'île et ce sont au total 27 attentats ou tentatives d'attentats qui sont signalés aux quatre coins de l'île. Le communiqué de revendication tient en une ligne : « Nous n'avons pas de destin commun avec la France. A F
Auteur : Mel_C  
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Date :    18-06-2025 14:58:39


IRA

= (en français) Armée républicaine irlandaise
= (en anglais) Irish Republican Army
= (en irlandais) Óglaigh na hÉireann

L'Armée républicaine irlandaise (en anglais : Irish Republican Army, IRA ; en irlandais : Óglaigh na hÉireann) est le nom porté, depuis le début du XXe siècle, par plusieurs organisations paramilitaires luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande. Les différents groupes se réfèrent à eux comme Óglaigh na hÉireann (« volontaires d'Irlande »).

• L'Irish Republican Army appelée aussi Old IRA, issue de l'union en 1916 entre l'Irish Citizen Army (proche du Parti travailliste irlandais) et les Irish Volunteers (alors généralement proches de l'IRB), est active entre janvier 1919 et décembre 1921, pendant la guerre d'indépendance irlandaise. Si ceux qui ont accepté le traité anglo-irlandais forment les Forces de Défense irlandaises, une partie de l'organisation, refusant cet accord, se constitue en une nouvelle Irish Republican Army, illégale.

• L'Irish Republican Army anti-traité apparaît entre avril et juin 1922 du fait du refus du traité anglo-irlandais par une partie de l'Old IRA. Elle participe ainsi à la guerre civile irlandaise de juin 1922 à mars 1923. Elle maintient son activité dans les deux Irlandes (État libre d'Irlande, indépendant, et Irlande du Nord, britannique), mais concentre son action sur les intérêts britanniques, surtout en Irlande du Nord. En 1969 l'organisation se divise, donnant naissance à l'Official Irish Republican Army et à la Provisional Irish Republican Army, minoritaire, moins socialiste et plus activiste.

• L'Official Irish Republican Army, proche de l'Official Sinn Féin, plus socialiste et moins nationaliste que la Provisional Irish Republican Army, mène des campagnes d'attentats principalement entre 1969 et 1972 durant le conflit nord-irlandais, avant de décréter un cessez-le-feu.

• La Provisional Irish Republican Army, minoritaire après la scission de 1969 (d'où son nom de provisional, « provisoire ») devient rapidement grâce à son militantisme la principale organisation armée républicaine du conflit nord-irlandais. Le terme de provisional est d'ailleurs abandonné vers la fin des années 1970. Elle fut active de 1969 à 1997 (date du cessez-le-feu définitif), puis déposa définitivement les armes en 2005. Refusant le processus de paix, deux organisations scissionnèrent d'avec la PIRA : la Continuity Irish Republican Army et la Real Irish Republican Army.

• La Continuity Irish Republican Army est issue d'une scission d'avec la Provisional Irish Republican Army dès 1986. Opposée à l'accord du Vendredi saint de 1997, elle continue son action armée jusqu'à aujourd'hui.

• La Real Irish Republican Army est une scission opposée au processus de paix de la Provisional Irish Republican Army, apparue en 1997 et encore active aujourd'hui.

• L'Irish Republican Liberation Army naît en 2006 d'une scission de la Continuity Irish Republican Army

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