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Date : 19-05-2025 01:05:32
RPC
= république populaire de Chine
La Chine (en chinois : 中国, zhōngguó), en forme longue la république populaire de Chine (RPC), également appelée de manière informelle Chine populaire et Chine communiste, est un pays d'Asie de l'Est. Avec plus de 1,4 milliard d'habitants, soit environ un sixième de la population mondiale, elle est, en 2023, le deuxième pays le plus peuplé du monde, après l'Inde. La principale partie de la population se trouve à l'est du pays. Elle compte six agglomérations de plus de dix millions d'habitants : la capitale Pékin, Shanghai, Chongqing, Tianjin, Canton et Shenzhen, ainsi que plus de trente villes d'au moins deux millions d'habitants. Avec une superficie de 9 600 000 km2 selon l'ONU[11] ou de 9 596 960 km2 selon The World Factbook, la Chine est également le plus grand pays d'Asie orientale et le troisième ou quatrième plus grand pays du monde par la superficie. La Chine s'étend des côtes de l'océan Pacifique au Pamir et aux Tian Shan, et du désert de Gobi à l'Himalaya et au nord de la péninsule indochinoise.
La Chine est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (république de Chine jusqu'en 1971, puis république populaire de Chine depuis cette date). Elle est le premier exportateur mondial et dispose de l'arme nucléaire, de la plus grande armée du monde (pour l'effectif) et du deuxième plus grand budget militaire. Gouvernée par le Parti communiste chinois depuis 1949, la Chine a adopté une « économie socialiste de marché » où capitalisme et contrôle politique totalitaire se côtoient en une formule spécifique. La Constitution de la république populaire de Chine la définit comme « un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans ». Le préambule de la Constitution spécifie le rôle dirigeant du Parti communiste chinois et continue de citer officiellement le marxisme-léninisme comme idéologie de référence de l'État.
La Chine est l'une des plus anciennes civilisations au monde, et est parfois citée comme la plus ancienne civilisation continue. Elle trouve son origine dans la vallée du fleuve Jaune puis s'est étendue vers le sud (conquête des territoires au sud du Yangtsé dès la dynastie Han), vers l'ouest (premières incursions en Asie centrale sous les Han, extension temporaire jusqu'à la mer Caspienne sous les Tang, conquête du Xinjiang et du Tibet sous les Qing) et vers le nord (la dynastie Qing, d'origine mandchoue, apporta à la Chine la Mandchourie et la Mongolie). Au cours de son histoire la Chine a été à plusieurs reprises divisée puis réunifiée ; elle a été par deux fois entièrement conquise par des étrangers (par les Mongols au XIIIe siècle et par les Mandchous au XVIIe siècle), bien que ceux-ci aient fini par adopter les coutumes et le système administratif chinois pour gouverner l'empire. La dernière dynastie impériale, les Qing (la dynastie d'origine mandchoue qui régnait sur le pays depuis 1644), a connu une période de déclin durant la phase d'expansion coloniale des pays occidentaux, menant le pays de défaite en défaite à partir des guerres de l'opium. Le régime impérial chinois est renversé par la révolution chinoise de 1911 et la république de Chine est proclamée par Sun Yat-sen début 1912. En 1927, une guerre civile éclate avec le Parti communiste chinois, interrompue pendant la guerre avec le Japon jusqu'à la capitulation japonaise en 1945. À la suite de la victoire militaire du Parti communiste chinois sur le Kuomintang qui s'est exilé à Taïwan avec le gouvernement de la république de Chine, la république populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949 en Chine continentale. Elle se présente comme une « république socialiste », et exerce depuis 1997 un contrôle sur vingt-deux provinces[e], cinq régions autonomes, quatre municipalités (dont Pékin) et deux régions administratives spéciales (Hong Kong et Macao).
La Chine a connu une période néolithique et des âges des métaux plutôt tardifs par rapport à l'Anatolie et à la Mésopotamie, mais elle a été et reste le foyer de nombreuses innovations dans les domaines des sciences et des arts. Elle est à l'origine de nombreuses inventions majeures telles que la boussole, le papier, la monnaie de papier ou la poudre noire. La civilisation chinoise a fortement imprégné toute l'Asie de l'Est, notamment aux niveaux religieux (confucianisme, taoïsme et développement du bouddhisme chan), linguistique (les caractères chinois ont été utilisés dans toute la région et de nombreux mots chinois sont présents dans les langues qui y sont parlées), ainsi qu'artistique (calligraphie, peinture, imprimerie, instruments de musique, arts martiaux).
°°° Politique autour du nom
La république populaire de Chine est souvent appelée « Chine », bien que la république de Chine (Taïwan) revendique également cette appellation dans sa constitution de 1947. La république populaire de Chine s'écrit aussi « République populaire de Chine » avec une majuscule. On écrit 中華人民共和國 en chinois traditionnel, 中华人民共和国 en chinois simplifié, Zhōnghuá Rénmín Gònghéguó en pinyin, prononcé /tʂʊŋ˥xua˧˥ɻən˧˥mɪn˧˥kʊŋ˥˩xə˧˥kuɔ˧˥/.
°°° Étymologie
Tout au long de leur histoire, les Chinois ont utilisé plusieurs noms pour désigner leur pays. Aujourd'hui, le plus utilisé d'entre eux est 中国 / 中國, zhōngguó (prononcé /tʂʊŋ˥kwɔ˧˥/).
Lorsqu'ils envisagèrent l'établissement d'une république, Sun Yat-sen et ses compagnons ne voulurent pas reprendre le terme « zhōngguó », pourtant courant, car il était employé par les puissances occidentales ; ils voulaient encore moins de « Shina » (支那 , terme réducteur utilisé par les Japonais durant les guerres sino-japonaises, imprégné de colonialisme, qu'on retrouve dans la transcription chinoise de Indochine (印度支那, Yìndù zhīnà). Ils décidèrent finalement de combiner les caractères « zhōng » (中 et « huá » (華 chin.trad. 华 chin.simpl.).
Le sinogramme « zhōng » viendrait de « zhōngyuán » (中原 chin.trad. et chin.simpl.) qui signifie « les plaines du centre » en référence au berceau de la première civilisation chinoise situé quelque part entre le fleuve Jaune (le Huang he) et le Yangtsé.
Quant au sinogramme huá, qui peut prendre aujourd'hui le sens de « en fleur », « magnifique » ou « illustre », c'est l'un des éléments de huáxià, terme qui désigne dans les écrits des Royaumes combattants les premiers Chinois, « les tribus de Huángdì et de Yandi ». Qián Mù (錢穆 , historien chinois, considère qu'il s'agit du nom de leur territoire, Hua étant une montagne du Henan et Xia l'ancien nom de la rivière Han (漢水, Hàn shuǐ . D'autres historiens pensent que l'ethnie Xia, qui aurait donné son nom à la première dynastie de l'histoire chinoise, était qualifiée de hua, dont un des sens est « peint », du fait que ses membres se tatouaient.
Ainsi, le terme zhōnghuá fut mentionné pour la première fois en 1894 par Sun Yat-sen à l'occasion d'un discours prononcé à Hawaï. Ce terme est aujourd'hui inclus dans les appellations de la république de Chine (Taïwan) (Zhōnghuá Mínguó ; 中華民國 / 中华民国 et de la république populaire de Chine (Zhōnghuá Rénmín Gònghéguó ; 中華人民共和國 / 中华人民共和国 .
Le mot « zhōngguó » (Chine), ayant à l'origine un nombre de sens restreints, a par la suite pris un sens plus large et désigne désormais l'ensemble du territoire chinois. Aujourd'hui, ce mot fait généralement référence à la Chine continentale (中國大陸, zhōngguó dàlù) ou à la république populaire de Chine (Hong Kong et Macao inclus), plus rarement à l'ensemble formé de la république populaire de Chine et de Taïwan, ce qui correspond alors à une zone économique aussi appelée la « Grande Chine » (Dà Zhōnghuá Dìqū ; 大中華地區/大中华地区 .
°°° République de Chine
La révolution éclate en 1911. Sous la pression d'intellectuels et hommes politiques progressistes, le choix d'un régime républicain est décidé et la république de Chine est proclamée en février 1912 par Sun Yat-sen, chef du parti nationaliste Kuomintang.
L'empereur Puyi, âgé de 6 ans, abdique, le pouvoir ayant été essentiellement dans les mains de l'impératrice douairière Cixi. Yuan Shikai, devenu président, tente de rétablir l'empire à son profit en 1915. Sa mort, en 1916, contribue au chaos économique et politique du pays : la conférence de Paris, en 1919, attribue le Shandong, revendiqué par l'Allemagne récemment défaite, au Japon. Le mouvement du 4 Mai 1919 éclate en signe de protestation.
En 1921, le Parti communiste chinois est créé à Shanghai. Entre-temps, Sun Yat-sen a multiplié les contacts et demandes d'assistance auprès de la jeune Union soviétique. En 1923, il fonde à Canton l'académie militaire de Huangpu, destinée à former une armée chinoise moderne : Tchang Kaï-chek en prend la direction. À la mort de Sun Yat-sen en 1925, Tchang Kaï-chek mène avec succès l'Expédition du Nord, reprenant aux seigneurs de guerre la moitié nord du pays. En avril 1927, il proclame l'établissement de la capitale à Nankin, instaurant la période dite de la décennie de Nankin. Dans le même temps, il rompt avec ses alliés communistes et entame cette rupture avec le massacre de Shanghai, marquant le début de la guerre civile chinoise. La capitale communiste, Wuhan, est reprise en 1928 par l'Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang : le Kuomintang a le contrôle nominal de l'ensemble du pays et obtient une reconnaissance internationale.
Fin 1931, Mao Zedong proclame la République soviétique chinoise à Ruijin. Fin 1934, chassé par l'armée de Tchang Kaï-chek, il entame la Longue Marche (12 500 kilomètres), fuyant vers le Nord avec 100 000 hommes, dont 86 000 soldats de l'Armée rouge. Fin 1935, il se fixe avec les quelques dizaines de milliers de survivants à Yan'an. En 1932, le royaume fantoche de Mandchoukouo dont Pu Yi était le souverain nominal avait été établi par les Japonais en Mandchourie, réduisant considérablement le support industriel du Kuomintang. À l'été 1937, l'invasion massive de la partie orientale de la Chine par le Japon déclencha la seconde guerre sino-japonaise. Menacé par l'occupation japonaise et les mutineries de ses troupes, le parti nationaliste s'allia aux communistes contre l'envahisseur. Exacerbée par le massacre de Nankin en décembre 1937 et les multiples exactions contre les civils, la lutte anti-japonaise fortifia cette alliance jusqu'en 1940, où des conflits entre communistes et nationalistes reprirent épisodiquement.
De 1940 à 1945, un Gouvernement national réorganisé de la république de Chine, instauré par Wang Jingwei, ancien rival de Tchang Kaï-chek au sein du Kuomintang et ancien chef du gouvernement de la République de Chine de 1932 à 1935, collabore avec l'occupant japonais.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis accordèrent une aide financière massive au Kuomintang dans le cadre de l'effort de guerre anti-japonais ; les traités inégaux furent abolis par les Américains et les Britanniques en 1943. En février 1945, la conférence de Yalta autorisa l'Union soviétique, avec l'accord tacite du Parti communiste chinois, à chasser l'armée japonaise de Mandchourie.
En 1947, l'aide américaine, s'avérant inefficace, prit fin. En 1948, les troupes du Kuomintang étaient démoralisées, épuisées par la guerre antijaponaise et la corruption du parti nationaliste. Dès la république soviétique chinoise du Jiangxi et surtout après son installation à Yan'an, Mao Zedong avait rompu avec les principes marxistes-léninistes traditionnels, fondés sur les révolutions urbaines à base ouvrière. Dans les territoires qu'il occupait, il poussait une réforme agraire, menant une guérilla paysanne et ralliant les masses rurales. En janvier 1949, son mouvement avait rallié la majorité du pays et Pékin fut prise sans combat par l'Armée populaire de libération ; elle redevint capitale de la Chine. Entre avril et novembre, la plupart des autres villes tombèrent sans grande résistance aux mains des communistes.
En 1949, les Communistes achèvent de prendre le contrôle de la Chine continentale (achevant en 1950 leur conquête par celle de l'île de Hainan). Les partisans du Kuomintang se replient sur l'île de Taïwan, et quelques îles du Fujian. Ils y maintiennent le gouvernement sous le nom de la république de Chine. Ce gouvernement basé à Taïwan est initialement le seul État chinois reconnu par les pays occidentaux, et conserve le siège de la Chine à l'ONU jusqu'en 1971, date à laquelle la république populaire de Chine la remplace.
°°° Histoire de la république populaire de Chine
Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la fondation de la république populaire de Chine, qui succède à la république de Chine, sur la place Tian'anmen, à Pékin.
Le nouveau pouvoir veut mettre en place un nouvel ordre économique et social à la fois inspiré de l'exemple soviétique et adapté aux réalités chinoises. Dans un premier temps, cherchant d'abord à reconstruire un pays ravagé, il se contente de réformes relativement modérées, inspirées de celles déjà mises en place dans ses anciens bastions du temps de la guerre civile. Le rythme des réformes s'accélère pourtant rapidement, et de nombreuses personnes, soupçonnées de ne pas collaborer avec le régime, sont exécutées.
En 1950, la Chine attaque militairement le Tibet. En octobre 1950, elle soutient activement la Corée du Nord dans le conflit qui l'oppose à la Corée du Sud, en envoyant 1 700 000 « volontaires » combattre les forces américaines et internationales des Nations-Unies. En 1957, prenant acte des insuffisances du régime, Mao lance la campagne des Cent Fleurs : il invite la population à un débat critique. Les critiques formulées par les intellectuels sont parfois très violentes et inquiètent le parti. Celui-ci réplique par une « campagne antidroite » et lance en 1958 le Grand Bond en avant, vaste mobilisation pour la modernisation économique qui se solde par une famine responsable de 15 à 30 millions de morts. À partir de ce moment, Mao, très contesté par certains des responsables les plus éminents du parti, perd de son autorité. De nouvelles politiques économiques sont mises en place sous la présidence de Liu Shaoqi.
En 1966, Mao lance la révolution culturelle, qui lui permet de revenir au pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays contre les élites du parti en poste alors. Une période de chaos s'ensuit. La situation est progressivement reprise en main par Zhou Enlai. Peu après la mort de Mao, Deng Xiaoping, considéré comme le leader des réformistes, parvint à se hisser au pouvoir. À la suite de cela, la veuve de Mao, Jiang Qing, et ses associés, la bande des Quatre, sont arrêtés et jugés et le gouvernement engage des réformes économiques.
En décembre 1978, lors du XIe Comité central du Parti communiste chinois, les dirigeants chinois annoncent qu'ils encourageront les coopérations économiques avec les autres pays et chercheront à obtenir les techniques et équipements les plus avancés du monde. Ce revirement politique marque le début de la politique d'ouverture de la Chine, avec le nouveau concept d'« économie socialiste de marché ». Le leitmotiv des partisans de la réforme économique est l'ouverture progressive du marché chinois, pour parvenir à la constitution d'une classe moyenne urbaine (15 % de la population actuelle) et à l'amélioration du niveau de vie (qui s'est vérifié par une augmentation spectaculaire du revenu annuel, du niveau de consommation, de l'espérance de vie, de l'alphabétisation). Les critiques adressées à ces réformes économiques, émanant généralement des paysans les plus pauvres, des observateurs étrangers et des dissidents politiques, notent que ces réformes ont créé de grandes disparités au sein du pays, une importante pollution, une corruption rampante, un chômage croissant et une mauvaise gestion des entreprises d'État. Certains acteurs de la vie politique chinoise, journalistes et magistrats, critiquent également le manque de réformes politiques vers plus de démocratie.
Le pays adopte progressivement une économie de marché et s'insère de plus en plus dans le système économique libéral mondial. En 2001, il adhère à l'Organisation mondiale du commerce. Toutefois, le Parti communiste chinois en conserve le contrôle politique exclusif et maintient sa politique ferme vis-à-vis de groupes menaçant son hégémonie. Ces opposants sont majoritairement des personnes issues de certaines minorités (notamment du Tibet et du Xinjiang), certains Hans issus de la classe urbaine ou des dissidents vivant à l'étranger. La question des droits de l'homme reste un des sujets les plus sensibles concernant la république populaire de Chine dans l'opinion occidentale.
Stigmatisant les violations des droits de l'homme, la répression des manifestations de la place Tian'anmen, le 4 juin 1989, a entraîné un embargo sur les ventes d'armes à la Chine. L'Union européenne souhaitait en 2005 lever cet embargo. La république populaire de Chine est de plus en plus influente politiquement à travers le monde. Depuis 2010, c'est la deuxième puissance économique du monde, derrière les États-Unis (et l'Union européenne).
°°° Climat
Le climat change beaucoup d'une région à l'autre du fait de la grande taille du pays et de sa topographie complexe : au nord, un climat sec avec de rudes hivers ; au centre, un climat plus tempéré ; au sud, un climat subtropical humide, marqué par la mousson.
°°° Politique de l'enfant unique
Jusqu'au début des années 1970, la Chine connaissait une très forte croissance démographique. Afin de limiter la croissance de sa population, elle a adopté une réglementation limitant la taille des familles urbaines (à l'exception des cinquante-cinq ethnies minoritaires) à un enfant et à deux enfants pour les familles rurales. Le taux de natalité est ainsi tombé de 21‰ en 1990 à 12,4‰ en 2003. L'accroissement démographique est quant à lui de 0,6 % en 2009 contre 1,44 % en 1990. D'après les estimations officielles, environ quatre cents millions de naissances ont été évitées du fait de la politique de l'enfant unique.
Certaines familles privilégiées (notamment dirigeants) préfèrent aussi payer les amendes dont le montant n'a pas été réactualisé récemment. La violation de cette politique par des personnes aisées, des célébrités et des membres du parti communiste chinois a été plus fréquemment réprimée dans les années 2000. Les enfants noirs ou Heihaizi désignent des enfants nés à l'extérieur de la politique de l'enfant unique.
La Chine compte 320 millions d'enfants de moins de quatorze ans. La nouvelle structure par âge de la population a accru considérablement le taux d'emploi qui est aujourd'hui un des plus élevés du monde, ce qui contribue à expliquer les forts taux d'investissement, d'épargne et de croissance économique observés depuis 1980. Mais cette politique de l'enfant unique n'est pas sans poser des problèmes sociologiques et des problèmes futurs avec un vieillissement accéléré de population prévu dès 2030. Du fait du vieillissement de la population et des enjeux économiques, le gouvernement chinois a décidé le 16 novembre 2013 un assouplissement de la politique de l'enfant unique et au moins quatre cas où un deuxième enfant est autorisé.
La politique de l'enfant unique prend fin en 2015. Elle est d’abord remplacée par une limitation à deux du nombre d'enfants par famille, puis à trois en mai 2021, « pour faire face à la forte baisse du taux de natalité et au vieillissement de la population dans le pays ».
°°° Censure
La censure est une routine assimilée dans toute l'infrastructure médiatique et le PCC réagit promptement à toutes les organisations qu'il considère comme une menace pour le régime, comme ce fut le cas lors des manifestations de la place Tian'anmen. Toutefois, la répression que le PCC emploie ou s'efforce d'opérer a ses limites. Les médias ont aujourd'hui une liberté d'action qui, même sans objectif concerté, expose publiquement nombre de problèmes issus de la corruption et de l'inefficacité de sous-cadres du Parti. Bien que les protestations contre le Parti soient illégales, elles surviennent régulièrement au niveau local, sont parfois tolérées et c'est leur médiatisation qui est à son tour interdite. Il existe un ministère de la propagande qui applique la censure sur les moyens d'expression. Le Bureau du film garde le contrôle sur la diffusion des films : il a par exemple fait retirer des salles le film américain Da Vinci Code au mois de juin 2006. La télévision n'échappe pas à la censure puisque le gouvernement a décrété que les dessins animés (en grande partie japonais et américains) seront interdits entre 17h et 20h à partir du 1er septembre 2006. Internet est également contrôlé (toutes les connexions sont filtrées) et de nombreux sites web sont inaccessibles comme freetibet.org (libération du Tibet), YouTube, Twitter, la passerelle Live.com (Windows Live Messenger) ou encore Flickr.
La Chine est classée 177e/180 pour la liberté de la presse par l'organisation non gouvernementale internationale Reporters sans frontières. En 2020, elle est le pays du monde où le nombre de journalistes emprisonnés est le plus élevé. Plusieurs personnalités écrivant pour une Chine démocratique, telles que le militant Liu Xiaobo (décédé en 2017) et la journaliste Gao Yu, étaient toujours emprisonnées en avril 2015.
°°° Défense
La Chine a développé sa bombe A en 1964. Elle est membre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Selon la position officielle du gouvernement de la RPC : « La Chine adopte une politique de défense nationale à caractère défensif. La Chine ne prétend aucunement à l'hégémonie ; tel est l'engagement fait par le peuple chinois devant le monde. » […] « La Chine dispose d'une petite quantité d'armes nucléaires, pour son autodéfense. Elle s'engage à ne pas être la première à utiliser l'arme nucléaire, à ne pas l'utiliser, ou menacer de l'utiliser contre les pays qui ne détiennent pas d'armes nucléaires. »
Créée dans la première moitié du XXe siècle pour chasser l'alliance des huit nations, l'Armée populaire de libération (APL) est selon Radio86 la plus grande armée du monde. Toutefois, étant donné la composition de cette armée, son efficacité potentielle en matière militaire est jugée limitée. L'APL comprend les forces navales et aériennes. Le budget militaire de la Chine représentait officiellement 1,35 % de son PIB en 2005. Ce budget correspond à 7,4 % des dépenses publiques en 2006. La Chine compte augmenter ses dépenses militaires pour l'année 2007 : cette hausse devrait atteindre 17,8 % et s'établir à 351 milliards de yuans, soit environ 34,4 milliards d'euros.
Le budget officiel de l'APL pour 2011 est de 91,5 milliards de dollars, en hausse de 12,7 % sur 2010, chiffre qui, selon de nombreux experts, serait très inférieur au chiffre réel. La Chine s'équipe militairement en prévision d'un éventuel conflit autour de l'île de Taïwan. Des chasseurs tels que le Su-27 et le Su-30 ont été achetés à cet effet, parallèlement à une production locale. La défense aérienne s'articule autour des missiles sol/air ultramodernes S-300, considérés comme le meilleur système d'interception au monde. La RPC est également en train d'améliorer rapidement ses forces blindées en y intégrant des fonctions de ciblage électroniques. L'armée chinoise est la plus grande du monde pour l'effectif engagé avec environ 2,3 millions d'hommes dans ses rangs. Ce chiffre impressionnant est corrélé à la population chinoise, et tend à diminuer dans le cadre général de la modernisation de l'armée.
La Chine se place au deuxième rang des dépenses militaires mondiales. En 2023, « Pékin prévoit de dépenser 1 554 milliards de yuans (225 milliards de dollars) pour sa défense -– ce qui reste environ trois fois inférieur au budget de Washington ». En 2009, les dépenses militaires chinoises représentaient 1,4 % du PIB chinois, contre 4 % pour les États-Unis et environ 2 % pour la France et le Royaume-Uni.
Le budget militaire augmente chaque année de manière soutenue (environ 17 % en 2008 et plus de 14 % en 2009). Et l'on ne parle ainsi que des chiffres officiels déclarés par Pékin, un rapport du Pentagone évalue le budget militaire chinois 2007 entre 97 et 139 milliards. Aussi, d'un point de vue nucléaire, la Chine possède un nombre important de têtes nucléaires actives (Chine : environ 145, Russie : 5 800, États-Unis : 5 113, France : 348, Royaume-Uni : moins de 200), mais fait preuve, du moins dans le discours officiel, d'une réticence à en user ou à entrer dans une course à l'armement nucléaire. On note tout de même les importants défilés militaires chinois où le pays affiche, avec fierté, à sa population et au monde sa force armée disciplinée et ses capacités nucléaires et conventionnelles.
L'image internationale de l'APL a été mise à mal lors des manifestations de la place Tian'anmen, au cours desquelles des protestataires pacifiques ont été tués.
L'APL-3, c'est-à-dire le troisième département de l'état-major de l'Armée populaire de libération dont le siège est dans la banlieue de Pékin, est l'équivalent chinois de la NSA américaine. Il procède à des écoutes dans plusieurs pays du monde.
Par ailleurs la Chine est membre de l'Organisation de coopération de Shanghai.
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