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Date : 03-08-2024 09:09:15
ADIEU AUX LARMES
Aurait-elle eu cent ans de vie, je les aurai vécus aussi, mais...
Aurores boréales silencieuses, glacées, qui brûlez mon cœur
A n'y laisser de place à rien d'autre, rien, ni sentiment d'amour
Ni pitié, rien de vivant, regards, caresses, sourires, rien
Aurait-elle eu cent ans de vie, qu'importe, elle m'a quittée...
Ai-je rêvé ton rire, tes yeux, dis, durant ce temps si court
Où tu serrais ma main, disais des mots-tendresse, emplissais
Mon âme de douceur, de paix. Ai-je rêvé cette étoile d'argent
Partagée avec toi, dis, qui brillait tant, au firmament du Sud
Ai-je rêvé l'amour, les nuits, le vin, et le soleil, et cette vie?
La nuit descend inexorablement sur tous lieux de la Terre
Que la journée passée fût torride ou glaciale. Je suis perdu...
J'ai souhaité vivre, puisque je vis, mais ton absence entame
Le travail de la mort, lente, dérisoire, une blessure aiguë
Qui ne se refermera qu'avec mes yeux, dans trop longtemps
Et j'aurai oublié la lame qui a percé mon cœur, toi disparue
A coups de vagues étreintes lasses, corps à cœurs asséchés
A force de givres carnivores, qui laissent si peu de peau, d'os
A peine la trace d'êtres jadis vivants, heureux, aimant, aimés
J'aurais tout oublié de cette guerre-là que personne ne gagne
Personne, que le néant.
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