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Le cercle des poètes
Auteur : Boobles30 
9/35

Date :    09-09-2024 07:49:48


FUGUE IRLANDAISE

Un cœur qui bat, sang rouge
Et le vert profond, et le gris du ciel
Irlande...
Brumes, lumières jaunes, chaudes, du café
Une bière, et le jeu de fléchettes, paille et cuivre
La voiture noire roule lentement
De flaque d'eau en flaque d'eau
Traçant un sillage léger, qui s'efface presque instantanément
Un nuage vient de cacher la lune
Il n'y a pas un souffle de vent
Une corne de brume mugit
Au loin, au large, au fond de la mer
Rochers, écume, marins
Et le cimetière, aux croix de pierre moussues
Une petite plaque d'émail
Parle d'une vie qui s'est arrêtée
Cette année-là
Un fils vivant au matin,
Un corps perdu le soir
Et la mère
Qui n'a plus la force de vivre
Une autre bière, souffler la mousse
Découvrir son visage, au fond du verre vide
Blafard
Et, à l'intérieur de la casquette
L'étiquette noire aux lettres dorées défraîchies
Une autre bière
J'aurai vingt ans demain.

La voiture noire s'est arrêtée
Serrée entre les murets qui bordent le chemin
Cent mètres, pas plus
Il reste cent mètres à faire, les plus longs
Une grille, une chaîne
Un cadenas rouillé, ouvert, laissé pour compte
Le piano mécanique déroule une chanson à boire
Un autre nuage a remplacé le précédent
Parti vers d'autres horizons
Il ne sait pas
Éclat de la lande mouillée, gorgée d'eau
Puis le noir, pas d'étoiles
La nuit
Un cheval s'agite dans son box
Un homme blond sort du café
Un autre, brun, y entre
Et la porte
Ne s'est ouverte et fermée qu'une fois
Une autre bière
Une fléchette vient de tomber à terre
Cette note-là est fausse, le piano est désaccordé
Fin du voyage
Il n'y a plus de lune
Il n'y a plus de musique
Il n'y a plus cette lumière jaune, chaude
Le café est fermé
Auteur : Boobles30 
10/35

Date :    10-09-2024 08:37:37


HIVER

Elle est libre...

Car je savais ses yeux
Couleur de la verveine
Ne dit pas  merveilleux
N'ajoute pas la peine qui veut

Les collines enneigées s'endorment jusqu'au printemps

Car je savais son corps
Statue de l'Acropole
N'est pas garde-du-corps
N'a pas le monopole qui veut

Et le printemps est loin encore... l'hiver n'est qu'à son début

Car je savais sa bouche
Fruit rouge de la passion
Ne pense pas je couche
Ni vit la transgression qui veut

Il neige encore, un rideau de flocons qui ferme l'horizon

Car je savais son nom
Parfum d'indépendance
N'a pas vraiment l'aplomb
Ni désir d'abondance qui veut

Elle est libre enfin, et mon malheur commence...
Auteur : Boobles30 
11/35

Date :    11-09-2024 15:28:43


ICI

Voilà donc- chose nouvelle- que j’aime même ma fatigue
Et l’acceptant, j’écoute et j’entends tout autrement la vie
J’écoute se dire tes mots, des mots que je ne connais pas
Instants indéfinis, pétris de chair, comme un canal irrigue
Une plaine, l’emplissant de floraisons… et si on le dévie
Il n’y a plus rien qu’un désert, et pour les fleurs le trépas…

J’écoute se dire, pudiques, tes mots qui taisent la douleur
Masquée tel Arlequin, et dessous l’envie de vivre encore
Un numéro qui sera bientôt plus qu’accolade de chiffres
Parole donnée, parole reçue, la vie reprend de la couleur
Faisant reculer un temps ce gris dont le malheur décore
Parfois quelques cheveux, parfois notre âme, qu’il griffe…

De la timidité étonnamment naît un plus profond échange
La vie est faite de tant de cris qu’on aime qu’elle murmure
Qu’elle joue un temps ses gammes moins fort, moderato
Que la paix aille avec ma fatigue, que chacune s’arrange
Nul besoin de canon pour briser tout ce qui nous emmure
Savoir qu’il se peut donc que Mars laisse la place à Erato

Le souffle de la vie efface l’horizon bouché des solitudes
Des regrets cimentant la mémoire, quand le temps a passé
Oui, le souffle de la vie pénètre loin aux tréfonds de l’âme
De nouveaux gestes faisant un sort à nombre d’habitudes
La seconde où l’on sait qu’on va voir le plus dur dépassé
Alors, je suis peut-être fatigué, mais si heureux, madame

D’être en cet instant auprès de vous, ici…
Auteur : Boobles30 
12/35

Date :    12-09-2024 08:12:07


JASMIN

Sur l'oreille, et l'odeur forte, douceâtre, avant de l'avoir vue
Elle, dans cette pièce fraîche, à l'ombre du figuier, jalousies closes...
Jalousie...

Je l'ai aimée, à son parfum, rien qu'à son parfum, sentie
Mais je ne l'ai jamais rencontrée, et ce n'était pas non plus un rêve
Rêver...

Soleil de Tunisie, dattes éclatées, ruisselantes de sucre blanc
Goûter à la chair de ton ventre, et qu'il n'existe rien ailleurs, mais
Partir...

J'en ai ramené un souvenir tenace, évident, le désert
Et la brûlure violente, et la souffrance blanche, à l'infini
Sucre et souffrance, partir, rêver, jalousie...

Ne pas mourir.
Auteur : Boobles30 
13/35

Date :    13-09-2024 08:17:47


JE REVIENDRAI

Je repars vers le nord
Avec plein les yeux de tes paysages
Plein les mains de ton corps
Plein le cœur de ton amour
Je t’aime
Je t’aime de ta confiance
A respirer ton bonheur
Sentir ta tristesse, parfois
Je t’aime de te dire je t’aime
Tout ce que j’ai désiré, tout
Et même au-delà
Quelle beauté, quelle beauté
Cet amour !
Je repars vers le nord
Empli de vie
Je reviendrai, bientôt
Et pour toujours
Auprès de toi
Auteur : Boobles30 
14/35

Date :    14-09-2024 08:35:47


JE VOULAIS TE DIRE

Je voulais te dire, mon aimée, cette belle nuit et le temps enfin venu
De la liberté, ton cœur ouvrant la porte de la geôle où j’étais détenu.
J’ai attendu longtemps, je me suis approché lentement, en douceur,
Et ne rien perdre de l’émotion, à sentir s’ouvrir peu à peu mon cœur.
Ton corps offert, tes cris, tes yeux extasiés ont hanté mon sommeil
Laissant au fond du lit le parfum de ton amour si tenace qu’au réveil
Je m’en sens imprégné... L’aube est là, et je désire, c’est si étonnant
Qu’il dure à l’infini des nuits de soie pareilles où nous serons amants.

Je n’ai connu avant toi que des nuits sans âme, passives, trop sages
Loin de cette vie bouillant en toi, tes rires fous, tes baisers sauvages.
Usé d’espoirs vains, parlant à tort d’amour quand j’aurais dû me taire,
Ne restait le jour venu que des rêves enfuis et le misérable inventaire
De ces femmes venues s’agripper à mon radeau, leurs regards vides,
Brisés, solitudes et défaites annoncées, pour quelques mantes avides.
Je dérivais dans ces mers mortes, n’ayant pour cap qu’un néant infini
Ignorant l’amour, tout lendemain, avant de commencer, était déjà fini…

Et ce jour, mon cœur en errance a trouvé avec toi son port d’attache.
Auteur : Boobles30 
15/35

Date :    15-09-2024 10:10:57


JO

Tu étais…(ce passé-là m’agace !)
Tu étais
De tous les combats
Même ceux perdus d’avance
Tu t’en foutais
Il faut se battre, disais-tu, sinon…
Et le silence
Sinon on meurt, pensais-je
Ça remonte, maintenant, ces pensées
Et l’âge ? On en parlait
Ah, l’âge !
Ça te faisait rire
Il n’ y a pas d’âge, ça ne compte pas
Il faut se battre
Se battre, résister, c’est tout
Je ne vais pas chercher de rimes
Pas envie
Ça ne rimerait à rien
Je ne vais pas pleurer
On a eu tant d’occasions
Les larmes se sont taries
Toi, tu disais : on avance
Et si on tombe, on se relève
Dix fois s’il le faut, ou plus
Si on lâche
Eux ne lâchent pas, jamais
J’en aurai appris des choses, avec toi
Inimaginables,
Le courage, face aux matraques
Les gaz rongeant les poumons
Tenir, lever le poing
Ne pas reculer, jamais
Avancer, avancer
Des moments inimaginables,
Et pourtant, on gagnait quelques mètres
Mais on reculait, en criant
Devant les hordes blindées, rageuses
En se disant : Plus tard
On les aura plus tard
Un jour.

Jo, tu n’étais pas fait pour vieillir
Un destin, parmi d’autres
Quelqu’un là-haut
A envoyé cette saloperie de virus
Tu n’as pas reculé
Là non plus
Tu t’es battu jusqu’au bout
Contre ce virus assassin
Qui t’a évité de voir s’écrouler
Ce monde à bout.

On n’oubliera pas.
Auteur : Boobles30 
16/35

Date :    16-09-2024 08:06:48


JUIN

Comme l'océan, quand la vague arrive
Il faut la prendre
Quand elle s'en va, il faut la laisser
Je me disais...
Et je me sens pourtant aujourd'hui
Comme une vieille paire de lunettes brisées,
Pour ne pas dire un coeur.

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