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Le cercle des poètes
Auteur : Boobles30 
17/63

Date :    13-08-2024 09:34:18


22h19…

22h19, lundi
C’est une heure impossible
Un horaire de train, tiens
Un jour pas possible, non plus
De ceux qui commencent
Une semaine, longue
Longue,
Le train, c’était hier
Ou je ne sais plus quand
Le retour
La fin des vacances
Quelles vacances ?
La mer, grise
La pluie
La pluie, encore
L’orage
Il fait chaud, trop chaud
La buée, sur la vitre
Mon demi à moitié vide
Comme moi, vidé
Vidé
22h19, j’écris
Ecrire, c’est comme un orgasme
Ca vient, sans prévenir
Ca ne se calcule pas
Ca se simule, aussi, « Bonjour, ça va ? » :
Qui écoute jamais la réponse ?
Papier blanc
Encre noire
Idées noires
Nuit blanche
Qui écoute ?
Ca va, ça va, oui
Non, ça ne va pas
C’est lundi
Il pleut, la nuit est glauque
Feux clignotants, phares brouillés,
Enseignes de néon blafardes
Le café est vide, ou tout comme
Un type accroché au bar
Le serveur qui s’endort
En essuyant des verres
Les vacances, la mer
La mer, j’aurais dû…
J’aurais dû quoi ?
Ne pas rentrer, rester,
Aller nager, ah ah,
Nager !
Je coule
La pluie, sur la vitre
Putain de temps
Pourquoi ?
Pourquoi est-elle partie
Sans un mot,
Même pas un cri, une lettre
La mer, grise,
La chambre, vide
Plus rien
Rien du tout
Personne
22h19
Lundi
C’est fini
Le vide
Et la grande ville,
Et la pluie, la nuit
Et la solitude,
La solitude…
Auteur : Boobles30 
18/63

Date :    14-08-2024 15:49:33


1988…

J’aurais fini par dire oui, un jour: la vie n’existe pas
A force, à force - oh! ce mot! - de ne plus rien sentir
A force de ne plus rien voir, de ne plus rien entendre
De ressentir ce genre de faim que calme aucun repas
Croire tant en ce que je disais, sans cesse me mentir
Toujours aux aguets, tendu, ne sachant me détendre
J’aurais fini par dire oui à la mort, occupée par ailleurs…

Il s’est passé ainsi tant d’années, longues ou courtes
Je ne puis rien en dire aujourd’hui, de là, à ma place
Le temps est autre, qu’on veuille que la vie s’arrête
Où qu’elle dure, que rien ne fasse qu’elle s’écourte
Finis ces appels désespérants à la fin, que remplace
L’amour que tu m‘offres, miracle que tu sois prête
J’aurais fini par dire oui à la mort, occupée par ailleurs…

Des années à compter le temps, mois, jours, heures
Souffrances d’hier, bonheur aujourd’hui, tout autre
Est la vie, il a suffi d’une seconde, que tout change
Même si tout a commencé en des aubes antérieures
La première seconde de l’année ressemble à l’autre
De l’année d’avant, mais je n’en ferai pas l’échange
J’aurais fini par dire oui à la mort, occupée par ailleurs…

Premier jour de quatre-vingt huit, quatre-vingt sept
Est fini, avec tout ce que furent les années d’avant
Tout change, plus de peurs, je ressens la délivrance
J’étais solitaire, voilà que j’aborde un autre concept:
Toi, et vivre, vivre une autre vie, alors qu’auparavant
N’existant pas, la vie n’avait pas tant d’importance
J’aurais fini par dire oui à la mort, occupée par ailleurs,

Elle aurait bien fini par s’occuper de moi…
Auteur : Boobles30 
19/63

Date :    17-08-2024 08:55:09


BONHEUR

Les étoiles dans tes yeux, ma lumière,
Face à ton sourire, le soleil est éteint,
Si j'avais une église, une seule prière
Elles seraient les plus belles, j'atteins
L’île dans la tempête, l'oasis au désert
Et le temps pleure, à s'envoler si vite
Nos souffles réunis, ce doux concert
La chaleur de ton corps, tu m'invites

Au pays du bonheur permanent...
Auteur : Boobles30 
20/63

Date :    19-08-2024 17:24:34


CHAT SAUVAGE

Tu as sûrement raison, petite,
J'écris, tu lis et puis tu pleures, tiens,
Tu dis: "c'est beau, c'est triste"
Mais elle est partie loin, tu sais, si loin.
Je ne connais pas ce pays-là
Et toi non plus, petite,
Et toi non plus...

Elle est partie, cette encre est noire.
Alors, forcément, ce que j'écris est noir,
Tes yeux aussi, j'ai vu, j'ai vu aussi
Ce diamant d'eau, qui brillait, au coin
De ta paupière, et a glissé sur ta joue...
Un pays très loin que tu ne connais pas,
Et c'est tant mieux, petite, et c'est tant mieux...

Hé, quoi? Tu souris, à présent?
Un sourire léger, minuscule,
Tu me dis quoi, des mots que je ne peux entendre.
Tu as vingt ans et j'en ai mille,
Et ce pays-là que tu m'offres
Est plus loin encore que celui où elle est partie
Beaucoup plus loin...

Oui, c'est ça, c'est la musique.
On ne se dit plus rien, silence au-dedans
Et silence au-dehors, la rue s'endort.
La nuit descend, c'est l'heure en équilibre,
J'allume une petite lampe, un petit soleil.
Tu as vingt ans, des yeux noirs,
Dis, ne me regarde pas comme ça,
Je n'ai qu'une vie, je ne suis pas un chat...

Je ne suis pas sauvage.
Auteur : Boobles30 
21/63

Date :    20-08-2024 18:28:27


CHÂTEAU-FORT

Encore une fois, je me suis noyé dans tes yeux
Tes yeux-tendresse, tes yeux-caillou
Je ne suis qu'un pauvre hère, et je ne comprends rien
Pourquoi?
J'ai appris... 
Non, j'ai dit: j'ai appris de ceux qui voulaient que j'apprenne
Leurs leçons, il ne faut pas les décevoir
C'est mort, même si ça paraît encore vivant
Je suis libre, 
Je ne l'étais pas avant, mais c'était avant
Et encore avant, même, plus avant encore
Tes yeux-misère, ton monde
Parfois un sourire, tu ne t'y attends pas
Comme un grand coup de jet d'eau qui lave les trottoirs
Qui efface le sang
Il faut que ce soit propre, propre, brillant
Ça plaît, ça donne la mesure
De ce que nous sommes, ternes, termites, terribles
Et ravagés

Une guitare crie, et pourtant la nuit n'est pas tombée
Déjà les gitanes dansent
Les notes déchirantes font onduler leurs corps
Un enfant mouille du pain rassis de ses larmes
Je n'ai pas dit mon mal, je n'ai rien dit, je ne sais pas
Je préfère ignorer ce mal qui me ronge
Ça claque en ma tête, comme un drapeau
Misère opaque, gluante,
Tes yeux-bouée
Tes yeux-noyade
Verts
Gris
Verts
Verts, vagues,
Non, ça n'est pas vrai
Il y aura encore ce soir une belle nuit
De belles étoiles, et des mains enlacées, et des baisers
Des yeux ouverts, encore
Avant que tes mots frappent, comme des balles de fusil
Tes yeux-misère
Sirène, mirage
Gouffre, souffre 
Soufre, enfer
Enfer patiemment construit, d'habitudes en attitudes fausses
Pauvre petit château-fort
Pompeusement baptisé "la vie"
Je m'y tenais reclus, c'était presque devenu normal
Et, au pied des murailles, la mer, qui les ronge
Les sape, et va les abattre
Un jour
Bientôt
La liberté, oui, la liberté de ne rien faire
J'arrête
Je n'en peux plus
Tes yeux
Tes yeux...

Auteur : Boobles30 
22/63

Date :    21-08-2024 16:57:29


CONNAISSANCE ET POUSSIÈRES

Mais qu'ai-je dans les mains, présentées paumes ouvertes
Face à cette mer si bleue, bordée par des montagnes grises,
Cette mer qui offre aucune prise à mon regard, que ses vertes
Ondulations lascives d'écume calme forcées par quelque brise,
Éternelles, d'avant notre pensée, d'avant notre existence...

Mais qu'ai-je dans le corps, aimée, nu et offert au vent
Au vent et au soleil, comme une vision, forcément inconnue.
Un cœur, un organe qui bat, source et refuge de sang, vivant,
Puisque ma tête vit, et pense à cet instant, pratique reconnue...
C'est de cœur que l'on parle, c'est l'esprit qui fait la différence...

J'écris sous les regards, qui tous impliquent autant de pensées
Fortes ou banales, questions, visions sans commentaires, plats
Électroencéphalogrammes d'êtres vivant leurs vies désespérées,
Aux visages si pâles, pour qui aucuns soleils n’ont plus d’éclats
C'est de vie que je parle, et je sais à peine d'hier que je respire...

J'ai un appétit d'air, d'espaces, de garrigues et de flots calmes
J'ai l'envie d'aimer, de découvertes, comme de ton corps ce soir,
D'étranger aussi, pays blancs de givre ou pays verts de palmes
Que des hommes et des femmes font vivre, et ce secret espoir
De soleil vers le nord, de pluies au sud, enfin un autre empire...

Changer la vie, là où rien n'existe plus, royaumes de solitude,
Mes mains tendues, mon souffle court, et mon corps en jachère, 
Je n'attendais que toi, je ne savais rien, gardant pourtant l'attitude
Me rendant vivant dans ces pays si froids où la vie n'est pas chère
Ne vaut pas plus qu'une goutte d'eau, ou qu'un grain de sable...

Faire que nos rêves, tous sans exception, deviennent réalité,
Et cette réalité, aimée, éblouira nos rêves, même si c'est difficile.
Aucun jour qui se lève prétend, hors sa beauté, à d'autre qualité,
Beauté qui réside en la violence de la nature, comme un codicille
Rien n'est sans son contraire, connaître le déséquilibre rend stable

La connaissance que nous sommes poussière fait notre grandeur

Et notre éternité...
Auteur : Boobles30 
23/63

Date :    22-08-2024 08:54:12


CONVERSATIONS SECRÈTES

Ils sont là, devant moi, accoudés, agrippés au comptoir
Elle aussi… et d’autres, auprès de moi, sur la banquette, les chaises.
Ils consomment. Ils consomment leur vie, s’abreuvent de leur histoire,
Ils se parlent et s’entendent si mal, dans le bruit, et pourtant à l’aise.
Et le silence des mots qu’ils pensent, et ne se disent pas…

Et puis ils fument, brouillard bleu qui vire bientôt au gris
La fumée qui les rend plus encore impalpables, minuscules, petits.
Le comptoir vogue, comme chaque fois, le premier voyage. Ils ont pris
Ce navire, espérant arriver à bon port. Mais ils sont mal partis,
C’est la route du Nord, l’hiver. Et l’iceberg, quelque part, n’est-ce pas…

Sur le carrelage tombent les cendres, neige noire, mortelle,
Rien n’y survit, trop chaud, trop froid, jamais la bonne température.
Les mots comme des feuilles mortes, les souffles qui givrent. Et elle,
Elle qui ne bouge pas, se tait. Elle reste là, posée, elle n’a plus d’allure
Et saute par-dessus bord, se libérant avant que le navire s’enfonce…

Les lumières pour la fête, l’enseigne «Maryland»- je ne l’invente pas,
Et le bruit s’amplifie. Il faut que la vie passe, on n’en sort pas vivant .
«Écoute la mer» disait-elle… dans un faux coquillage, en ne mentant pas,
Aurais-je vécu un rêve, vivrais-je un «après», comme il y eut un «avant»?
Le comptoir avance dans la nuit, pas de lune, pas de chance, pas une once…

On ne demande jamais aux passagers s’ils savent tous nager,
Leur offrant secrètement l’occasion, pour une fois, d’aller toucher le fond.
Passer à la postérité, barrer d’un trait de plume leur nom, et ce temps étranger,
Où ils avaient encore les pieds sur terre, abrités des tempêtes sous un plafond,
Un toit pour l’un, le ciel pour l’autre, et je ne saurai dire quel était le plus riche…

Conversations secrètes, je n’écoute pas ce qui se dit, j’entends plutôt
Les maux qui ne se disent pas… et le comptoir, avec son équipage, s’éloigne
Dans la nuit noire, guidé par un pâle étoile morte, qui s’est levée très tôt,
Bien trop tôt. Je sais ce qu’il en restera: un tableau, gris et noir, que soigne
Ce peintre amateur, qui ajoute une étoile brillante, et qui, de ce fait, triche…

Il n’y a plus rien à faire, le titre, la nouvelle sont déjà imprimés.
Ils sont vingt, environ, sans elle, avec moi, tous embarqués, dans la joie.
Maquillées les souffrances, allons vers le soleil, l’Europe est déprimée?
Allons vers ce Nouveau-Monde, oublier les horreurs dans lesquelles elle se noie,
Sans connaître encore le pire, sombrant dans le vert sombre, profond, liquide…

Le souvenir du quai, perdu, de ces mains qui, lentement, s’agitent,
Pareilles au vol d’oiseaux de mer, et s’effacent, laissant la place à d’autres.
Levons nos verres… à notre santé, nos espoirs, nos vies qui nous quittent ,
Tout ce que l’on ignore. Lumières et bruit, on s‘apostrophe, on se vautre
Dans les plaisirs, dans la musique, les rires et l’alcool; Dans le vide…

La mer vient de se refermer sur le navire. La porte du café aussi.





Auteur : Boobles30 
24/63

Date :    23-08-2024 14:34:26


COQUILLAGE…

Dans le sable, tu as choisi un coquillage
Tout de nacre irisée, ouvert, plus du tout défendu
Coquille parsemée de piquants - je sais que je resterai sage
A écouter mon cœur, pour être entendu

Tu as tendu la main, et tu me l’as offert
Tu me regardes, je baisse les yeux, et je n’ose pas voir
Comme tu es, les lèvres tremblantes - comme tu as souffert !
Entendre ta souffrance, te redonner l’espoir

Selon comme je le tourne, face ou dos
Le coquillage est ouvert ou fermé, et c’est pourtant le même
C’est un chèque au montant effrayant, qu’on signe pour endos
Qui peut encaisser ça, c’est là tout le problème

Lui t’a prise…. et, comme il s’est laissé attraper
Tu as caressé le coquillage, de l’autre, tu as été blessée, blessure
Indélébile, mortelle… un tombeau de sable ne pourra jamais enterrer
Ce que tu as subi, cette horrible meurtrissure

On dit que ce qui nous arrive a toujours un sens
Selon ce que l’on donne, ou comme on prend
Dire ce que l’on ressent, ce que l’on pense… dire ce mal aurait un sens
Coquillage vide, âme brisée, chacun comprend

Que je n’écrirai pas le mot qui signe ta souffrance

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