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Le cercle des poètes
Auteur : Boobles30 
25/63

Date :    26-08-2024 10:51:35


COULEURS

Je t’ai vue, et déjà je quitte les brumes grises du nord
Pour d’autres couleurs, eaux de jade comme tes yeux
Femme du beau pays d’Oc, de ce soleil d’or qui tord
Les troncs d’oliviers, brûle les pierres, bleuit les cieux
J’aime ces jades, ces ors, ces bleus, je t’aime et j’aime ton pays…

D’autres couleurs… ma vie s’éclaire, comme les toiles
De Monet, lumières de la lune sur nos toisons, parures
Offertes, le soir venu, à nos regards, nos mains, étoiles
Réunies, tienne et mienne, je vis de tes caresses si sûres
J’aime ces jades, ces ors, ces bleus, je t’aime et j’aime ton pays…

C’est fête chaque jour, c’est joie depuis notre rencontre
S’estompe enfin la nuit qui encrait nos solitudes de pierre
Toi et moi refugiés en des rudes forteresses bâties contre
L’amour, et que nous avons su tous deux mettre à terre
J’aime ces jades, ces ors, ces bleus, je t’aime et j’aime ton pays…

Nous avons vécu sur nos chemins de profondes douleurs
Des plaisirs faciles masquant parfois les temps de dureté
C’est passé aujourd’hui, c’est le chaud dans nos cœurs
Simplement, comme ces simples couleurs et leur pureté
J’aime ces jades, ces ors, ces bleus, je t’aime et j’aime ton pays

Ce pays où je désire vivre avec toi le reste de ma vie.
Auteur : Boobles30 
26/63

Date :    27-08-2024 14:51:52


DES BLEUS GRANDS COMME LE CIEL

La poussière dans les rues, sur la route
Et le soleil glacé, presque, d'être aussi fort
Les maisons de parpaing, inachevées, la croûte
De crépi, parfois, et parfois rien, il sort
Comme une odeur de pauvreté d'argent, de richesse de vie…

Figuiers de Barbarie, et oliviers, et... rien
Terres en jachère, et puis tous ces enfants
Qui rient, qui courent après le vent, après un chien
Derrière la vitre du car, dans un air étouffant
Se déroule un paysage d'ailleurs, loin, très loin de tout…

Palmeraie, un âne qui broute, et trois chameaux
Café maure bondé d'hommes affalés ou gesticulant
Garages graisseux, épaves abandonnées, les hameaux
Vivent et meurent au rythme de l'Afrique, languissants
Je vais vers le sud, plus loin, vers un improbable horizon…

Cinq heures au minaret, résonne le chant fragile du muezzin
Ils sont là, à genoux, les gestes coutumiers des prières
Une femme voilée et une petite fille, devant un magasin
De balais, de bouts de chandelle, de paniers, de lanières
Un improbable horizon qui n'existe pas, chemin sans fin…

Voilà le soleil qui décline, le car ralentit, la ville apparaît
Tapie au creux d'une colline dévastée, les pieds dans la mer
Et le retour de la mélancolie, la même qui me prenait
Là-bas, hier, autrefois, était-ce la réalité, ou une chimère
Ai-je vécu cela, ton corps, ton âme offerts et puis plus rien,

Rien que ce vide insolent que je viens confronter au désert...
Auteur : Boobles30 
27/63

Date :    28-08-2024 14:12:23


DÉSIR-CORAIL

Le vent léger qui bruisse, de la mer aux cimes des cyprès
Et le soleil couchant, couleur de chair
Sur les remparts dressés de la vieille Aigues-Mortes
Deviendrai-je un nuage, un soir, un de plus
Quand la mémoire de nos enfants n'aura plus de raison d'être
Quand le marcheur insignifiant s'arrêtera, enfin
Une auberge est toujours un lieu que l'on quitte
Entre alors dans votre cœur la ténébreuse nostalgie
Deux bras tendres et blancs reposés, sur le lit
Entendre le chant rauque d'une tourterelle
Dans la cour ombragée, à l'arrière de la maison
Où je ne suis jamais allé, mystère...
La table est restée telle qu'à la fin de leur repas
Qui étaient-ils donc? J'entendais leurs chansons...
Boire en renversant la tête, yeux au ciel, lentement
S'offrir, statufié, les plaines de Russie
Le soleil couchant sur les remparts de la vieille Aigues-Mortes
J'ai vu, senti cette fois cet instant suspendu
De la séparation. Il le fallait, si le cœur bat encore
C'est la vie qui veut ça et, comme la nuit vient,
Le sang rouge du toro maquille le sable de l'arène
Puis tout se tait, plus rien n'existe, heure limpide...
Qui dira jamais la douleur du poète qui trace
Le dernier mot de son dernier poème, qui dira:
"Mes yeux ne sont plus rien, voilà mes mains inertes,
J'étais juste un passant dans votre âme rendue".
La femme aux seins de marbre qui vendait du sel
Nos lèvres asséchées qui imploraient sans cesse,
Sans cesse un baiser impossible. Elle a pris l'autoroute...
Le soleil couchant sur les remparts de la vieille Aigues-Mortes
Quelques miettes de pain aux oiseaux batailleurs
La sirène d'un bateau quittant le port, vers l'Est
La brume existe, même si elle est inconnue en ces lieux
Inconnue des varans de la Terre de Feu, 
Eux-mêmes inconnus des pêcheurs d'Islande...
Ma vie est un long cri
De souffrance, parfois de plaisir, différences infimes
Si du fond de mon lit je pleure, solitaire
Mes larmes n'ont pas d'intérêt pour elle
Pas plus que le spectacle de hautes chutes d'eau
Au fond d'une forêt équatoriale, et des gouttes sur les feuilles.
Rien n'a plus de sens, vraiment
Hormis tes yeux de jade, plantés dans les miens
Pour me dire: "plus rien ne va"
Plus rien n'a de sens, tout brûle, comme le soleil
Tout refroidit aussi, l'amour comme les pierres
Les pierres des remparts de la vieille Aigues-Mortes
Morte d'avoir été, et perdu le souvenir
D'avoir eu les pieds dans la mer, belles promesses
Morte de n'être plus qu'errante dans les vastes plaines
Morte d'avoir aimé, et d'avoir perdu l'objet
Unique, intense, fauve de son amour
Comme de son existence, intimement, étroitement liés
Je vis encore parce que j'aime, parce que je t'ai aimée
Sur mes pauvres murailles, à peine mises à bas,
Sur ce tas de pierres informes, posé à tes pieds
Se couche un soleil pâle, triste
Rien n'a plus vraiment d'importance
Et le froid gagne, comme la nuit descend
Auteur : Boobles30 
28/63

Date :    30-08-2024 07:15:31


DIALOGUE AVEC PABLO NERUDA (LA NUIT DANS L’ÎLE)

J'étais aveugle et sourd, voilà que je t'entends, que je sais lire
Et tu m'offres de si beaux poèmes, et je ne suis plus jaloux
J'étais silence fermé, et même le silence, ce jour je peux le dire
Pablo, tu sais, voilà deux cœurs et c'était deux cailloux

"Toute le nuit j'ai dormi avec toi", et cela grâce à elle, elle...

La terre leur offrait toutes ses beautés, et le ciel ses étoiles
La musique des sources, des arbres, jouée par l'eau et le vent
La danse des montagnes et de la mer, et la neige, et les voiles
J'ignorais que j'ouvrais les fenêtres de mon calendrier d'Avent

"Près de la mer, dans l'île", et cela grâce à elle, son île...

Elle m'écrivait alors son espoir, et sa lumière a éclairé ma nuit
Tu vois, Pablo, la nuit je ne l'aimais plus, c'était une habitude
Une compagne froide qui vous prend, et puis la mort s'ensuit
Son compagnon à elle, tu sais, n'en était pas non moins rude

"Sauvage et douce tu étais, entre le plaisir et le sommeil,
entre le feu et l'eau", et cela grâce à elle, auprès de moi...

Noël est arrivé, le jour se lèvera encore, bientôt, sur le Chili
J'ai ouvert la dernière fenêtre du calendrier, comme le mien
Je lis tes vers, elle me parle et je n'ai plus peur, j'étais avili
Torturé et tortionnaire, c'est sa victoire, son combat, le tien

"Très tard peut-être", et cela grâce à elle, on a le temps...

On dit que c'est l'hiver, Pablo, il neige là-bas en septembre
Des fusils barricadaient ma porte, elle est entrée par la fenêtre
La dernière du calendrier, et m'a réveillé, son parfum d'ambre
Je vais être enfin ce que je voulais être, simplement être

"Nos sommeils se sont-ils unis", et cela grâce à elle, vivants...

La mort, Pablo, annoncée en ce mois de givre, de glace là-bas
Le mienne, dont on ne parlera pas, avant même que je meure
La beauté de cette femme entrevue quand tu étais à bas
Puis de nouveau vivant, sa beauté, oui, offerte à son heure

"Par le sommet et par le fond", et cela grâce à elle, au plus haut...

Le calme trop calme, pesant, la paix des armes, la solitude
Cette paix connue trop de fois, et aussi ces guerres homicides
Pablo, tu dis si bien l'amour, je n'ai pas la même gamme, l'étude
Ces mots tuent les enfants du malheur, justes infanticides

"Là-bas comme des branches agitées par le même vent",
Et cela grâce à elle, j'avance...

Retrouver le sens de l'arbre, du tronc, des racines, des feuilles
Des branches, ce que je suis, le ciel au-dessus, les pieds sur terre
Nourri par toi, Pablo, caressé par elle, fasse qu'elle le veuille
Et respirer, et dire: aujourd'hui, c'est la mort qu'on enterre

"En bas, comme rouges racines se touchant", et cela grâce à elle,
Sang rouge, le sien, le tien, le mien,
Auteur : Boobles30 
29/63

Date :    31-08-2024 08:21:23


DISPARU…

Le soleil se lève à peine, lentement, paresseux
Tu ouvres les volets et dans les hautes ramures
Nous regardons un écureuil gambader, heureux
Et bientôt la bonne odeur de café, tu murmures
Une chanson, je me sens homme, la belle nuit…

La belle nuit, et la douce journée qui s’avance
Emplie des souvenirs de nos rires, nos baisers
La plénitude, respirer, et ressentir cette chance
De nous être rencontrés, nous métamorphoser
Fin de ces solitudes, toute la peur qui s’enfuit…

Le soleil est levé maintenant, mais je suis parti
Ou bien était-ce toi, qu’importe, le ciel est vide
Mais où sont nos étoiles, plus rien n’est assorti
Le bleu du ciel, l’or de tes yeux, un goût acide
Mine ma bouche, est-ce la fin, déjà, le silence…

Le soleil est très haut, et là-bas, dans l’arène
Retentissent les cris, le toro noir racle le sable
Tu es là, au premier rang, et ce qui t’y amène
M’est étranger, je me sens tellement misérable
Doublement écarté, par la vie, et ton absence…

La nuit est venue, à présent, la ville s’endort
Tes volets refermés, et les écureuils à l’abri
Je me retrouve perdu, moi qui me sentais fort
Ce matin-là, tu as raconté ta journée, tu as ri
Et je ne vois que la fin du jour, du toro, la mort
D’un amour si fragile qu’un rien l’a emporté…

Quelques heures écoulées, et il a disparu.




Auteur : Boobles30 
30/63

Date :    02-09-2024 16:14:49


EAUX TROUBLES

La longue promenade, bitume, béton, massifs de pierre
La longue promenade, rideaux tirés, pas âme qui vive
Jouent le vent, le sable, ensemble, en l'air et par terre
Un pâle soleil blanc noie le tout, que la misère avive...

Une grille rouillée, une enseigne tombante, qui bat
Un chat gris traverse les jardins laissés à l'abandon
La mer, là, devant moi, un grand pétrel blanc s'abat
Dans l'écume, plumes lissées, dans le vert édredon

Le vent et le sable, peintures qui s'écaillent lentement
Et rident les maisons vieillies de longtemps, le décor
Ce théâtre mort, spectacle annulé, affiche qui ment
La mort, parfois c'est le taureau, parfois le matador

Pas un bruit, et je n'entends pas le vent, ni la mer
Absent de tout, perdu dans cet immense paysage
Y a-t-il eu ici un jour quelqu'un qui ne fût pas amer
Et préféra aimer à tuer, qui fût moins fou que sage?

Une feuille de journal vient frapper mon pied, frileuse
Repart vers un destin inconnu, probablement sans fin
Blanc, noir, encre, papier... Les mots d'une chanteuse
Des paroles qui me reviennent: Emmène-moi enfin

Emmène-moi loin d'ici, loin de l'hiver. 
Auteur : Boobles30 
31/63

Date :    03-09-2024 08:49:18


ÉCRIRE SANS FIN

Écrire des mots d'amour
Avec des larmes
Comme de l'encre invisible
Que personne ne peut lire
Une histoire sans fin, et même sans "à suivre"...

Écrire l'amour, et puis penser "toujours"
Penser la paix, mais aiguiser les armes
Se croire invulnérable, trouver une cible
Dans l'autre, qui n'est que vous
Enfin ne penser à rien, rien d'autre que survivre...

Écrire, parce qu'on ne peut dire les mots
Les dire à celle à laquelle ils s'adressent,
A celle qui les attend... ou pas
Crier dans le vide, se taire
Enfermé, pris dans un bloc de ciment
Passer jour après jour, heure après heure
A remonter à l'aube, la rencontre, la naissance
Écrire... je ne le ferai plus, et le refaire encore
Désirs qui pressent de continuer, ou d'en finir
De passer à autre chose, quoi?
Phrases qui coulent, je coule
Il n'y a pas de mots, il n'y a plus rien
Qu'un cauchemar, et je ne me réveille pas

Je me réveillerai pourtant, ou serai mort
Ou plus vraiment vivant pour les autres
Qui comprennent si bien ce que je ne comprends pas
Tout ce qui ne va plus, est-ce que je l'aime
Est-ce que je lui fais mal, est-ce que je la détruis
Qu'est-ce qui me dirige, qu'est-ce que je conduis
Ai-je assez avancé, ai-je trop reculé?
Des questions, et des pas vers le vide
Rien que j'essaime, à chacun de ces pas
Rien que des lambeaux de ma vie
Ce que j'ai aimé, ce que j'ai détesté
Rien n'a plus de sens

Suis-je l'écran, suis-je l'acteur, suis-je l'histoire?
Pas de réponses
Assez, assez des doutes, des peurs
De ces tortures
Les mots se perdent, je n'ai plus d'existence
Plus d'envie, tiens, même plus une ligne

Et cette strophe sera sans suite
Comme cette histoire…

Sans fin.
Auteur : Boobles30 
32/63

Date :    04-09-2024 07:58:34


ELLE…

Voici une requête, l’espoir d’exorciser ce qui me damne
Les blessures que m’infligent vos yeux bleus, magnifiques.
Que pourriez-vous me conseiller, qui guérisse mon âme
De votre regard aux couleurs d’eau de lagon du Pacifique,

Ces regards dévorants qui font de mes nuits les écrans
Des cinémas de mon enfance, quand je rêvais d’aventures
Je ne dors plus, ces images s’effacent, disparaissent dans
Un brouillard d’argent, à croire que jamais rien ne dure…

Regards envoûtants, me changeant en triste marionnette
Dont vous tenez les fils sans le savoir, la laissant pendre
Sans vie, cherchant quelque sourire, et les jolies fossettes
Au coin de vos douces lèvres de fée, que j’imagine tendres.

Votre crinière blonde, aux reflets d’or qui captent le soleil,
Tout comme s’il y cherchait quelque mystère, la lumière
Qui se moque des heures, jours et nuits, ces tons de miel,
Comme si cet or-là n’existait que pour vous, toute entière.

J’aime votre peau diaphane, ce visage de madone, qu’une
Légère roseur balaie parfois, si je vous observe un peu trop.
Votre allure, la légèreté, la grâce de vos gestes, qu’aucune
Gazelle n’aura, fût-elle lancée en un intense et fou galop.

Quel remède m’allez-vous trouver, ma belle magicienne
Qui soigne ce sentiment brûlant qui consume mon cœur,
Me laisse sans voix ni forces, paralysé ? Que j’obtienne
La faveur de partager avec vous un moment ce bonheur,

Vous voir, vous entendre parler, rire, purs moments de vie,
Est-ce si demander? Implorer mon étoile, au ciel accrochée,
Quoi faire d’autre pour vous convaincre, vous donner l’envie
D’approcher votre étoile, qu’elles soient côte-à-côte nichées,

Un court instant, une heure, un jour, ou pour l‘éternité,…

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