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Le cercle des poètes
Auteur : Boobles30 
33/63

Date :    05-09-2024 07:58:27


ENTRE CHIEN ET LOUP

Il n'y a pas de brouillard, et pourtant je ne te vois plus
C'était trop fragile, une cigarette devenue de la cendre
La fumée monte au plafond, tel un ange qui passe, gris 
Et cette poussière de solitude qui envahit ma mémoire...

J'entends une chanson triste, sans paroles, à la radio
La, la, la, je ne comprends pas, elle est en moi, mots
Eteints, mots d'amour morts, voilà, la musique se fond
Dans la nuit, rideau noir-acier où je cherche mon étoile...

Ma dame, ma belle amie, vous qui me lancez ce sourire
Qui réchauffe si fort mon cœur, et embrase mon sang
Et mon corps et mon âme, et qui les ramènent à la vie
Ce sourire de soleil, ces regards bleus de mers du sud...

Ce sourire, ces regards, et la vie, l'amour qui renaît 
Un soir d'été, à cette heure dite entre chien et loup...
Auteur : Boobles30 
34/63

Date :    06-09-2024 06:56:21


ET INVENTER L’ETERNITE

Un jour partir au loin, se dire que la route
N'aura plus un arrêt, tout juste une halte
Vent dans les cheveux, soleil qui envoûte
Les yeux, ciels bleus, ciels gris basalte

Un jour partir, sans autre but que l'horizon.

Un jour aimer, à ce que les bras tombent
Que le cœur abdique, à force d'émotion
Espérer un jour de plus, que plombent
D'autres crépuscules, des étoiles à foison

Un jour aimer, puis tant de nuits profondes.

Un jour aussi, dire: j'ai vécu le plus beau
Et qu'il y ait des lendemains qui chantent
Des tempêtes, et qu'importe mon radeau
Fi des ports, j'aime les mers qui ventent

Un jour dire l'amour, dire aussi l'incertitude. 

Un jour de soleil, et les monts de l'Ardèche
Le vin fait briller tes yeux, vibrer ton cœur
T'aimer à brûler, telle en été l'herbe sèche
Sentir ce feu en moi, exploser de bonheur

Un jour de soleil, caresser sans fin ton corps.
Et inventer l'éternité dans le vert de tes yeux. 
Auteur : Boobles30 
35/63

Date :    07-09-2024 09:59:49


ET MOI

Les nuages, en troupeaux bondissants
Au-dessus des collines, captent ton regard, 
Bergère de Samarie,
Et moi, je suis la courbe de tes seins
Pareille à ces vallons de dunes crème,
Et moi, j'observe l'ombre de ton ventre
Pareille à l'ombre fraîche de l'oasis,
Les nuages captent ton regard,
Et des éclairs de ciel bleu, qu'ils découpent
Vont se noyer dans le lac vert de ton iris
Et moi, je caresse la soie de ton dos
Pareille à ces ottomans tissés en Saoudie
Et moi, j'abreuve mes lèvres à ton sourire
Jaillissant comme les sources d'Ashkelon,
Et moi, je vis de ce spectacle, et juste
D'un fruit sec et sucré, d'un peu d'eau,
Et moi, je vis de ton amour intense
Et moi, je vis d'éternité.
Auteur : Boobles30 
36/63

Date :    08-09-2024 15:40:06


FIN DE PARTIE 

Elle avait le bel âge, et tout l'âge du monde
Elle avait ce bel âge, mais elle n'était pas née
Un mot et un regard m'ont fait, à la seconde
Oublier la nuit noire où j'étais condamné

Elle avait le bel âge, et l'hiver s'annonçait
J'étais champ en jachère, la neige l'amena
Un geste, presque rien, et mon cœur balançait
Raison par dessus bord, que son rire emmena

Elle avait le bel âge, et je voulais lui dire
Que depuis vingt années, moi qui ne vivais plus
Avec mon cœur éteint, avec mon corps sans vie
Je retrouvais à vivre, moi qui n'y croyais plus

Elle avait le bel âge, avec un grand sourire
Quand je lui dis enfin, elle me parla de jeu
Elle avait tout en elle, tout ce que l’on désire
J'avais beaucoup à faire, mais elle valait l'enjeu

Elle avait le bel âge, elle laissa s'approcher
A petits pas mon cœur, mes rêves la caresser
Je ne la touchais pas, j'étais comme un rocher
Qui se noie dans la mer de peur de la blesser

Elle avait le bel âge, et une triste histoire
Dont elle fermait la porte, laissant juste passer
Dans son regard quelque ombre, apercevoir
La fêlure d'un cœur, des souvenirs glacés

Elle avait le bel âge, et je n'ai pu rien faire
Elle était si perdue, et je n’ai rien entendu pire
J'ai trop fait, j'ai trop dit, c'était juste une affaire
D'amour, et il n'y avait là rien que je sache dire

Elle avait le bel âge, et le feu va s'éteindre
Comme une petite braise se consume ma foi
Je range mon stylo, et je vais aller peindre
Une autre vie avec d'autres reines, en fou du roi

Elle avait le bel âge, dans son dernier message
La tour inaccessible ne m'a laissé rien espérer
Elle a gagné au jeu, et comme il est d'usage
A qui gagne au jeu l'amour laisse à désespérer

Elle avait le bel âge, je n'aurai pas souffert
Enfin pas trop, trop peu, et puis j'ai eu plaisir
Mon cœur allant vers elle, à le lui avoir offert
Même si le sien en silence répond qu'il désire

Un autre que le mien...
Auteur : Boobles30 
37/63

Date :    09-09-2024 07:49:48


FUGUE IRLANDAISE

Un cœur qui bat, sang rouge
Et le vert profond, et le gris du ciel
Irlande...
Brumes, lumières jaunes, chaudes, du café
Une bière, et le jeu de fléchettes, paille et cuivre
La voiture noire roule lentement
De flaque d'eau en flaque d'eau
Traçant un sillage léger, qui s'efface presque instantanément
Un nuage vient de cacher la lune
Il n'y a pas un souffle de vent
Une corne de brume mugit
Au loin, au large, au fond de la mer
Rochers, écume, marins
Et le cimetière, aux croix de pierre moussues
Une petite plaque d'émail
Parle d'une vie qui s'est arrêtée
Cette année-là
Un fils vivant au matin,
Un corps perdu le soir
Et la mère
Qui n'a plus la force de vivre
Une autre bière, souffler la mousse
Découvrir son visage, au fond du verre vide
Blafard
Et, à l'intérieur de la casquette
L'étiquette noire aux lettres dorées défraîchies
Une autre bière
J'aurai vingt ans demain.

La voiture noire s'est arrêtée
Serrée entre les murets qui bordent le chemin
Cent mètres, pas plus
Il reste cent mètres à faire, les plus longs
Une grille, une chaîne
Un cadenas rouillé, ouvert, laissé pour compte
Le piano mécanique déroule une chanson à boire
Un autre nuage a remplacé le précédent
Parti vers d'autres horizons
Il ne sait pas
Éclat de la lande mouillée, gorgée d'eau
Puis le noir, pas d'étoiles
La nuit
Un cheval s'agite dans son box
Un homme blond sort du café
Un autre, brun, y entre
Et la porte
Ne s'est ouverte et fermée qu'une fois
Une autre bière
Une fléchette vient de tomber à terre
Cette note-là est fausse, le piano est désaccordé
Fin du voyage
Il n'y a plus de lune
Il n'y a plus de musique
Il n'y a plus cette lumière jaune, chaude
Le café est fermé
Auteur : Boobles30 
38/63

Date :    10-09-2024 08:37:37


HIVER

Elle est libre...

Car je savais ses yeux
Couleur de la verveine
Ne dit pas  merveilleux
N'ajoute pas la peine qui veut

Les collines enneigées s'endorment jusqu'au printemps

Car je savais son corps
Statue de l'Acropole
N'est pas garde-du-corps
N'a pas le monopole qui veut

Et le printemps est loin encore... l'hiver n'est qu'à son début

Car je savais sa bouche
Fruit rouge de la passion
Ne pense pas je couche
Ni vit la transgression qui veut

Il neige encore, un rideau de flocons qui ferme l'horizon

Car je savais son nom
Parfum d'indépendance
N'a pas vraiment l'aplomb
Ni désir d'abondance qui veut

Elle est libre enfin, et mon malheur commence...
Auteur : Boobles30 
39/63

Date :    11-09-2024 15:28:43


ICI

Voilà donc- chose nouvelle- que j’aime même ma fatigue
Et l’acceptant, j’écoute et j’entends tout autrement la vie
J’écoute se dire tes mots, des mots que je ne connais pas
Instants indéfinis, pétris de chair, comme un canal irrigue
Une plaine, l’emplissant de floraisons… et si on le dévie
Il n’y a plus rien qu’un désert, et pour les fleurs le trépas…

J’écoute se dire, pudiques, tes mots qui taisent la douleur
Masquée tel Arlequin, et dessous l’envie de vivre encore
Un numéro qui sera bientôt plus qu’accolade de chiffres
Parole donnée, parole reçue, la vie reprend de la couleur
Faisant reculer un temps ce gris dont le malheur décore
Parfois quelques cheveux, parfois notre âme, qu’il griffe…

De la timidité étonnamment naît un plus profond échange
La vie est faite de tant de cris qu’on aime qu’elle murmure
Qu’elle joue un temps ses gammes moins fort, moderato
Que la paix aille avec ma fatigue, que chacune s’arrange
Nul besoin de canon pour briser tout ce qui nous emmure
Savoir qu’il se peut donc que Mars laisse la place à Erato

Le souffle de la vie efface l’horizon bouché des solitudes
Des regrets cimentant la mémoire, quand le temps a passé
Oui, le souffle de la vie pénètre loin aux tréfonds de l’âme
De nouveaux gestes faisant un sort à nombre d’habitudes
La seconde où l’on sait qu’on va voir le plus dur dépassé
Alors, je suis peut-être fatigué, mais si heureux, madame

D’être en cet instant auprès de vous, ici…
Auteur : Boobles30 
40/63

Date :    12-09-2024 08:12:07


JASMIN

Sur l'oreille, et l'odeur forte, douceâtre, avant de l'avoir vue
Elle, dans cette pièce fraîche, à l'ombre du figuier, jalousies closes...
Jalousie...

Je l'ai aimée, à son parfum, rien qu'à son parfum, sentie
Mais je ne l'ai jamais rencontrée, et ce n'était pas non plus un rêve
Rêver...

Soleil de Tunisie, dattes éclatées, ruisselantes de sucre blanc
Goûter à la chair de ton ventre, et qu'il n'existe rien ailleurs, mais
Partir...

J'en ai ramené un souvenir tenace, évident, le désert
Et la brûlure violente, et la souffrance blanche, à l'infini
Sucre et souffrance, partir, rêver, jalousie...

Ne pas mourir.

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