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J'ÉCRIS
Auteur : Boobles30 
25/69

Date :    12-10-2024 09:56:18


PLACE DES ABBESSES

Comment te dire
Une chanson italienne
La neige sur la place des Abbesses
Le silence des montagnes
Un gitan qui fait pleurer sa guitare
Ton ventre sur le mien
Et les amants dans les gares
Ton rire...

Comment te dire
Un parfum de bois de santal
Les larmes gelées des réverbères
Un cri d'oiseau dans la forêt d'Armainvilliers
Les lumières de la vallée
Un air de tango, écorché, Argentine
Deux enfants nus, main dans la main
Oui, ton rire...

Commente te dire?
Tu as accroché mon cœur aux étoiles.
Auteur : Boobles30 
26/69

Date :    12-10-2024 09:56:48


PORTRAIT FIDÈLE

A ses grands yeux de miel et d'obsidienne
A sa bouche, qu'un rire tend en un si bel arceau
A ses caresses tendres comme le soleil de Sienne
Quelles peintures peindre égales à ce tableau?

A son corps tout en courbes fines de gazelle
A ses cheveux d'un feu brûlant de lave
A ses larmes qui la font parfois encore plus belle
Quelles rimes écrire égales à cet octave?

De ces journées d'été passées à la séduire
De ces soirées d'automne écoulées à l'aimer
De ces matins d'hiver occupés à lui dire
Quelles statues modeler aptes à les exprimer?

Ecrirais-je un poème, ou serais-je Pilon
Peindrais-je son portrait, ou autre batelage
Il y aurait en fait matière à perdre la raison
Laisser mon cœur battant lui porter témoignage

Sera seule façon de dire mon sentiment.
Auteur : Boobles30 
27/69

Date :    12-10-2024 09:57:19


POUR TOI

Avec du bleu, du vert, de l'or, ou bien du gris
En latin, en hindi, en français, en chinois
Crié dans un murmure, murmuré à grand cris
Je veux te dire l'amour que j'ai pour toi...

En été, en hiver, au printemps, en automne
Aux quatre coins du monde, par dessus les toits
Avec des roses d'Ispahan, ou une simple pomme
Je veux te dire l'amour que j'ai pour toi...

Qu'il me reste cent années, un jour, une seconde
Sur un coin de journal, sur du papier de choix
Écrit au crayon noir, avec une plume ronde
Je veux te dire l'amour que j'ai pour toi...

Si tout commence à cet instant, ou bien s'arrête
Les yeux ailleurs, ou qu'on croise les doigts
A toujours- chaud ou froid- ou à jamais, peut-être 
Je veux te dire l'amour que j'ai pour toi
Auteur : Boobles30 
28/69

Date :    12-10-2024 09:57:51


POURQUOI?

Mon voisin de table
Fume une cigarette
Et le cancer bleu
S'envole vers le plafond

Belle couleur, pourtant...

Mon regard dérive
Au-delà de la vitrine
Vers un horizon mouillé
Qui n'existe pas vraiment
Balisé par des immeubles gris

Rien n'est plus comme avant...

Avant...
C'était les mêmes tables
Le même patron, avec son tablier bleu
Les conversations de comptoir
Peut-être un peu plus d'animation?

Je sens, dirais-je, comme un parfum
De transition, désagréable
Il y a eu avant, et après...
Après, quoi?

Un peu plus de silence
Une vie plus longue, forcément
Plus longue,
Où tu ne seras pas.
Auteur : Boobles30 
29/69

Date :    12-10-2024 09:58:28


PRINTEMPS NOIR

A quoi bon espérer quand les feuilles sont mortes?
Je n'ai jamais connu que des amours inertes
Je n'ai jamais aimé que des filles de marbre
Du printemps noir jusqu'à l'automne, qu'un arbre

Accueille en se mourant en mon jardin secret.

A quoi bon demander au fleuve qui s'étale
De m'indiquer l'issue qui me sera fatale...
Il sait attendre, lui, moi je ne le peux guère
L'hiver est à ma porte, je n'ai qu'une prière

Qu'il m'offre doucement l'étreinte bleue du gel.

A quoi bon, belle amie, que vous leviez les yeux
Je ne suis qu'une image, un fantôme crayeux
Il te faut mieux aimer les bergers tunisiens
Offre leur ton regard, leurs désirs sont le stiens

Ils sont fous de soleil, mon coeur, lui, est à l'ombre.

A quoi bon mon manteau, dont tu auras besoin
Mes épaules vieillies ne réclament plus ce soin
Il te faut mieux aimer les pêcheurs de Norvège
Abandonne ton corps à leurs mains, au solfège

Des cris d'amour, de la passion, dont j'ai tout oublié.

A quoi bon une nuit, même une heure de plus
A n’être que deux corps séparés, coeurs reclus
Je n'ai jamais en vrai aimé que toi, en rêve
Un rêve qui éclaire une longue nuit sans trêve

Ni repos... ce que fût toute ma vie, qui s'en va avec toi.
Auteur : Boobles30 
30/69

Date :    12-10-2024 09:59:19


SAIS-TU ?

J'aurai connu tes yeux, de plaisir envahi, dévastés
Ai-je besoin de savoir le désert blanc, inerte
Aux portes de Thulé ?
Sais-tu comme les miens chavirent, navires à l'abandon
Quand ils passent du bleu du givre à l'ocre du feu,
Sais-tu comme il y a jamais rien eu de plus beau
A voir que tes yeux, quand tu me fais l'amour ?

J'aurai connu tes seins, de désir dressés, marmoréens
Ai-je besoin au-delà de savoir le silence, au soir
Recueilli sur Lhassa ?
Sais-tu comme mes mains en tremblent, folles d'ivresse
Quand ils s'offrent à elles, gonflés, brûlants d'amour,
Sais-tu comme il y a jamais rien eu de plus doux
A frôler que tes seins, quand tu me fais l'amour ?

J'aurai connu ton ventre, de pudeur protégé, troublant
Ai-je besoin de savoir l’ombre fauve de la forêt
Tout autour d'Iquique ?
Sais-tu comme mes lèvres s'y vautrent, jamais rassasiées
Quand il monte vers elles, si blond, ouvert à mes caresses
Sais-tu qu'il y a jamais rien eu de plus frais
A baiser que ton ventre, quand tu me fais l'amour ?

J'aurai connu ta bouche, de jouissance gonflée, cerise
Ai-je besoin de savoir le feu violent, éternel
Du volcan de Sulawesi ?
Sais-tu comme mon coeur en est jaloux, la sentir palpiter
Quand elle s'ouvre sur un cri tendre, si pénétrant
Sais-tu qu'il y a jamais rien eu de plus fort
A entendre que ton cri, quand tu me fais l'amour ?

Qu'ai-je besoin de savoir que le monde existe
Dans sa beauté, son immensité, sa violence
Face à l'espace infini où tu m'emportes 
Auteur : Boobles30 
31/69

Date :    12-10-2024 09:59:56


SANS FIN

Écrire des mots d'amour
Avec des larmes
Comme de l'encre invisible
Que personne ne peut lire
Une histoire sans fin, et même sans "à suivre"...

Écrire l'amour, et puis penser "toujours"
Penser la paix, mais aiguiser les armes
Se croire invulnérable, trouver une cible
Dans l'autre, qui n'est que vous
Enfin ne penser à rien, rien d'autre que survivre...

Écrire, parce qu'on ne peut dire les mots
Les dire à celle à laquelle ils s'adressent,
A celle qui les attend... ou pas
Crier dans le vide, se taire
Enfermé, pris dans un bloc de ciment
Passer jour après jour, heure après heure
A remonter à l'aube, la rencontre, la naissance
Écrire... je ne le ferai plus, et le refaire encore
Désirs qui pressent de continuer, ou d'en finir
De passer à autre chose, quoi?
Phrases qui coulent, je coule
Il n'y a pas de mots, il n'y a plus rien
Qu'un cauchemar, et je ne me réveille pas

Je me réveillerai pourtant, ou serai mort
Ou plus vraiment vivant pour les autres
Qui comprennent si bien ce que je ne comprends pas
Tout ce qui ne va plus, est-ce que je l'aime
Est-ce que je lui fais mal, est-ce que je la détruis
Qu'est-ce qui me dirige, qu'est-ce que je conduis
Ai-je assez avancé, ai-je trop reculé?
Des questions, et des pas vers le vide
Rien que j'essaime, à chacun de ces pas
Rien que des lambeaux de ma vie
Ce que j'ai aimé, ce que j'ai détesté
Rien n'a plus de sens

Suis-je l'écran, suis-je l'acteur, suis-je l'histoire?
Pas de réponses
Assez, assez des doutes, des peurs
De ces tortures
Les mots se perdent, je n'ai plus d'existence
Plus d'envie, tiens, même plus une ligne

Et cette strophe sera sans suite
Comme cette histoire
Sans fin.
Auteur : Boobles30 
32/69

Date :    12-10-2024 10:01:12


SI JE TE DIS, PETITE

Passé encore une belle journée
Et j'en ai connues, tu sais, petite, j'en ai connues
Des matinées de soleil, des printemps précoces
Et ce matin-là, une lettre du Liban
Le cri rauque d'un fusil
Il a gelé, d'un coup, tu sais...

La radio, en sourdine, répète:
"Ca n'est rien, ça n'est rien"
Peut-être... J'ai vu, tu sais, commencer un hiver
Tomber la neige, sur la photo cette fille souriait
Ca n'était plus une image, c'était elle
Il a fait chaud, d’un coup, tu sais...

Passé quelques années, depuis 
Sa dernière lettre est rangée au fond d'un tiroir
Et j'ai perdu la clé. 
Une fille me sourit, mais ça n'est qu'une passante
Ni la lettre, ni mon coeur, petite, ne sont déchirés
Etonnamment...

Rien ne me fait non plus ni chaud ni froid.

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