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Date : 12-10-2024 10:04:04
SIXIÈME ÉTAGE, PAS LOIN DU CIEL
Savez-vous que la mer caresse incessamment le sable
Et ne l'aime jamais, et se fond au-dedans, passionnément,
Depuis l'éternité? Ton regard a cette profondeur étrange
Qui échappe au temps, et même à l'espace, à s'y perdre.
Qu'as-tu donc vécu de peines enfantines, de souffrances
De femme, pour que tant d'amour brûle en toi, à m'y brûler ?
La me caresse incessamment le sable, sans plaisir aucun,
Sans plus savoir ce qu'il en est de la tendresse, du frisson.
Glace, glace, qu'il fasse nuit ou soleil, nulle chaleur, jamais.
Qu'y a-t-il qui fait que votre rire n'est pas entier, vraiment,
Votre plaisir si retenu? Oh! j'aimerai tant vous faire crier:
"Je vis, je jouis, et j'aime!... Oui, j'aime la vie, intensément !
J'aime tout de la vie qui me le rend si mal, je ne suis qu'au
Sixième, d'autres étages au-dessus me cachent tout du ciel.
J'aimerais me souvenir d'un rêve de sommeil à la belle étoile,
Femme dans la nature, accueillante à mon corps, et cette peur,
Aussi. As-tu donc tout oublié des beautés d'enfanter, des cris
De jouissance? Où as-tu donc rangé le dernier souvenir, aigu,
De ma main posée là, sur ton sein,
Qui fit battre mon cœur si fort, jusqu'à le rompre...
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