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Date : 12-10-2024 10:12:14
Un jour de mars…
Tu avais encore plein d’années à vivre,
Oui, qui peut le dire ?
Mon ami, toi que j’aimais parfois suivre
Dans ton gentil délire
On approchait du printemps, tu étais bien
Après une sale rupture
On en survit, disais-tu, c’est presque rien
Et ça ira, je te le jure
Puis il y eu cette saloperie, venue d’Asie
Ce mortel coronavirus
Tu t’es trouvé piégé dans une vraie folie
Avec ta solitude en sus
Médecin, et puis maison, Samu, l’hôpital
Mais vous connaissez
Combien de nous, vous, moi, avons mal
Et ce que vous risquez
Un moment d’inattention, de qui, de quoi
Et vous voilà contaminé
Tu n’as jamais su où, comment, pourquoi
Mais le virus t’a laminé
Ce temps est si dur, si fou, dégueulasse
Ça n’était pas le nôtre
C'était des beaux jours, où on embrasse
La vie, en bon apôtre
On a crié de bonheur, aimé des femmes
A la folie ou peu, parfois
Les jours d'avant, brûlants, en flammes
On était princes, ou rois
Tous ces politiciens me donnent l'envie
De les envoyer tous paître
Ces salopards nous préparant la pénurie
Qui t’ont fait disparaître
Qui clament aujourd’hui que notre avenir
C’est avant tout se confiner
Quand ils n’ont rien fait que nous pourrir
La vie, et encore nous miner
Celui qui dira : allez, tout ira bien - ragots
Par Dieu, qu’il soit maudit
Ça va aller, va : ce sont tes derniers mots
Pas de larmes, m’as tu dit
Il n’a fallu que quelques heures, et la nuit
Est tombée sur toi, sur moi
Sur ta famille et tes amis. Ce qui s’ensuit
C’est le désert gelé, sans toi
Sans toi...
Repose en paix, mon ami
On n’oubliera pas
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