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J'ÉCRIS
Auteur : Boobles30 
49/69

Date :    12-10-2024 10:12:53


UN LONG VOYAGE...

Aux lèvres du soleil, au regard bleu du ciel
Elle offre à satiété son corps de jeune faon
La mer l'appelle en vain à déguster le miel
De ses vagues aux couleurs queue-de-paon
Elle dort...

Elle restera ainsi, allongée sur le sable
Le visage caché dans sa crinière noire
L'après-midi entier, jusqu'à ce détestable
Crépuscule frileux qui finit cette histoire
La volant à mes yeux...

D'une robe de lin blanc, elle couvre ses seins
Son ventre ombré de jais, son corps de Tanagra
Il reste sur la plage la trace de ses reins
Réceptacle discret où la mer émigra
Dans l'heure qui suivit...

La pluie frappe les vitres du buffet de la gare
Dans un halo de buée grisaille mon visage
Mon café refroidit, et ma pensée s'égare
Le journal étalé à la première page
Me dit qu'elle est partie...

Pour un trop long voyage
Auteur : Boobles30 
50/69

Date :    12-10-2024 10:13:37


UN NUAGE

As-tu le souvenir d’un nuage dans ton ciel?
Il est si bleu, ce jour, sur la garrigue
Limpide, offert au grand soleil d’automne
Fragile, arrosant d’or les alignements
D’arbres fruitiers, de vignes, de quelque mas
Caché dans un écrin vert sombre de pins…

Un nuage dans ton ciel, une ombre fugitive
Qui a baissé d’un cran la flamme de tes yeux
Eux qui savent tant sourire à la vie
Ta bouche aussi, rose comme les fleurs de pêchers
De la plaine de Mauguio qui s’étend devant moi
Alanguie dans les dernières chaleurs d’octobre…

La fumée de cigarette monte en ondulant, danseuse
Qui offrirait son corps cambré aux mains tendues
Le soir s’approche, ma belle, irisant la blondeur
De ta crinière, entracte avant le temps des rêves
Le nuage a disparu, il monte une fraîcheur ténue
La paix de la nature en cet instant, et de ton cœur…

Le petit village, quelques maisons autour de l’église
Crépuscule… et lumières qui s’allument, une à une
Ta maison est là. Je m’y suis arrêté, une courte halte
Sur ma route, repos… ta main cherche la mienne
Tu respires la force du cyprès sous la tramontane
Tu es cette douceur élégante des fleurs de pêchers…

Et la tendresse ronde de ce nuage disparu de tes yeux
Auteur : Boobles30 
51/69

Date :    12-10-2024 10:14:16


UN PORT, D’OÙ REPARTIR, TOUJOURS...

Papier glacé, figurines pâles, noires, blanches
Papier glacé, carré, frontière, plat horizon
Sans profondeur, photo de toi, par tranches
Douleurs brûlantes, souvenirs, no pasaran, mi corazón


Papier jauni, vieille mémoire, arbres sans feuilles
Papier jauni, doigts tremblants, larmes à la paupière
Qui coulent, puis d'autres, bien que tu veuilles
Les retenir. Certains jours, no puede hacer lo que quiero...

Papier brûlé, mémoire emplie, vider les cendres
Papier brûlé, odeurs froides, la vie un jour l'emporte
J’ai failli ne pas le voir, ce jour, failli me faire prendre
Fumées âcres, purificatrices, amour. Muerta, la muerte...

Et jamais arrêter le voyage.
Auteur : Boobles30 
52/69

Date :    12-10-2024 10:14:50


UN REVE

Possible que ça n’ait été qu’un rêve
Mais il y avait de la neige, ce soir-là
Un ciel immense, noir, comme écrin
Les lumières brillantes des étoiles
Un tapis de diamants….

Possible que ça n’ait été qu’un rêve
C’est bien avéré, les rêves existent
J’avais vu ta petite maison, éclairée
Et la fumée sortant par la cheminée
Montant dans l’air froid…

Possible que ça n’ait été qu’un rêve
Et pourtant, j’y repense aujourd’hui
Cet instant où la porte s’est ouverte
Et quand tu es apparue sur le seuil
Et que tu m’as souri…

Et mon cœur s’est arrêté de battre
Un pas, et tu m’as ouvert les bras
Bonheur intense, brûlure de lave
Puis il y eut un long, long silence
Et tu m’as embrassé….

Le temps a effacé le reste, le vide
Est mon compagnon, sur la route
Dieu, pourquoi suis-je revenu ici ?
Au bout du chemin, cette maison
En ruines, et mes larmes…



Auteur : Boobles30 
53/69

Date :    12-10-2024 10:15:27


UNE HISTOIRE

J’ai marché dans le noir, sans cesse, m’arrêtant si peu, parfois
Longtemps, depuis je ne sais plus combien, comme une éternité
J’ai dû partir à l’aube, ou bien au crépuscule... C’était autrefois
Je n’étais pas né encore que je marchais déjà, voilà la vérité…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

J’ai passé des frontières sans bien m’en rendre compte, vraiment
Franchi des rivières, des montagnes, des déserts tous semblables
Jusqu’à me perdre dans des tempêtes folles crées par un dément
Connu des soifs à ne plus savoir l’eau, des faims inoubliables…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Ne voulant rien savoir de ce qui m’entourait, perclus de douleur
Ne connaissant que la survie, voulant rien retenir des paysages
Des cieux, des mers, qu’importe que je raconte, triste bateleur
Un monastère lugubre isolait la femme sujet de mes mirages…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

J’étais champ en friche, labouré ni semé, baptisé ma mémoire
La nuit si familière, mes yeux m’abandonnant , tel un aveugle
Mes oreilles assourdies par le silence, n’ayant pas d’histoire
A dire à personne, et retenant des cris de bœuf qui meugle…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Des saisons je ne connaissais rien, n’en vivant qu’une, l’hiver
L’hiver, la neige et puis le givre, des jours longs de brouillard
Le vent glacial, soufflant sans limites, moi nu comme un ver
Les dents claquant de froid, de peur, de fièvres de bagnard…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

J’ai alors inventé ce que je ne voyais pas, par exemple le soleil
Aussi ce que je n’entendais jamais, tiens, le chant d’un oiseau
Il faut toujours remplir le vide, et moi qui cherchais le sommeil
Qui est un peu mourir, j’ai inventé la mort, comme ultime fléau,..

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Voilà comment j’avais refait le monde, reproduit à mon image
J’ai choisi un mot pour me nommer: néant, et pour l’atteindre
Apeuré par mon œuvre, rendant au créateur un bel hommage
De cette horreur, oui, le Diable lui-même pouvait tout craindre…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Qu’eût-il été alors du reste du chemin, qu’eût-il été de l’homme
Qui vacillait, jusqu’à user les pierres du poids lourd de ses pas
Qui peut vouloir prendre un chemin si dur, de bête de somme
L’entreprenant jusqu’à la fin, se relevant sans fin de faux-pas…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Quelle histoire aurais-je raconté, à quel enfant, quelle femme
Quel animal même, puisqu’il n’existait rien que je sache, moi
Rien qui comptât jamais d’autre, de rencontre au programme
Même pas face à moi-même, ignorant la moindre lueur de foi…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Oui, le néant existe, ouvrez les dictionnaires, j’en suis l’auteur
Ou si ça n’est pas moi, c’est donc un frère, qui me ressemble
Mais je vis ce jour une belle histoire, je m’en ferai le narrateur
Puisque tu le demandes, que la fin de l’autre nous rassemble…

Je marchais, j’avançais, et jamais, jamais l’ombre se dissipait.

Cette histoire commencée en mille neuf cent quatre-vingt-sept
N’est pas, elle, inventée. Elle est vraie, et cette vérité vivante
J’ai vécu toute une vie bras en croix, comme l’est un transept.
Mais la nouvelle est une résurrection, puisqu’amant et amante

Nous avançons ensemble, délaissant l’ombre, vers la lumière.
Auteur : Boobles30 
54/69

Date :    12-10-2024 10:15:56


UNE POIGNÉE DE SABLE

Comme une poignée de sable, qui glisse
Forcément, lentement, entre les doigts
Aucuns murs, aucuns barreaux ne résistent
Au désir de liberté, ni un homme, ni le sable
Ne peuvent s'emprisonner longtemps

Revoilà le soleil, même s'il brûle ma peau
Je préfère le feu à la glace, toujours
Justement parce que la glace éteint le feu
Et j’ai trop froid... Mais le soleil se lève
Et je reprends la route, sans but

Vers où, vers quoi, vers qui ? Qu'importe...
Le soleil fera toujours fondre la glace
Je verrai bien qui viendra prendre la place
Qu'elle laisse vacante dans mon cœur
Qui, du feu ou de la glace... Je verrai

Demain, ou plus tard, au bout de l'horizon.
Auteur : Boobles30 
55/69

Date :    12-10-2024 10:16:31


VALSE LENTE

J'aurais du mal à lire dans tes yeux que tu ne m'aimes plus
Et le soleil de juin qui, lui, a tant de mal à darder ses rayons
Cythère est loin ,peut-être, mes doigts gelés, je n'ai pas lu
Les vers de Priape, tes mots d'amour, les rimes des chansons

Il y a trop de vent dans ces champs fous d'Irlande, à perdre la raison...

Cri d'une mouette, rauque jappement d'un chien, ma vie
Tient à un fil, comme dans les herbes les araignées d'automne
Je ris, tu ris, de la bouche et des yeux, et ma raison ravie
Chante l'hymne accordé aux battements d'un coeur qui tonne

Ces collines qui absorbent l'horizon à mes yeux n'existeront plus demain...

Tu lis des phrases écrites par l'absence, le doute, la colère
Aussi l'amour en larmes, intemporelles extases indéfinies
J'aime tes cheveux blonds, ou noirs, Alémane ou Ibère
J'aime ces routes qui offrent tant de buts et sont jamais finies

L'histoire n'en dira rien à mes enfants qui trouveront quand même ma maison...

Bleus de l'âme, du ciel, un oiseau blanc fend l'air, qui vire
Une petite barque, la falaise si haute, j'aimerais voler, tu sais
J'aimerai cette terre aussi belle que les mots que tu sais dire
Ton pays, tes rêves, ton corps dénudé, comme si tu naissais

Oui, comme si la vie prenait naissance en toi, en ce joli matin de printemps,

Parce que je t'ai trouvée, sans le chercher et sans y penser, si simplement. 
Auteur : Boobles30 
56/69

Date :    12-10-2024 10:17:09


VAUCRESSON

Un morceau de ciel bleu
Dans un bout de miroir brisé
Il y passe un nuage, couvrant le feu
Du soleil, un instant éclipsé.

Le parquet blond sent le miel d'encaustique
Un bouquet de printemps sourit dans un vase
L'horloge joue lentement sa chanson mécanique
J'avance sans hésiter un fou de deux cases.

Une mouche est posée sur un coin de la table
Le chat dort près de la cheminée, sur un coussin
Mon cœur vit dans mon corps, en équilibre instable
Entre battre à mille tours ou un plus noir dessein.

Il fait peut-être gris, en ce moment, aux îles de Jamaïque...

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