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Date : 12-10-2024 10:18:10
VOYAGE VERS NULLE PART
Si tu savais la douleur, immense, insupportable
Pour un sourd, ignorer la musique, pour un aveugle les couleurs,
Si tu savais seulement que tu possèdes un cœur
Qui palpite, au fond de ta poitrine
Les pulsations de vie, et pas seulement
S’y loge l’âme, aussi
Si tu veux bien y croire
Si tu savais que tout peut s’arrêter, d’un coup
Brusquement, sans avertissement.
Oui, elle est morte….
Qu’il y ait d’autres lendemains, Marieke,
Qu’il y ait au moins un jour de plus
Un seul…
Non,
Elle est partie.
Si tu savais la douleur d’aimer
Et qu’il n’y a plus qu’ombre et cendres
Sur ta tête
Si tu savais…
Ombre et cendres, et quelquefois un pâle soleil,
Si pâle qu’il paraît n’exister pas sur un horizon vide
Une terre brûlée que j’arrose de mes larmes
A quoi servent les larmes, le sais-tu ?
Elles coulent, et je coule
Je m’enfonce dans cette terre brûlée
L’âme en lambeaux, décharnée
Hurlant de désespoir
Pensant à ces « toujours » que je croyais toujours
A ces « jamais » que je pensais jamais
Et voilà que c’est toujours jamais
Que ça sera toujours jamais
C’est comme tu veux,
Si tu savais la douleur, immense, insupportable
A la vie, à la mort, dit-on parfois,
Pense-t-on à ce que l’on dit ?
A la vie à la mort, et c’est la mort qui gagne
Et me voilà sur une route interminable
A voyager vers nulle part
Sourd
Aveugle
Elle était ma vie
Elle s’est envolée, vers où, vers quelle destinée
Quelle destinée…
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