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Date : 26-09-2023 13:42:17
FIN DE VIE : 20 ans après la mort de Vincent Humbert, son père s'exprime pour la première fois - SUITE :
Francis Humbert attend donc le nouveau projet de loi sur la fin de vie. "J’espère qu’ils ont pensé à la souffrance de ces accidentés de la vie. J’aurais aimé qu’on nous consulte. On est les témoins de ce qu’ont vécu nos enfants, ce serait très utile pour saisir leur volonté de vouloir mourir dans la dignité", estime-t-il. "Qu’ils viennent voir comment ça se passe, qu’ils se servent de notre expérience, c’est important au plus haut point pour que tous les patients, comme Vincent, qui sont prisonniers de leur corps, puissent accéder au droit de mourir dans la dignité", juge Francis Humbert.
Deux jours plus tôt, sa mère, Marie, lui avait injecté d'importantes doses de penthiobarbital de sodium. L’arrivée rapide des infirmières avait empêché le geste fatal. Le jeune normand, plongé dans le coma, avait été admis dans le service de réanimation du Dr Frédéric Chaussoy. Ce dernier, en accord avec la famille et alors que Marie Humbert était en garde à vue, avait pris la lourde décision d'arrêter toute mesure de réanimation. Et ce, avant de lui administrer du chlorure de potassium, causant son décès.
Marie Humbert avait, par la suite, été mise en examen pour "administration de substances toxiques commise avec préméditation et sur personne vulnérable". Le Docteur Chaussoy a été poursuivi pour "empoisonnement avec préméditation". Ils ont, tous les deux, bénéficié d’un non-lieu, le 27 février 2006.
Tétraplégique, aveugle et muet depuis un accident de voiture survenu trois ans plus tôt sur une route de l’Eure, Vincent Humbert est mort le 26 septembre 2003 au centre hospitalier de Berck-sur-Mer.
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