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Date : 06-07-2025 18:51:09
Ca va, tes rêves de vol de riches, assise sur ta tondeuse auto-tractée ?
Moi, Jean Rage, car quand la canicule est arrivée, j’ai d’abord tenté la méthode classique : rester immobile et transpirer en silence. Ça a duré 12 minutes, jusqu’à ce que ma chaise fonde. Ensuite, j’ai décidé d’entrer en symbiose avec une motte de beurre. On suait tous les deux, c’était beau, c’était glissant.
Plan B : me rouler dans des glaçons. J’ai rempli la baignoire, j’y ai sauté avec l’élégance d’un phoque enrhumé… sauf que j’ai oublié que j’avais mis du sel. Résultat : effet marinade.
J’ai installé un ventilateur turbo-industriel, branché sur une rallonge de 800 mètres, direct depuis la salle serveur de la mairie. Ça a failli marcher, jusqu’à ce que mes rideaux s’envolent et forment un parachute intérieur. Mon salon est désormais en orbite.
Puis, j’ai tenté le repli stratégique : direction le frigo. J’ai viré tout ce qui n’était pas frais, installé un coussin entre les brocolis surgelés et les esquimaux, et me suis proclamé roi du congélatosphère. J’ai même tenu un journal intime en givre.
Mais bon, la solitude, ça pèse. J’ai adopté un pingouin. Je l’ai appelé Gérard. Il a squatté la douche, organisé des soirées banquise, et est reparti en claquant la porte : “Trop chaud pour moi, mec.” Déçu, j’ai essayé de l’ombre artificielle en plantant un parasol dans chaque pièce. Maintenant mon appart ressemble à une plage nudiste sans la mer, ni les gens, ni la dignité.
J’ai aussi tenté de me vaporiser en mode brumisateur humain. Ça a marché… sauf que mon neveu m’a confondu avec une fontaine, a jeté une pièce, et a fait un vœu (que je disparaisse).
En dernier recours, j’ai lancé une campagne présidentielle sur le thème : “Un congélateur dans chaque salon !” J’ai obtenu 3 voix : moi, ma grand-mère, et un climatiseur usagé sur Le Bon Coin. Je me suis auto-déclaré Président de la République Frigorifiée.
Enfin, j’ai écrit à Météo France : “Stop ou j’envoie mes chaussettes transpirantes en otage.” Aucune réponse. Je soupçonne qu’ils vivent dans un igloo secret.
Et voilà où j’en suis : en caleçon, couché sur le carrelage, un éventail dans une main, un esquimau dans l’autre, et le regard dans le vide, à murmurer : “Vivement décembre…”
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