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Date : 06-09-2024 23:19:17
Deux bébés secoués, deux condamnations :
Deux affaires distinctes de bébés secoués ont été jugées ces dernières heures au tribunal correctionnel de Nîmes...
Un père de famille a été sanctionné dans un premier dossier jugé mardi 3 septembre à 15 mois de prison. Dans une seconde affaire, le 4 septembre, le compagnon de la maman a été puni de 2 ans de prison dont une année ferme qu'il effectuera sous bracelet électronique
Mardi après-midi, le tribunal correctionnel de Nîmes a évoqué un terrible dossier d'enfant secoué, un nourrisson de deux mois qui avait un hématome sous-dural à son arrivée aux urgences pédiatriques en 2020. C'est un neurochirurgien d'un hôpital de Montpellier qui a alerté les services du procureur de la République de Nîmes concernant les violences présumées sur cet enfant. Des violences niées par le père de famille qui est le seul renvoyé devant la Justice, alors qu'au départ lui et son épouse étaient dans l'oeil des enquêteurs. Près de 4 ans après les faits, le père a rendez-vous au tribunal. Tous les médecins qui ont pris en charge ce bébé évoquent "des lésions traumatiques récentes", "un épisode récent de traumatisme crânien", "non accidentel". Un père de famille qui écope de 15 mois de prison.
Dans l'autre affaire qui date de juillet 2019, la maman quitte le domicile familial le matin alors que son nouveau-né, âgé de 5 semaines, ne présente aucun signe inquiétant. Quelques minutes plus tard, alors que le bébé se retouve seul avec le compagnon de la maman, le bébé "que l'on n'entendait jamais, qui n'était pas difficile", présente des troubles médicaux nécessitant une hospitalisation urgente.
"Il est toujours délicat de trouver la vérité dans un huis clos familial, mais pour moi le doute ne peut pas profiter au prévenu pour plusieurs raisons", estime le procureur. "D'abord trois expertises médicales évoquent le syndrôme du bébé secoué. Ensuite, cette maman quitte son domicile alors qu'il n'y a aucun problème et à son retour il y a des blessures graves. Au départ, le pronostic vital de cet enfant évacué vers un hôpital de Montpellier a été engagé", poursuit le représentant du ministère public. "De plus, monsieur est mal à l'aise avec ses explications et il a changé plusieurs fois de version", complète le procureur qui demande une condamnation.
Un homme de 49 ans, au casier judiciaire vierge jusqu'à ce dossier, qui a été condamné à 2 ans de prison dont un avec sursis. Sa peine ferme a été immédiatement aménagée.
"Ma fille a beaucoup de retard, elle ne peut pas aller à l'école comme un enfant normal", témoigne avec émotion cette mère de famille dont l'enquête a prouvé qu'elle était une maman aimante et proche de ses enfants.
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