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Date : 17-12-2023 15:13:41
Climatologie - Le réchauffement nuit gravement à la santé
Pendant l’été 2022, qui a été particulièrement éprouvant, plus de 70’000 décès ont été provoqués par la chaleur sur le continent européen. Si notre planète devait se réchauffer de 2 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle, il faudrait multiplier ce nombre par 5. La question des conditions de vie et de la santé de l’humanité a été ces jours derniers discutée à la COP28 (Conférence à Dubaï sur les changements climatiques), jusqu’à aboutir à un accord historique sur une transition hors des énergies fossiles, les principales responsables du changement climatique en cours. Il faut donc les éliminer de notre quotidien, clament de concert tous les professionnels de la santé. Près de 200 pays ont signé ce texte, ce qui n’empêche pas les écologistes de continuer à tirer la sonnette d’alarme.
«On est à un moment où on devrait paniquer, où on devrait jouer le tout pour le tout pour sauver l’habitabilité de la planète, a tonné jeudi Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes en France. D’ici à 2050, un tiers de la planète ne sera plus habitable. On est en train d’aller dans le mur et il faut que les gens en aient conscience.»
Au-delà de ces discussions qui risquent de continuer à occuper les gouvernements, l’impact du changement climatique sur notre santé demeure bien réel. La liste des dangers encourus est longue. Le plus évident est celui dû à la chaleur. Lorsque la température ambiante dépasse les 40 °C – c’est rare, mais au vu des prévisions, cela risque de survenir de plus en plus souvent –, le corps humain s’adapte, si l’on ose dire. Les vaisseaux sanguins se dilatent, respiration et rythme cardiaque s’accélèrent, la transpiration augmente, avec un possible risque de déshydratation. Rien de neuf jusque-là, mais l’addition de tous ces facteurs peut être fatale pour les organismes les plus faibles, des personnes âgées aux travailleurs en extérieur qui sont particulièrement exposés. Les grosses chaleurs ont aussi des incidences sur nos comportements. Le taux de suicide augmente, tout comme l’agressivité, envers les autres ou soi-même (automutilation).
Les émissions de gaz à effet de serre fonctionnent comme un carburant pour ces fluctuations climatiques. Pollution, elle aussi, des plus toxiques. Les particules fines ou l’ozone sont à l’origine de troubles respiratoires chroniques tout en facilitant l’entrée des virus dans nos organismes. La hausse des incendies en période caniculaire noircit encore le tableau. De nombreux polluants, telles les matières plastiques, s’avèrent nocifs et sont susceptibles de provoquer des maladies cardiovasculaires et respiratoires chroniques. Les inondations forment elles aussi un danger pour la santé, puisque les eaux souillées finissent par contaminer les eaux potables, jusqu’à les rendre impropres à la consommation.
Tous ces effets sont relativement connus et souvent cités en exemple par les médias. Mais il existe des effets indirects du réchauffement climatique plus malaisés à anticiper. Parmi ceux-ci, l’émergence de nouvelles maladies infectieuses. La prolifération des moustiques ou des tiques, vecteurs de toutes sortes de virus, peut en faire exploser certaines. Et dans une société anxiogène comme la nôtre, les déplacements de population, la baisse de la sécurité alimentaire, ou plus simplement le stress, donnent le portrait d’un monde inquiétant et peu enviable.
Et comme ni les gouvernements ni les humains ne semblent se dépêcher pour agir, le pessimisme est de rigueur. Qu’est-ce qui pourra enrayer ces perspectives peu réjouissantes, qui risquent de laisser aux générations futures un monde tout bonnement invivable? On ne voit pas trop et il est sans doute déjà trop tard. À ce sujet, concernant l’été 2024, les météorologues craignent déjà le pire avec un El Niño très prononcé du côté du Pacifique équatorial. Ce qui signifie, en sautant de nombreuses étapes, que l’été 2024 sera encore plus chaud que celui de 2023, du moins en Europe. Les premières analyses ne sont pas bonnes et on parle déjà de chaleur record à venir. Les éventails n’y suffiront pas.
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