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çà s'est passé .....
Auteur : Mel_C  
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Date :    19-08-2024 06:34:27


19 août 1953 : Renversement de Mossadegh en Iran

Le 19 août 1953, le Premier ministre du chah d'Iran, Mohammad Mossadegh (73 ans), est démis de ses fonctions sous la pression des Britanniques. Ces derniers l'accusent d'être à la solde des Soviétiques.

Ils lui reprochent surtout d'avoir nationalisé les gisements pétroliers d'Iran et exproprié la puissante compagnie pétrolière Anglo-Iranian OilCompany. Celle-ci avait été fondée en 1908 par William d'Arcy, suite à l'obtention d'une concession pétrolière en Perse en 1901. Il faudra attendre vingt ans avant qu'un autre pays ose nationaliser son pétrole. Ce sera l'Algérie...

> L'enjeu pétrolier

Nationaliste farouche, Mossadegh arrive à la tête du gouvernement en avril 1951 avec la ferme intention de chasser les compagnies étrangères.

Il rejette une offre de l'Anglo-Iranian Oil Company de partager par moitié les profits tirés de l'exploitation du pétrole et, dès le 1er mai 1951, fait voter la nationalisation des puits iraniens et l'expropriation de l'Anglo-Iranian.

Il expulse dans la foulée les techniciens britanniques. Mais son pays manque cruellement de cadres qui pourraient les remplacer et n'a pas de pétroliers pour transporter le pétrole. Qui plus est, le Royaume-Uni menace en représailles de saisir les «bateaux pirates» transportant du «pétrole rouge».

Pour ne rien arranger, des experts français révèlent alors les colossales malversations de l'Anglo-Iranian : corruption massive, dissimulation de recettes....

Mossadegh rompt en octobre 1952 les relations diplomatiques avec Londres. La réaction internationale est immédiate : les marchés se ferment au pétrole iranien, occasionnant une grave crise dans le pays et un conflit aigu entre le Premier ministre et le souverain, Mohammed Réza chah Pahlévi (33 ans).

> Un an de luttes à couteaux tirés

Mossadegh doit démissionner du poste de Premier ministre sous la menace d'un coup d'État militaire mais le peuple s'insurge en sa faveur et il reprend ses fonctions au bout de quatre jours d'émeutes sanglantes ! La confiance n'est pas pour autant restaurée entre le souverain et son Premier ministre. Un projet d'assassinat de celui-ci, conduit par le chah, des militaires et des ministres, échoue en mars 1953.

En août 1953, suite à un référendum qui donne quitus au gouvernement pour poursuivre les réformes, Mossadegh dissout le Majlis (le Parlement iranien) et annonce de nouvelles élections.

Mais le 16 août 1953, Mohammed Réza chah envoie ses gardes au domicile de son Premier ministre pour l'arrêter. Surprise ! les gardes de Mossadegh désarment ceux du roi... et ce dernier doit fuir son pays pour l'Italie dans la précipitation. Dans les deux jours qui suivent, les habitants de Téhéran manifestent bruyamment leur joie et déboulonnent les statues du chah et de son père, Réza chah Pahlévi (on écrit aussi Pahlavi), le fondateur de la dynastie.

Le chah déchu peut heureusement faire confiance aux services secrets occidentaux. La CIA américaine, dirigée par Allan Dulles, et le MI6 britannique apportent leur soutien au général Fazlollah Zahedi qui organise le 19 août un coup d'État dans les règles.

La résidence de Mossadegh est bombardée et le Premier ministre ne doit son salut qu'à une fuite par une échelle.

Le chah peut bientôt revenir et faire juger Mossadegh. Celui-ci est condamné à mort mais n'effectuera au final que trois ans de prison.

L'Anglo-Iranian Oil Company retrouve ses biens, en changeant son nom pour celui de British Petroleum (BP), et tout rentre dans l'ordre ! Tout ou presque. Les compagnies américaines, autour de la puissante Standard Oil, profite de l'affaire pour faire leur entrée sur le marché iranien.

L'éviction de Mossadegh consacre l'échec de la première tentative d'un pays du tiers monde d'acquérir la maîtrise de ses richesses naturelles. L'événement a nourri de profonds ressentiments chez les Iraniens jusqu'à la révolution islamiste de 1978-1979.
Auteur : Mel_C  
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Date :    20-08-2024 19:00:01


20 août 1866 : Naissance du certificat d'études primaires

Par la circulaire du 20 août 1866, Victor Duruy, ministre de l'Instruction publique de Napoléon III, institue un certificat d'études primaires destiné aux « élèves qui auraient subi avec succès un examen portant au moins sur l'enseignement obligatoire », c'est-à-dire la lecture, l'écriture, l'orthographe, le calcul et le système métrique. L'organisation de l'examen est laissé à la libre discrétion des conseils généraux qui administrent les départements et il faudra attendre un arrêté de Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique sous la IIIe République, le 28 mars 1882, pour qu'enfin l'examen soit organisé sur une base nationale.

Le « certif » va très vite devenir le sésame des jeunes paysans méritants vers les emplois de la fonction publique et un moteur puissant d'ascension sociale. Il va aussi contribuer à la sanctification de l'école et de la culture classique (souci de l'orthographe et de la calligraphie, passion pour l'Histoire...). Pourtant, même après la Seconde Guerre mondiale, il ne sera octroyé qu'à la moitié de chaque classe d'âge, les instituteurs ne présentant à l'examen que leurs meilleurs éléments.
Auteur : Mel_C  
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Date :    20-08-2024 19:00:27


et aussi ...

20 août 1988 : Fin de la guerre Irak-Iran

Le 20 août 1988, à l'initiative de l'ONU, un cessez-le-feu met un point final à la guerre Irak-Iran déclenchée huit ans plus tôt par Saddam Hussein. Bénéficiant de l'appui des Américains, le dictateur irakien avait voulu tirer profit de l'état de guerre civile dans lequel était plongé son voisin et rival depuis la révolution islamique pour lui enlever la province pétrolifère de l'Arabistan. Dans les faits, l'Iran s'était vite ressaisi. Renforcé par l'épreuve, le régime khomeiniste obtient en fin de compte un retour aux frontières initiales... au prix d'un million de morts au total.
Auteur : Mel_C  
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Date :    22-08-2024 10:54:49


22 août 1975 : La Corse ensanglantée

Le 22 août 1975, en Corse, pour la première fois depuis près de deux siècles, des militants indépendantistes tirent sur les forces de l'ordre.

La veille, des militants de l'ARC (Action de la Renaissance de la Corse), un groupuscule dirigé par le médecin Edmond Simeoni, ont occupé une cave viticole de la plaine d'Aléria, sur la côte orientale de l'île. Cette cave avait la particularité d'appartenir à un rapatrié d'Algérie.

Quand les pieds-noirs avaient été chassés d'Algérie, treize ans plus tôt, le gouvernement français avait en effet invité plusieurs anciens exploitants agricoles de la Mitidja à remettre en culture les friches de la plaine d'Aléria, autrefois grenier à blé de la ville de Rome ! Il avait commis ce faisant une maladresse en les dispensant de rembourser leurs prêts d'installation, privilège dont ne bénéficient pas les jeunes agriculteurs de l'île.

Les militants de l'ARC occupent donc la cave afin d'exiger que soient pris en considération les intérêts des Corses et qu'il soit mis fin à une certaine « colonisation » de l'île. Ils dénoncent également une supposée escroquerie autour des prêts publics alloués aux dirigeants de la cave viticole.
L'assaut

Le gouvernement ne veut rien entendre. Le matin du 22 août, plusieurs escadrons de gendarmerie et de CRS venus du continent, au total un millier d'hommes, prennent position autour de la cave, avec des hélicoptères et des véhicules blindés. Une réaction de fermeté qui surprend par sa démesure, de la part du gouvernement de Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing étant président de la République et Michel Poniatowski ministre de l'Intérieur.

Face aux forces de l'ordre, les militants sont au total moins d'une cinquantaine, armés de fusils de chasse. Ils refusent de se rendre et l'assaut est donné à 16 heures. Plusieurs assiégés sont blessés. Deux gendarmes sont tués.

Quelques jours plus tard, une manifestation à Bastia fait à nouveau un mort dans les forces de l'ordre. Edmond Simeoni est condamné à 5 ans de prison dont deux avec sursis. C'est le début d'une longue période de troubles dont l'île de Beauté est à peine sortie au début du XXIe siècle.

Le 5 mai 1976, des nationalistes corses créent le Front National de Libération de la Corse (FLNC). Ils tiennent une conférence de presse à Orezza, dans le couvent Saint-Antoine de Casabianca où le héros Pascal Paoli proclama l'indépendance en 1755. Le FLNC va reprendre à son compte les revendications indépendantistes et multiplier les attentats avec l'espoir que la répression policière fasse basculer la population en leur faveur...
Auteur : Boobles30 
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Date :    22-08-2024 17:25:59


22 août 1864 : Convention de Genève sur la Croix-Rouge

Le 22 août 1864, douze États signent la Convention de Genève et mettent en place la Croix-Rouge à l'initiative d'un homme d'affaires et philanthrope genevois, Henri Dunant.
Auteur : Mel_C  
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Date :    23-08-2024 14:34:59


23 août 1791 : Révolte des esclaves à Saint-Domingue

Dans la nuit du 22 au 23 août 1791 éclate une violente insurrection à Saint-Domingue, colonie française des Antilles. Esclaves noirs et affranchis revendiquent la liberté et l'égalité des droits avec les citoyens blancs.

C'est le début d'une longue et meurtrière guerre qui mènera à l'indépendance de l'île ; la plus grande révolte servile de l'Histoire... et la seule qui ait réussi.

>>> Mémoire de la traite

En 1998, en souvenir de la révolte de Saint-Domingue, l'Unesco (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la Culture) a fait du 23 août la « Journée Internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition »... Cette célébration reste toutefois ignorée en France, bien que celle-ci ait été au centre de l'événement car le gouvernement français a préféré instauré trois ans plus tard une journée proprement nationale à la date du 10 mai, cette date ayant été choisie simplement parce qu'elle rappelle la date de promulgation de ladite loi, dite loi Taubira, le 10 mai 2001 !

>>> Une prospérité compromise

De son nom officiel « côtes et îles de Saint Domingue en l'Amérique sous le vent », la colonie est, avant la Révolution, la plus prospère des possessions françaises d'outre-mer grâce à ses plantations de café et de canne à sucre et à ses nombreux esclaves.

La colonie compte près de 600 000 habitants, dont 40000 affranchis, essentiellement des mulâtres, et 500 000 esclaves noirs régis par le Code noir.

Les affranchis ou libres de couleur n'ont pas les mêmes droits que les colons. Le port de l'épée et le titre de Monsieur leur sont interdits, de même que certaines professions. Mais ils bénéficient d'une certaine aisance, sont très dynamiques et possèdent même un quart à un tiers des esclaves !

Le 15 mai 1791, à Paris, l'Assemblée nationale accorde timidement le droit de vote à certains libres de couleur. Cette demi-mesure inquiète les planteurs blancs de Saint-Domingue qui songent à proclamer leur indépendance pour préserver leur île des idées séditieuses venues de Paris.

Affranchis mulâtres, négociants et planteurs blancs commencent à s'affronter, n'hésitant pas à associer leurs esclaves noirs à leurs querelles et à leur confier des armes. Toutes les conditions de la révolte étant réunies, le culte vaudou et le marronnage vont provoquer l'explosion.

>>> Un combat pour la liberté et l'égalité

Des nègres marrons (ainsi appelle-t-on les esclaves qui ont fui les plantations et se sont réfugiés dans les forêts) revendiquent l'abolition de l'esclavage au cours d'une cérémonie vaudou au Bois-Caïman, près de Morne-Rouge, sous la direction d'un prêtre vaudou, Boukman, le 14 août 1791. Cette revendication débouche sur une insurrection dans la nuit du 22 au 23 août 1791, avec le fameux Boukman entouré de ses lieutenants Romaine le prophète, Hyacinthe, Georges Biassou, Jean-François.

Des centaines de sucreries et de caférières (plantations de café) sont détruites. Les Blancs eux-mêmes sont massacrés par centaines. C'est le début d'une longue et meurtrière guerre qui mènera à l'indépendance de la prospère colonie.

Les insurgés noirs ne tardent pas à recevoir le soutien des affranchis, irrités que les représentants de l'Assemblée nationale aient fait exécuter plusieurs d'entre eux, dont le célèbre Vincent Ogé.

Les premiers combats révèlent les talents militaires d'un cocher de 48 ans nommé François Toussaint. Fils d'un Africain du Bénin, il a reçu une éducation sommaire. Affranchi quinze ans plus tôt, en 1776, il a pu acquérir une propriété de 13 hectares et vingt esclaves !

Lorsqu'éclate l'insurrection, François Toussaint entre au service de Georges Biassou. Il ne tarde pas à faire la preuve de son courage et de ses talents de stratège. Le surnom de L'ouverture ou Louverture s'ajoute à son nom en raison de la bravoure avec laquelle il enfonce les brèches !

Le 28 mars 1792, la nouvelle Assemblée législative établit une égalité de droit entre tous les hommes libres (à l'exception donc des esclaves) mais cette nouvelle demi-mesure intervient trop tard pour arrêter l'insurrection.

Madrid, qui occupe la partie orientale de l'île, Santo Domingo, offre à Georges Biassou et François Toussaint Louverture de combattre les Français à ses côtés en échange d'une promesse de liberté générale. Les insurgés acceptent et Toussaint Louverture reçoit le grade de lieutenant général dans les armées espagnoles. Il commande 4 000 hommes et bientôt vole de succès en succès.

À Paris, l'insurrection est perçue comme une révolte royaliste de type vendéen, qui bénéficie - fait aggravant - de l'appui des Anglais et des Espagnols...
Auteur : Mel_C  
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Date :    24-08-2024 22:03:30


24 août 1572 : MASSACRE DE LA SAINT-BARTHELEMY

Le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, le carillon de l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, en face du Louvre, donne le signal du massacre des protestants, à Paris.

Il s'agissait pour l'entourage catholique du roi de se défaire des chefs de la faction protestante, qui donnaient des signes de rébellion. Mais le peuple de Paris, animé par un fanatisme aveugle, en profite pour donner la chasse à tous les protestants de la capitale.

C'est le jour le plus noir des guerres de religion entre catholiques et protestants qui ont ensanglanté le pays pendant plus d'une génération. Il est devenu le symbole universel du fanatisme.

> Du mariage au massacre

Tout commence par un... mariage, le 18 août 1572, celui d'Henri de Navarre et Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX (celle-là même qui entrera dans la légende sous le surnom de reine Margot).

Les assistants de la noce, tant catholiques que huguenots (surnom des protestants), sont très agités en raison de la rumeur d'une prochaine guerre contre l'Espagne catholique du roi Philippe II.

Depuis plusieurs mois, l'amiral Gaspard de Coligny, chef de la faction protestante et principal conseiller du roi, tente de convaincre le roi d'envahir la Flandre, possession espagnole.

Mais les chefs de la faction catholique, à savoir les frères de Guise et le duc d'Anjou, frère du roi Charles IX (qui lui succèdera plus tard sous le nom d'Henri III) ne veulent à aucun prix de cette guerre. La reine-mère Catherine de Médicis n'en veut pas davantage.

Le matin du 22 août, soit quatre jours après le mariage princier, un capitaine gascon blesse Coligny de deux coups d'arquebuse. Le roi se rend au chevet de son conseiller qui l'adjure de ne pas chercher à le venger !

Les noces s'achèvent dans la confusion. Malgré les recommandations de Coligny, les chefs protestants réclament justice. Au palais du Louvre où réside le roi de France, Catherine de Médicis craint d'être débordée par les chefs catholiques, qui reprochent à la monarchie de trop ménager les protestants.

Pour sauver la monarchie, elle décide de prendre les devants et de faire éliminer les chefs protestants (à l'exception des princes du sang, Condé et Navarre, le jeune marié).

Le 24 août, fête de la Saint Barthélemy, avant le lever du soleil, Coligny est égorgé dans son lit et son cadavre jeté dans la rue et livré aux exactions de la populace.

Les gardes et les miliciens, arborant une croix blanche sur leur pourpoint et une écharpe blanche, poursuivent le massacre dans le quartier de Saint-Germain l'Auxerrois. Ils massacrent deux cents nobles huguenots venus de toute la France pour assister aux noces princières et rassemblent leurs cadavres dans la cour du Louvre. Certains chefs protestants, prévenus à temps, arrivent à s'enfuir avec les gardes des Guise à leurs trousses.

Quand la population parisienne sort dans la rue, réveillée par le tocsin, elle prend connaissance du massacre. C'est aussitôt la curée. Dans les rues de la capitale, chacun s'en prend aux protestants de rencontre.

Les malheureux, hommes, femmes, enfants, sont traqués jusque dans leur lit et mis à mort des pires façons. Et l'on en profite pour piller les biens des victimes.

À la mi-journée, le roi ordonne d'en rester là. Mais ses sonneurs de trompe ont le plus grand mal à faire respecter ses ordres.

Charles IX assume la responsabilité des événements. Il explique que Coligny avait ourdi un complot et qu'il avait dû l'exécuter.

On évalue le nombre total de victimes dans l'ensemble du pays à 30 000 (plus que sous la Commune de 1871). Il n'empêche que le massacre n'est pas ressenti avec une horreur particulière par les contemporains. Il apparaît à ceux-ci comme relativement banal dans l'atmosphère violente de l'époque.

Auteur : Mel_C  
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Date :    25-08-2024 02:15:15


25 août 1944 : LA LIBERATION DE PARIS

Le vendredi 25 août 1944, à 15h 30, le général Philippe Leclerc de Hauteclocque (43 ans) reçoit à Paris, devant la gare Montparnasse, la capitulation des troupes d'occupation de la capitale.

Le document est signé par le général Dietrich von Choltitz, commandant du 84e corps d'armée. Il est aussi contresigné par le colonel Henri Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI (Francs-tireurs et partisans des Forces Françaises de l'Intérieur).

Une heure plus tard, le général Charles de Gaulle lui-même arrive à la gare et se voit remettre par Leclerc l'acte de capitulation.

Il se rend ensuite à l'Hôtel de Ville où il est reçu par Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance. Comme celui-ci lui demande de proclamer le rétablissement de la République, de Gaulle rétorque qu'elle n'a jamais cessé d'exister.

Sur le perron, devant une foule enthousiaste et joyeuse, sous un beau soleil estival, il célèbre en des termes flamboyants la Libération de Paris : «Paris martyrisé ! mais Paris libéré !...». Son discours improvisé est aussitôt retransmis à la radio.

Le soir, de Gaulle s'installe au ministère de la Guerre en qualité de chef du gouvernement provisoire de la République française et le lendemain, le chef de la France libre descend en triomphe les Champs-Élysées, suivi de Leclerc et de ses fidèles de la première heure auxquels il a recommandé de se tenir derrière lui.

Dans une joyeuse pagaille, acclamé par deux millions de Parisiens, il arrive à la Concorde. Là éclatent des coups de feu sporadiques. Puis le général gagne Notre-Dame pour un Te Deum passionné.

> S'insurger ou attendre ?

La Libération de Paris a débuté le 10 août 1944 avec la grève des cheminots, tandis que les troupes allemandes commençaient de plier bagage.

Le général Pierre Koenig, chef d'état-major des Forces Françaises de l'Intérieur, souhaite qu'un soulèvement populaire précède l'arrivée des troupes alliées dans la capitale mais il est conscient des risques qu'il représente.

En effet, quelques jours plus tôt, le 1er août, les résistants de Varsovie ayant fait le même choix ont subi une répression d'une extrême violence. D'autre part, le risque existe d'un affrontement entre les gaullistes pilotés par Jacques Chaban-Delmas et les communistes sous les ordres du colonel Rol-Tanguy.

Le 19 août, des combats sporadiques éclatent un peu partout. 3.000 policiers de Paris rejoignent la Préfecture de police de l'île de la Cité, au coeur de la capitale, en tenue civile et avec leur arme de service et le drapeau tricolore est hissé au sommet de l'édifice. Mais les Alliés n'étant pas attendus dans la capitale avant le 1er septembre, les gaullistes jugent l'insurrection prématurée. Ils le font savoir à Rol-Tanguy par le biais d'une note transmise par l'intermédiaire de Jacques Chaban-Delmas (29 ans), délégué militaire national.

Au terme d'une violente discussion, les représentants du Comité national de la Résistance conviennent de négocier une trêve avec l'occupant. Dans les faits, elle ne sera appliquée que de façon sporadique puis plus du tout.

> Lourd bilan

Entre le 10 août et l'entrée des troupes du général Leclerc le 25 août suivant, la Libération de la capitale aura causé la mort de 76 soldats de la 2e division blindée ainsi que de 901 résistants des FFI et de 3.200 Allemands (12.800 soldats allemands sont aussi faits prisonniers).

Parmi les drames les plus désolants, gardons en mémoire le souvenir de 35 jeunes gens qui avaient maladroitement confié à un agent double leur désir de combattre. Dans la nuit du 16 au 17 août, ils sont livrés par celui-ci à la Gestapo (police allemande) qui les fusille sans délai près de la cascade du bois de Boulogne.


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